Il est fortement conseillé d'avoir une consommation régulière de mashup, cette discipline qui mixe diaboliquement les films et les musiques, ce genre maintenant hyper reconnu né dans l’internet. L'excursion d’aujourd’hui dans du mashup option “cinéma“ vous donnera l'occasion de tester votre (parfaite) connaissance de la filmographie de notre cher Arnold Schwarzenegger. A vous de reconnaitre tous les “Schwarzy“ utilisés par un des cadors du genre en France, Fabrice Mathieu, dans sa deuxième version mashuppée de Terminator .

Dans un post précédent, nous avions déjà fait un tour dans cette discipline avec pour guide spécial Fabrice Mathieu, accompagné d’un bel éclairage sur sa façon de procéder. Il avait accepté de nous raconter de façon très complète sa pratique de grand mixeur cinématographique. Il s’est lancé dans une deuxième 2eme vision mashuppée du Terminator que nous vous proposons aujourd’hui, après une première de haut niveau à voir ci-dessous. 
Et pour quelle raison cette deuxieme version ? Parce qu’il un peu fan de Linda Hamilton
Pour vous, il s'en explique plus amplement. 

Fabrice Mathieu : "Après avoir réalisé "TS : Terminators", il y a deux ans, je n’imaginais pas retrouver les T-800s si vite au cœur d’un nouveau projet. Je pensais avoir déjà bien exploité le filon en transformant tous les rôles d’Arnold Schwarzenegger (John Matrix, John Kimble, Ivan Danko, Harry Tasker …) en Terminators qui se tirent les uns sur les autres suite à un virus informatique envoyé par John Connor.  Mais c’est après avoir vu "Dark Fate" ("Terminator : Sombre destin" de Tim Miller, sorti en 2019) et découvert le personnage décevant de Linda Hamilton que j'ai eu envie de remettre les couverts, en essayant de construire une "sequel" au "Terminator 2" de James Cameron, nous permettant ainsi de retrouver la Sarah Connor —incarnée par Linda Hamilton— que l'on aime, et John Connor, campé par Edward Furlong.
Le concept de départ est resté le même : créer un mashup avec plein de méchants Schwarzy/T-800s dedans ! Ce deuxième volet m’a permis également de mieux détourner certains de ses films, comme "True Lies", et de placer quelques clins d’œil à mon premier film, notamment avec le T-Rex, le lion et le singe".
Linda Hamilton avant trucage de Fabrice Mathieu : 

Après trucage :

Fabrice Mathieu : "Pour son élaboration, j’ai souhaité reprendre le moins possible d’éléments des deux films de Cameron, pour m’en éloigner le plus possible. Mon attention s’est donc portée sur les filmographies de Linda Hamilton et d’Edward Furlong. Et j’ai trouvé mon bonheur avec "Sans Issue" ("Black Moon Rising"), d’Harley Cokliss d’après un scénario signé John Carpenter, pour Sarah Connor, ainsi que "Brainscan" de John Flynn et "Little Odessa" de James Gray côté John Connor. Mon parti-pris a été ensuite de mettre les différentes séquences en montage alterné pour suivre en parallèle les péripéties des héros, et pour changer de rythme, en passant de l’action au suspense. J’y ai inclus des plans de 27 films différents, parmi lesquels "Taxi Driver", "Dawn of the Dead", "Kill Bill Vol.2" ou encore "E.T." !

Fabrice Mathieu : "Après un pré-montage très précis sur les musiques (différentes de TS1 mais toujours composées pour la fameuse Saga), je me suis occupé des trucages sur After Effects et de la bande son qu’il a fallu parfois refaire complètement. Je ne compte plus les crissements de pneus posés sur la timeline !
La durée des deux films cumulés avoisine les 30 minutes. J’ai essayé de rendre l’ensemble le plus inédit possible grâce au montage et aux effets spéciaux. Sans le Mashup, je crois que cette nouvelle plongée au cœur de la Saga n’existerait pas … à moins de cloner, bien sûr, les acteurs en images de synthèses, tout est possible"!

Ce qui parait déjà clair, c’est que pour devenir un bon mashuper de films, il faut commencer par tomber en amour du cinéma, et posséder a minima la mémoire d’un éléphant de taille moyenne. 
Fabrice Mathieu : "Je ne sais pas trop comment m’est venu cet amour pour le cinéma, mais une chose est sûre, je suis tombé dedans quand j’étais petit ! On ne voyait plus les motifs du papier peint de ma chambre tant il y avait d’affiches. Je dévorais les revues et me replongeais dans les films par leurs bandes originales. J’ai co-animé plus tard une émission de radio qui leur était consacrée pendant plus de 10 ans
J’ai commencé à faire des mashups après avoir écrit mon premier scénario de long-métrage, une histoire dont les héros sont des ombres. En le faisant lire, on m’a conseillé de faire un montage à partir d’extraits de films, une maquette sous la forme d’une bande annonce pour montrer le style, l’esthétique et l’esprit que je souhaitais donner au film, type d’exercice beaucoup utilisé dans la pub. Comme cette idée me trottait également dans la tête, j’ai commencé mes recherches d’ombres portées présentes dans les films, de "Nosferatu" à "Sin City". Et avec tous les plans que j’ai pu isoler, j’ai plutôt décidé d’en faire un court-métrage intitulé "Dans l’ombre", se focalisant sur une des silhouettes du récit, au vécu idéal à raconter ici en guise d’introduction au futur long. 
Bien qu’ayant fait des détournements par le passé, je créais là mon premier mashup narratif, sans connaître le nom ni l’existence de ce genre" !

Fabrice Mathieu : "Certains m’ont donné le surnom de "Mashupeur Noir" dans des articles, ce qui m’a fait sourire, on dirait un nom de super-héros ! C’est sans doute lié aux films en noir et blanc que j’ai pu réaliser comme "Dans l’ombre" et "Master of Suspense", et de l’atmosphère qu’il s’y dégage. J’en ai fait quatre autour d’Hitchcock, ceci explique peut-être cela…  Pour ma part, je me définirai plutôt comme un spectateur passionné de cinéma et de musiques de films, qui réalise des films qu’il aimerait voir. Et pour l’instant, j’ai trouvé avec le mashup un bon moyen de toucher du doigt ce que je souhaite faire plus tard, quand je serai grand" !