La particularité d'Uli Knörze<a href="http://www.uliknoerzer.com">r</a> est qu’il est dans un hyperréalisme variable avec lequel il joue comme bon lui semble. Certaines zones du dessin sont photographiques et d’autres sont simplifiées ou approximatives, et il se permet aussi des interprétations fantaisistes ou cocasses de ses sujets (dans leurs coupes de cheveux par exemple). Il est libre dans son réalisme, signe d’une grande maîtrise, mais il a dû commencer avant tout le monde pour arriver à ce niveau de virtuosité. Quand ses copains jouaient au ballon, il jouait avec un crayon, il n'y a pas de mystère.<figure class="image"><img src="/uploads/Uli_Knorzer5_86a5b0b957.jpg"></figure>“Un de mes premiers souvenirs de moi en train de dessiner, et cela semblera terriblement précoce, c'est que je dessine mes professeurs de maternelle comme un portraitiste“. Il était juste l'un de ces enfants qui ont toujours aimé dessiner. Et Uli est resté complètement investi dans sa capacité et sa mission à donner vie aux gens en les figeant sur papier, une pratique presque exclusivement figurative. Pour cette raison, son processus commence toujours par trouver la bonne humeur, l'attitude, et le look de son sujet. “Peu importe que ce soit pour une histoire de mode ou un article pour un journal, l'individualité&nbsp;passe avant tout”. Son choix de personnage est guidé par son instinct, il peut être fasciné par une personne en arrière-plan et la ramener en premier plan et au centre en éliminant le décor. Après un croquis préalable, ses crayons couleurs se mettent au travail en jouant avec la texture du papier. Et voilà le travail. Réjouissant.<div class="raw-html-embed"><style>.embed-container {position: relative; padding-bottom: 120%; height: 0; overflow: hidden;} .embed-container iframe, .embed-container object, .embed-container embed { position: absolute; top: 0; left: 0; width: 100%; height: 100%; }</style><div class="embed-container"><iframe src="https://www.instagram.com/p/CGfV14SgGKj/embed/" scrolling="no" allowtransparency="true" frameborder="0"></iframe></div></div><figure class="image"><img src="/uploads/Uli_Knorzer2_b968974755.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Uli_Knorzer7_188f110bb2.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Uli_Knorzer4_3956ed29c2.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Uli_Knorzer1_354e8ce377.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Uli_Knorzer_8eb294152f.jpg"></figure>

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Les crayons magiques

Puis elle a continué jusqu’à aujourd’hui dans la même idée, avec d’autres fruits et légumes. Ses vidéos au rayon des primeurs sont tout aussi explicites que du porno humain et ont l’immense avantage d’être beaucoup drôles. De plus, en illustration, elle est connue pour avoir créé une série de “vagins parlants” et une série d’étranges orchidées sexuelles appelés "Orcunts" et "Crotch Monsters".&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Stephanie_Sarley_Profile_0dd6015f59.jpg"></figure>Elle continue de repousser ses limites avec sa nouvelle exposition virtuelle, <a href="http://stephaniesarley.com/idreamindigital/">I Dream in Digital</a>. En réfléchissant au soi virtuel, elle a créé un espace de galerie en jeu dans lequel la réalité virtuelle et les médias sociaux se rencontrent. Bien que différente des vidéos de sexe de fruits, cette exposition conserve la qualité féministe, absurde et viscérale qui définit son travail.<figure class="image"><img src="/uploads/Stephanie_Sarley1_a29cdc8844.jpg"></figure>Stéphanie Sarley : “Ce qui me motive, c’est de considérer, en ce qui concerne l’histoire des beaux-arts, le manque de représentation et la valorisation de l’art féminin. Où sont les femmes maîtres ? Et beaucoup de femmes les plus connues de l'histoire connaissaient quelqu'un ou étaient la maîtresse, l'épouse ou le membre de la famille de quelqu'un de riche ou d'un artiste masculin. J'ai grandi sans femme maître. Cela fait partie de ce qui me motive, ayant grandi dans une culture aussi sexiste. Donc, je pense que s'il y a un but et un besoin pour que votre travail soit appliqué à un sens plus profond, communiquer cela avec l'art est une excellente façon de vous exprimer.”<figure class="image"><img src="/uploads/Stephanie_Sarley7_c1e78e4f50.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Stephanie_Sarley8_caf8651b20.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Stephanie_Sarley6_966ce1110c.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Stephanie_Sarley5_9ebd83c0af.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Stephanie_Sarley4_05226a1c9d.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Stephanie_Sarley3_33ae1ff5d2.jpg"></figure>

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fruits très défendus

Heu, Vincent, ce nom de Ouai j'vois Ouai, tu veux&nbsp;bien expliquer ? Vincent Castant : “Ouai j'vois Ouai est le nom que j'ai donné à l'ensemble de mes projets. C'est un nom de merde, mais bon voilà, en vrai le contenu est top. Je le sais parce que c'est moi qui le fait. Y'a de la BD, des clips, des docu, des vidéos courtes et longues, blablabla."&nbsp; Tout est dit. Ou presque. Il a fait des clips avec Katherine, Jacques, ou Polo et Pan entre autres, dont le célèbre morceau “Duo” de Philippe Katherine et Angèle (Avec Chilly Gonzales).&nbsp;<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/FdkgDZg19jc" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>Ou encore ce clip-collage superbe pour Voyou à ne pas manquer :<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/ln79pkyvEf4" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>&nbsp;Dans le cas qui nous préoccupe aujourd'hui, ce clip ressemble fort à un appel d'offre que Vincent Castant aurait décroché grâce à son immense pouvoir de conviction, car on ne le sent pas comme un grand familier de la K-pop Coréenne. &nbsp; Vincent Castant: “Le pitch que j'ai proposé c'était : "Ensemble ils vont dans la forêt pour manger des oeufs". Tout le monde était hyper chaud sur cette idée, et c'est donc ce que j'ai fait." Voilà comment on gagne un appel d'offre, un vraie leçon de vie.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/collage_de_coree_30027ba39f.jpg"></figure> Vincent Castant : "J'ai pas pu aller tourner en Corée à cause du méchant virus, à mon grand regret, mais j'ai réussi à gérer ça à distance comme un champion.&nbsp;Faut taper Yayou Hoi sur YouTube. C'est le titre. Ça parle des mauvais commentaires sur les réseaux sociaux, donc rien à voir avec ce qu'on voit à l'image, mais je suis sûr que les meilleurs d'entre vous trouveront une analogie, un sens plus profond. Dites-moi.“ On n’est pas les meilleurs, alors du coup, on a pas trouvé une quelconque analogie, mais cette vidéo tout en collages, plutôt surréalistes et bucoliques habillant de la K-pop est bien attachante.&nbsp; Et comme on ne comprend pas le Coréen, l’incohérence totale avec le texte ne nous dérange vraiment pas du tout …<figure class="image"><img src="/uploads/yayou_hoi1_5a0e104554.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/yayou_hoi2_053685221d.jpg"></figure>

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collage de corée 야유회

Heu, ce bouillonnement d'activités, Vincent, tu nous expliques&nbsp;?&nbsp; Vincent Castant : “Ouai j'vois Ouai est le nom que j'ai donné à l'ensemble de mes projets. C'est un nom de merde, mais bon voilà, en vrai le contenu est top. Je le sais parce que c'est moi qui le fait. Y'a de la BD, des clips, des docu, des vidéos courtes et longues, blablabla." Tout est dit. Ou presque.&nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Vincent_Castant_Ouai_Jvoisouai4_92e8cb0a46.jpg"></figure>Heureusement pour vous et nous, Vincent Castant explique&nbsp;(un peu) plus :&nbsp;“Chaque médium présente ses avantages et ses inconvénients, mais c’est vrai que si je devais en choisir un seul, ce serait le podcast. C’est le plus facile, c’est le plus rapide à faire, c’est ce qui me procure le plus de plaisir, et paradoxalement c’est l’exercice sur lequel j’ai passé le moins de temps. J’en ai fait une série de 25 épisodes de 4-5 minutes en un mois, c’est jouissif de pouvoir produire autant aussi rapidement. Ça me change des 8 secondes par jour en clip (quand je suis bon). Ça c’est le choix que je ferais un peu par facilité.&nbsp; &nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Ouai_Jvoisouai2_a7f2f66c44.jpg"></figure>Vincent Castant : "Le choix prestige, ce serait la vidéo (en fiction), parce que c’est l’exercice le plus complexe et le plus complet. Mais j’aime trop faire de la BD aussi, je serai triste de devoir faire un seul choix. Au fond, ce qui me plait le plus c’est de raconter des histoires. Tous les moyens pour y arriver sont bons“.&nbsp; Il a fait des clips avec Katherine, Jacques, ou Polo et Pan entre autres, dont le célèbre morceau “Duo” de Philippe Katherine et Angèle (Avec Chilly Gonzales).&nbsp;<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/FdkgDZg19jc" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>Ou encore le clip pour Voyou à ne pas manquer :<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/ln79pkyvEf4" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>Donc, il mérite amplement le qualificatif de touche-à-tout, c’est certain, et dans cette BD, il n’a pas l’air trop de se préoccuper de faire des dessins sophistiqués, c’est ultra basique, mais il sait bien de raconter des histoires connes. Des histoires tellement connes et tellement drôles. Ouais, nous, on voit bien aussi qu'on est devenus des fans de base.<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Ouai_Jvoisouai1_b66d609ef5.jpg"></figure>Vincent a sorti cette BD au rapport prix/rigolade imbattable, dont c'est la dernière réédition du Volume1. Le livre idéal pour les grands et les petits.______ 150 pages, 20 euros.&nbsp; (Le volume2 est en préparation pour le rentrée 2021, 300 pages ce coup-ci. Restez alertes !…)<figure class="image image_resized" style="width:50%;"><img src="/uploads/Ouai_Jvoisouai6_b7e001617a.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Vincent_Castant_Ouai_Jvoisouai3_1cac567a08_ea29f37396.jpg"></figure>&nbsp;<div class="raw-html-embed"><style>.embed-container {position: relative; padding-bottom: 120%; height: 0; overflow: hidden;} .embed-container iframe, .embed-container object, .embed-container embed { position: absolute; top: 0; left: 0; width: 100%; height: 100%; }</style><div class="embed-container"><iframe src="https://www.instagram.com/p/Br-I7eehetK/embed/" scrolling="no" allowtransparency="true" frameborder="0"></iframe></div></div>

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Ouai, j'vois ouai

Dans <a href="http://www.thomaslevylasne.com/webcam">sa série</a> Webcam les images sont transformées par le crayon, une représentation que l'on ressent comme vraie mais qui en atténue la crudité de départ, et transcende le porno en une étude de nus d'un nouveau genre. Ce qui ressemble plutôt à une démarche conceptuelle a en fait des raisons de départ bien plus pratiques et pragmatiques.&nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Thomas_Levy_Lasne_Webcam8_aee05a15ed.jpg"></figure>Le nu et la représentation des corps humains étant l'entrainement de base de tout dessinateur, c'est un vivier à portée de “main“ comme l'explique Thomas Lévy-Lasne : &nbsp;“Au départ, j’ai payé des modèles pour faire du nu à l’atelier mais ce n’était pas satisfaisant. Sans savoir quelle en serait un jour l’utilité, tout comme pour les photos de manifestations, je collectionnais des captures d’écran d’un site de&nbsp;webcam&nbsp;que je connais depuis très longtemps. Il y avait quelque chose d’addictif, de rigolo, de touchant à voir ces gens offrant leurs intimités en direct. C’est devenu un sujet vraiment passionnant“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/crayon_explicite2_bfa3e4992c.jpg"></figure><figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Thomas_Levy_Lasne_Webcam6_61156b4007.jpg"></figure>Représenter ces “protagonistes“ au crayon en image arrêtée de la sorte nous les très touchants à nous aussi spectateurs-voyeurs, comme si le crayon —médium gentil et doux— insufflait du sentiment dans ces actes physiques et froids. Et on est aussi plongés sans difficulté dans cette même fascination que Thomas Lévy-Lasne pour cette collection de scènes hardcores. Ce porno est beau et on peut le contempler sans culpabilité aucune …<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Thomas_Levy_Lasne_Webcam_5_939612d800.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/crayon_explicite5_b7bc858c9d.jpg"></figure>Thomas Lévy-Lasne : "La représentation de la sexualité étant largement trustée par l’industrie pornographique, j’essaye de réinjecter la tendresse, l’intimité, la&nbsp;loose, le scabreux, le comique, les temps morts et la liberté propre à l’activité. Le coup de crayon par hachure douce, des petites caresses, est évidemment en corrélation avec le sujet et c’est un bonheur de dépixéliser l’image source pour donner une présence plus forte à ces corps du bout du monde.”<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Thomas_Levy_Lasne_Webcam_4_9215bac7cc.jpg"></figure>Voici donc toute sa série “<a href="http://www.thomaslevylasne.com/webcam">webcam</a>” &nbsp;qui donne à voir du beau et cru porno avec une vibration sensible en plus.&nbsp; Quand des nécessités pratiques (et une collectionite aiguë) donnent naissance à une brillante idée.<figure class="image"><img src="/uploads/crayon_explicite4_4298e27b20.jpg"></figure>

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crayon explicite

On trouve assez peu d’informations sur cette jeune mexicaine qui dessine tout au crayon à papier (avec toutefois quelques dérapages en couleur) des femmes dans des attitudes provocatrices et impudiques. Il en résulte des figures d’héroïnes qu’on pourrait trouver griffonnées dans des marges de cahier d’école si elles n’étaient pas aussi dévergondées. Et il se dégage surtout une certaine fascination de constater que les visages sont souvent le même et principalement le sien. Son dessin est un récit de soi ou de ce qu’elle aimerait être.<figure class="image"><img src="/uploads/Fabiola_18_02_94632d5907.jpg"></figure><figure class="image image_resized" style="width:50%;"><img src="/uploads/Fabiola_16_32_47_fb2d9d3f1f.jpg"></figure>Elle raconte comment elle a démarré ainsi&nbsp;: “Les rumberas (fans de rumba) du cinéma mexicain ont été mon premier modèle de l'idéal de perfection en raison de leurs corps exubérants et du contrôle qu'elles en ont. J'aime aussi l'obscénité de John Waters, les scènes pop d'Harmony Korine et le travail général de Toshio Saeki et Namio Harukawa. Avec tout ce bagage visuel, j'ai commencé à construire des personnages et des atmosphères proches du genre de choses que j'aime consommer. Il est évident que dans toutes ces références l'érotisme prévaut, et celui des femmes&nbsp;en particulier, avec son pouvoir et son autonomie, avec l'auto-perception, et sans besoin d'une figure masculine, ainsi que l'acceptation du désir compris comme une présence farouche.” &nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Crayon_Cru1_485d906485.jpg"></figure>Fabiola Espiga : “La sensualité et la sexualité sont importantes dans mon travail car elles représentent pour moi une dichotomie entre la force et la vulnérabilité, et avec une existence au sein de l'intimité. Ce n'est pas une sensualité avec des lanternes ou à montrer à un public, c'est quelque chose comme un moment seul.”&nbsp; Toutes ces approches de mes personnages ne peuvent être extirpées de moi, avec le temps j'ai découvert qu'il y a un idéal implanté. Mon travail artistique a signifié une confrontation et une recherche personnelle pour me comprendre et vouloir me représenter de cette façon, ceci étant un dialogue pour comprendre ce que je voudrais montrer de moi, comment accepter mes désirs et être consciente de mon propre corps. Une sorte de guide et/ou de rappel de ce que le pouvoir et la liberté signifient pour moi.”&nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Crayon_Cru5_0d3c5be004_79dad83280.jpg"></figure>Fabiola Espiga : “J'aime me considérer comme une caricaturiste. Le fait d'être une personne et de faire de l'illustration est apparu de manière très authentique. Au début, je recherchais la perfection dans mon dessin réaliste, mais je me suis ensuite rendu compte que la reproduction académique n'était pas le lieu où je découvrais mon langage, alors j'ai cherché dans des endroits plus sombres, plus vulgaires et bon marché, en m'éloignant un peu de la beauté plus hégémonique. J'ai exploré d'autres formes, corps, volumes et autres scénarios qui me procuraient du plaisir. L'expérimentation, la pratique et surtout l'honnêteté de dire qui je suis ont apporté avec eux des découvertes de beauté. &nbsp;Les formes des personnages dans mon travail ont trouvé leur chemin dans une confrontation avec la moralité dominante et la beauté canonique”.&nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Crayon_Cru3_660f43f7fe.jpg"></figure>Fabiola Espiga : "Je suis surprise par le fait que ce que je fais puisse être apprécié, car tout est un journal intime pour moi, c'est comme si les gens écoutaient ce que je veux dire. Alors j'ai osé commencer à explorer d'autres toiles, comme la peau. J'apprends à tatouer mes dessins et c'est une autre surprise de voir sur un corps quelque chose qui est sorti de vous, c'est un peu choquant. À l'avenir, j'aimerais également réaliser des fresques murales." Elle s'est mise au tatouage et vous pouvez en trouver sur son deuxième compte <a href="https://www.instagram.com/es_raw_/?hl=fr">ici</a>.&nbsp;<div class="raw-html-embed"><style>.embed-container {position: relative; padding-bottom: 120%; height: 0; overflow: hidden;} .embed-container iframe, .embed-container object, .embed-container embed { position: absolute; top: 0; left: 0; width: 100%; height: 100%; }</style><div class="embed-container"><iframe src="https://www.instagram.com/p/CLgDK3SDBO2/embed/" scrolling="no" allowtransparency="true" frameborder="0"></iframe></div></div><figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Crayon_Cru6_040b19a6d8.jpg"></figure><figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Crayon_Cru2_4937816962.jpg"></figure>&nbsp;

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crayon cru

Si on décide tout d’un coup d’aller faire un tour dans la tête de&nbsp;<a href="https://www.blanquet.com/">Stéphane Blanquet</a>, on peut tomber au détour d’une porte sur les multiples têtes de Jaky La Brune. Pour être plus clair et compréhensible, si on va faire une visite à l’exposition actuelle&nbsp;consacrée à l’artiste/peintre/Illustrateur Stéphane Blanquet “<a href="https://www.hallesaintpierre.org/2020/06/26/stephane-blanquet/">Dans les têtes de Stéphane Blanquet</a>“ à la Halle Saint-Pierre à Paris, on se doit de rencontrer les masques et personnages&nbsp;peints de la peintre Jaky la Brune.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/dans_Les_Tetes6_8746d2b1c9.jpg"></figure>Cette peintre fait partie de “Tranchée Racine“ qui&nbsp;est un manifeste artistique initié par Stéphane Blanquet. A l’origine édition d’images graphiques fédérant une internationale de dessinateurs, elle se transforme en exposition du&nbsp;19 mai 2021&nbsp;au&nbsp;2 janvier 2022,&nbsp;pour accompagner la monographie&nbsp;de Stéphane Blanquet.&nbsp;La&nbsp;<a href="http://www.blanquet.com/marchandises/index.php?categorie=3#contenu">Tranchée Racine</a> qui est donc aussi une&nbsp;<a href="https://www.lespressesdureel.com/magazine.php?id=146">publication</a>, un tabloïd graphique géant (47,5 x 66 cm) de 12 pages, est vendu au doux prix de 5 euros. Il présente, au fil de ses 42 numéros, plus de 500 œuvres et rassemble des “Artistes viscéraux, généreux, hypnotiques, obsessionnels, ils viennent de tous les courants et contre-courants. Agitateurs rebelles,&nbsp;bruyants, cruels, généreux, non-conformistes“.&nbsp; Ils sont du monde entier. “Cet esprit rebelle et libertaire est le lien entre tous ces artistes, une racine démultipliée, qui interroge notre rapport à la sexualité, à la mort, à la nature, à l’animal, au végétal, à la politique, à l’image ….&nbsp; Leurs créations sont autant de possibles, de devenirs qui tissent leur relation dans un imaginaire ouvert“.&nbsp; Outre Jaky La Brune, il vous reste donc nombre d’artistes à découvrir.<figure class="image"><img src="/uploads/dans_Les_Tetes20_83e7896bda.jpg"></figure>Et donc, au milieu de cette exposition collective rassemblant quelques-uns des artistes de “Tranchée Racine“, votre route risque de croiser celle de Jaky. En vérité, on ne peut pas l’éviter tant ses masques suspendus dans leur container/chambre s’adressent à vous avec agressivité et joie en même temps. Ils sont surmontés d’un totem haut en couleur qui vous attirera immanquablement. De plus, les murs extérieurs de leur maison/boite sont ornés de personnages peints qui assurent la garde avec la même violence et gaité. La troupe de ces créatures hybrides provient de la même tête, celle d’une plasticienne&nbsp;normande vivant et travaillant à Paris depuis 2012 répondant au nom parfait de Jaky La Brune. Sa grande force particulière est ce mélange de la souffrance sombre de ses personnages et de l’allégresse des couleurs très vives par laquelle ils émergent. C’est l’occasion idéale d’entrevoir le reste de son travail, et du coup, on a eu envie de lui demander ce qu’elle avait dans sa tête de brune.<figure class="image"><img src="/uploads/dans_Les_Tetes12_b095a4457e.jpg"></figure>Jaky&nbsp;: “J'ai découvert la peinture en réalisant des pochettes d'album et des clips de musique. Les logiciels sur les ordinateurs ont dû à un moment me faire mal au crâne alors j'ai trouvé refuge dans les pinceaux et la peinture. Être en contact direct avec la peinture a été révélateur pour moi et je suis restée bloquée dedans comme une junkie“.<figure class="image"><img src="/uploads/dans_Les_Tetes3_4b72503b0a.jpg"></figure>Jaky&nbsp;: “La création de masques est venue après, mais je retrouve la même puissance que dans la peinture : le mélange des matières, les couleurs et l'aspect primitif.&nbsp;C'est super de pouvoir décliner son univers pictural sur d'autres supports, ça enrichit beaucoup l'esprit !&nbsp;Et puis, ma sœur me ramène des tissus de ses voyages, ma mère me donne les bijoux qu'elle ne veut plus et ma grand-mère m'envoie de la dentelle... il fallait bien que je fasse quelque chose de tout ce bazar ! Parfois la&nbsp;communication&nbsp;est difficile dans la famille&nbsp;alors ça me permet de me lier à mon sang quelque part. (Hahaha)“.<figure class="image"><img src="/uploads/dans_Les_Tetes2_1161bf8cda.jpg"></figure>Jaky&nbsp;: “Généralement, je travaille la nuit avec un verre de porto dans une main et un pinceau dans l'autre. Et avec des documentaires sur des tueurs en série en fond pour m'enfermer dans une atmosphère sombre“.<figure class="image"><img src="/uploads/dans_Les_Tetes16_5353584b54.jpg"></figure>Jaky&nbsp;: “L'identité et les émotions sont mes thèmes principaux. On peut aussi retrouver des sujets tels que le sexe, la violence et la passion amoureuse dans mes peintures“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/dans_Les_Tetes4_8bb2049993.jpg"></figure>Jaky&nbsp;: “Une idée naît lorsque que ma sensibilité est touchée (en bien ou en mal) et que je n'arrive pas à expliquer avec des mots ce que je ressens.&nbsp;Parfois, j'ai l'impression d'exorciser ma tristesse ou ma colère.&nbsp;Créer et peindre me permettent de canaliser mes émotions&nbsp;et d'apprendre à vivre dans ce monde de brutes“.<figure class="image"><img src="/uploads/dans_Les_Tetes16_d231fe7e1b.jpg"></figure>Jaky&nbsp;: “J'aime me retrouver seule pour peindre mais j'adore aussi l'idée de pouvoir travailler avec d'autres artistes. On m'a proposé récemment de coudre des masques pour un spectacle de théâtre, on verra vers quoi ça me mène ! Je n'ai pas vraiment de projet d'avenir, je ne regarde pas aussi loin devant moi“.<figure class="image"><img src="/uploads/dans_Les_Tetes8_0190deb1c5.jpg"></figure>On a demandé à Jaky de partager avec nous un/une artiste qu’elle aimait. Jaky&nbsp;: “<a href="https://tschabalalaself.com/">Tschabalala Self</a> est une artiste très inspirante. J'adore son travail sur les corps humains et sa façon de mixer les textiles sur toiles“.<div class="raw-html-embed"><div style="position:relative; max-width:400px; min-width:100px;overflow-y: scroll;"><iframe src="https://www.instagram.com/p/CS7EtmuACra/embed/" allowtransparency="true" allowfullscreen="true" data-instgrm-payload-id="instagram-media-payload-0" scrolling="no" style="background: white; max-width: 540px; width: calc(100% - 2px); border-radius: 3px; border: 1px solid rgb(219, 219, 219); box-shadow: none; display: block; margin: 0px 0px 12px; min-width: 326px; padding: 0px;" height="681" frameborder="0"></iframe></div></div>Et on n’a pas résisté à lui poser cette question ultime&nbsp;: D’où vient ce nom génial&nbsp;? Jaky&nbsp;: “Je suis heureuse de savoir que mon nom trouve des admirateurs mais je ne sais pas d'où ça vient... Je demanderai à ma maman“.<figure class="image"><img src="/uploads/dans_Les_Tetes7_2dc5fd500d.jpg"></figure>Alors, bien sûr, si vous pouvez passer dans le coin de la Halle Saint-Pierre, ne vous privez surtout pas du pur plaisir d’aller voir les masques et peintures de cette brune Jaky et d’entrer un peu dans sa tête. Parce que, comme de bien entendu, c’est toujours mieux en vrai.<figure class="image"><img src="/uploads/dans_Les_Tetes15_04aa59ab22.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/dans_Les_Tetes14_ef493344cd.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/dans_Les_Tetes13_22f9b0346b.jpg"></figure>&nbsp;&nbsp;

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noirceur en couleur

Pour la sortie récente de son album "Dans le Salon du Nous", nous partageons ce clip à la sombre atmosphère visuelle de Monsieur Pimpant. Des personnages plutôt gauches et rigolos vivent une petite histoire d’accident gentiment racontée par une voix calme et douce dans des nappes&nbsp;planantes, rien n’est agressif, et pourtant tout est tordu avec délicatesse, et par là assez envoutant.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Fontanelles5_f5d0898389.jpg"></figure>Èlg navigue naturellement entre des constructions électro-acoustiques et des textes d’un surréalisme affirmé, il tente toujours ses manipulations verbales et sonores mais le tout reste parfaitement accessible. Certes, vous ne l’entendrez probablement pas en radio, ou alors une radio en ligne assez pointue (sur <a href="https://lyl.live/episode/amiral-prose-8">Lyl radio</a> où il a un show régulier et très particulier). Il reste tout à fait volontairement&nbsp;hors d’un circuit commercial, et il faut un peu aller le chercher pour le trouver. Mais, en sa bonne compagnie, vous entrerez dans des galaxies sonores nouvelles où circule librement de la poésie du quotidien ou des dérapages plus absurdes. Tentez l’expérience et vous n’êtes pas à l’abri de devenir un fidèle, qui sait&nbsp;?<figure class="image"><img src="/uploads/Fontanelles4_2fc008b167.jpg"></figure>Voici son auto-bio&nbsp;éclairante d'une certaine façon : Depuis 2004, Laurent Gérard alias Èlg (Opéra Mort, Orgue Agnès) ne cesse de dessiner l'équivalent sonore de spirales concentriques et de labyrinthes&nbsp;faits de cèdres, de ronces et de tripes. En renouvelant sans cesse son instrumentarium&nbsp;au fil des ans, il a jeté des ponts improbables entre musique concrète et songwriting (Vu du Dôme, Mauve Zone), spoken word diagonal et vortex (<a href="https://lyl.live/episode/amiral-prose-8">Amiral Prose</a>), incantations électroniques en crypte et chœurs de blob (Mil Pluton, La Chimie). La langue est tantôt francophone, tantôt réduite à un babillage extraterrestre, invoquant le vieil homme, le fou, l'enfant, le revenant poussiéreux, le barde épileptique ou le messager de l'amour.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Fontanelles12_68ef35053b.jpg"></figure>Èlg&nbsp;: “Ça ne m’intéresse pas de reproduire ce qui a déjà été fait. On n’a qu’une vie, autant essayer de creuser des choses qui nous sont propres. Pourquoi un certain type d’humour avec la langue française ne serait pas mélangé avec cette forme d’expérimentation sonore ? Pourquoi ne mélangerait-on pas Jean-Marie Bigard et Luc Ferrari ? J’affectionne ce genre de monstres, conçus à partir d’une greffe entre des choses antinomiques“.<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Fontanelles13_0cea3246b1.jpg"></figure>En 2019, il commence à composer une série de tableaux sonores pour illustrer de multiples états d'être, qui constituent l'album "Dans le Salon du Nous". Sorti le vendredi 26 novembre 2021 en vinyle et sur toutes les plateformes numériques sur le label belge <a href="https://vlekdata.org/">Vlek</a>. Il a travaillé avec son frère Mim à la production, et de nombreux collaborateurs à travers les morceaux. Le résultat est un voyage émouvant, chuchoté, chanté et crié à plat ventre sur le grand toboggan qui mène de la naissance au Bardo. (Bardo est un mot tibétain, traduisant le sanskrit antarâbhava, qui désigne, dans certaines écoles bouddhistes du Tibet, un état mental intermédiaire, comme ceux du sommeil, de la méditation, de la mort.)<figure class="image"><img src="/uploads/Fontanelles11_fc2436c723.jpg"></figure>Et Èlg d’expliquer&nbsp;: “Cette expérience a conduit à la formation de l'ensemble "La Chimie" pour puiser dans cette énergie brute, redessiner les contours du disque et se sentir suffisamment en confiance pour présenter en live le côté le plus pop de son cerveau fractal. Èlg compose de nouvelles chansons à tiroirs et convoque trois musiciens mutants dont l'imagination, la personnalité et l'élasticité quasi-végétale ont dépassé toutes les attentes dès les premières répétitions. Èlg et La Chimie est une hydre à quatre têtes qui scande ses poly-mélodies dans des chansons qui s'entrechoquent comme autant de petites galaxies donnant naissance à une nouvelle carte du ciel pop“. Voici ci-dessous, 45 minutes dans lesquelles vous immerger, juste pour vous donner envie d’y assister dans la vraie vie. Èlg et La Chimie live au Magasin 4, Bruxelles 2021<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/IDuDNo1Pp3c" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>Èlg&nbsp;: “Ce que j’essaie de transmettre, c’est une forme d’émotion, s’essayer à une musique transgenre qui s’étend de Coil à Smog, on n’est pas nombreux à l’avoir tenté“. Avouez que c’est séduisant.<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Fontanelles14_ddcc04c3e2.jpg"></figure>Il a travaillé parallèlement depuis quelques années sur des bandes originales de film, et dans ce même registre, il enveloppé de fréquences palpitantes le premier long métrage du réalisateur Blaise Harrison&nbsp;: “Les Particules“.&nbsp; Une voie&nbsp;qu’il n’a pas fini d’explorer, sans aucun doute.<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/GDNJ2Npi1A0" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>Et pour les amateurs de spoken word expérimental improvisé, son show radio sur Lyl radio “<a href="https://lyl.live/episode/amiral-prose-8">Amiral Prose</a>“ est un morceau de gâteau réjouissant pour les oreilles. Il y incarne toute sortes de personnages grotesques et attachants. “C’est un feuilleton radio avec des épisodes de dix minutes, des invités qui ramènent des segments de musique et de parole, et qui m’obligent à m’orienter selon leurs choix. Je m’invente un personnage et j’improvise des conneries au micro, parfois pendant six heures d’affilée“. &nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Fontanelles1_768b3975ce.jpg"></figure>Bon, il y aura forcément une des facettes ce multi-Èlg qui vous plaira, c’est obligé. Èlg a cependant une méthode —à laquelle nous adhérons totalement— expliquée dans une belle <a href="https://15questions.net/interview/fifteen-questions-interview-elg/page-1/">interview</a> en anglais que nous vous conseillons, donnée chez les excellents Fifteen Questions.&nbsp; Èlg&nbsp;: “Je pense qu'il est absolument nécessaire de ne rien faire quand c'est possible. On ne peut pas être une machine et "créer" de nouvelles choses tout le temps. Les pauses sont obligatoires. L'âme a besoin de temps pour digérer toutes les expériences que l'on fait dans la vie. Toutes les émotions que nous rencontrons doivent être traitées. J'ai toujours un peu peur quand je parle à des amis, des artistes, qui enchaînent les résidences. Cela ne me semble pas naturel. Il est bon, dans la mesure du possible, de faire des choses qui n'ont rien à voir avec l'"art". Pour moi, c'est surtout là que je ressens de nouvelles intuitions. Quand je cuisine, quand je fais du vélo en ville ou quand je travaille dans le jardin de mon frère“.<figure class="image"><img src="/uploads/Fontanelles10_31fd9db413.jpg"></figure>Laissons&nbsp;cher Èlg&nbsp;conclure : “Il n’y a pas beaucoup d’art là où il y a du confort. Il faut que ça frotte à un endroit, que ce soit piquant et un peu pénible, pour que l’alchimie&nbsp;se produise“. Dont acte !

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L’univers iconoclaste et saturé de Nils Bertho s'inscrit dans la grande tradition de la scène “outsider“ française (c’est-à-dire en marge du marché de l’art).&nbsp; Nils Bertho&nbsp;: "Il existe une dimension où on est encore tous ensemble" c'est mon tout nouveau grand livre de dessin tout détaillé, y’a toute la place pour l'image. Ce graphzine a failli s'appeler "Les Croisades Sanguinolentes" mais le continuum espace temps s'en est encore mêlé. C'est entièrement édité et sérigraphié <a href="https://www.lederniercri.org/">par</a> Le Dernier Cri : le temple de l’impur marseillais aux 1000 artistes dégénérés et également maison d'édition du gourou du 9eme cercle de l'enfer, Pakito Bolino. On peut le commander sur <a href="https://shop.nilsbertho.com/index.php/produit/le-dernier-cri-nils-bertho/">mon</a> site ou&nbsp;<a href="https://www.lederniercri.org/produit/nils-bertho-il-existe-une-dimension-ou-on-est-encore-tous-ensemble/">celui</a> du Dernier Cri pour 66,66€. Il est limité à 100 exemplaires donc méga collector pour les fans hardcore jusqu'à la mort.&nbsp; 👁️👹👁️“ Pour résumer, c’est donc une&nbsp;<a href="https://www.lederniercri.org/produit/nils-bertho-il-existe-une-dimension-ou-on-est-encore-tous-ensemble/">monographie</a> d’artiste, tout en sérigraphie, au tirage limité, et en plus le prix est 66,6 soit le chiffre du diable. Maléfique tentation pour un bien bel objet.<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Dimension15_08bf64166e.jpg"></figure>Nils Bertho est une éponge à références graphiques, il aspire, mâchonne et recrache sur toile ou sur papier. Sa nourriture visuelle provient des légendes et fresques médiévales, des estampes japonaises,&nbsp;de l’univers manga "dark-fantasy", des dessins animés de son enfance, du dessin alternatif, de la bande dessinée, de l’iconographie des comics américains, de la culture internet, des jeux vidéos, de l’histoire de l’art ou encore des rites vaudou, de la symbolique ésotérique, et bien sûr,&nbsp;forcément de son imaginaire et de son bestiaire personnel en perpétuelle mutation.&nbsp; Devant une telle profusion de mélange des genres, on a préféré demander à l’intéressé. Et comme Nils Bertho a très gentiment répondu à quelques questions, on en est ravis. Nils Bertho : “Je viens de lire mon horoscope - chose que je ne fais jamais - et ça dit que les cancers se réfugient constamment dans leur enfance, donc voilà j'me suis amusé à orienter les réponses à travers ce prisme“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Dimension4_f8cd3dbd8b.jpg"></figure>Nils Bertho&nbsp;: “Dans mon travail, je veux raconter des histoires, chaque dessin ou tableau raconte son histoire. Mêler les espaces temps dans d’épiques batailles pour confronter des choses qui n'ont pas l'habitude de se rencontrer c'est super excitant. Et à partir de cette idée, tout ce qu'on imagine peut prendre vie par le dessin. Avec mon ami d'enfance, quand on devait avoir 10 ans, on aimait bien élaborer des installations de jouets, on fouillait dans les caisses, et on improvisait pour se créer ce qui allait servir de base de décor, dans laquelle nos figurines et personnages allaient évoluer. Ça prenait plusieurs heures et c'était le meilleur&nbsp;moment en fait. Maintenant j'ai plus de jouets mais je peins avec mon regard d'adulte des batailles de jouets, et la saturation est mon maître mot“.&nbsp;👁️🧠👁️<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Dimension8_13d87c6189.jpg"></figure>Nils Bertho : “Dès le plus jeune âge on nous file une feuille et des feutres pour dessiner. Ben, moi, j'ai commencé comme ça, comme tout le monde, sauf que pour moi, ça ne s’est jamais arrêté. Donc je montre, je publie et j'expose ce que je fais depuis 2008“. 👁️🦷👁️<figure class="image"><img src="/uploads/Dimension11_bb181ba8ed.jpg"></figure>Sa dernière série "Invocations Suprêmes" est une stupéfiante production de grands formats sur toile. Nils Bertho : “Dans cette série, je raconte sur de grandes toiles les légendes chargées de tension d'un monde peuplé de créatures hybrides qui s'affrontent et se livrent à d'étranges rituels, aussi improbables qu'ésotériques“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Dimension1_8439c6904c.jpg"></figure>Nils Bertho&nbsp;: “Toutes mes références proviennent d’une collection d'images issues d’internet dans laquelle je puise constamment pour créer mon propre univers ; mes mains se chargeant ensuite du reste dans un processus de contamination plus ou moins inconscient de l’espace-toile.&nbsp;Je mélange les choses à la Frankenstein et je ne réalise aucun tracé ou ligne de construction au préalable. Préférant laisser une grande place à l'improvisation, j'aime équilibrer la composition au fur et à mesure qu'elle se construit et j'aime inscrire mes notes et idées sur les bords du cadre“.&nbsp;👁️🦖👁️<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Dimension3_107e5ebed9.jpg"></figure>Nils Bertho&nbsp;: “Les techniques sont mixtes sur les toiles en couleurs, il y a beaucoup d'encre et mon outil préféré reste <a href="https://fr.rs-online.com/web/c/fournitures-de-bureau/ecriture-dessin-et-accessoires/stylos-isograph/">le</a> Rotring. Sur mes grands tableaux, il y a parfois 400 heures de travail.&nbsp;Je les considère comme terminés lorsqu'ils sont entièrement saturés de détails, et je souhaite que l'on puisse s'y plonger, s'y perdre complètement pour redécouvrir sans cesse de nouvelles choses, jouant ainsi avec les limites de la mémoire photographique“.&nbsp;👁️🕷️👁️<figure class="image"><img src="/uploads/Dimension2_319179ccd3.jpg"></figure>Si vous faites un tour sur son site, vous verrez qu’en plus d’être Montpelliérain, Nils Bertho est un sacré artiste multi-tâches&nbsp;: en plus d’être un dessinateur compulsif, il est chanteur à mi-temps dans le boys-band Adolf Hibou, <a href="http://www.nilsbertho.com/realisations/">tatoueur</a> (cf les flash tatoos ci-dessus) ou éditeur. Il s'épanouit dans une forme de profusion chaotique pour mieux revendiquer une production ultra instinctive. Nils Bertho&nbsp;: “Je bosse sur plusieurs expositions jusqu'en décembre, sur un calendrier “<a href="https://brainto.com/posts/passion-chevals">chevals</a> 2023“, sur un vidéo-concert avec mon groupe Adolf Hibou et sur ma 1ère bande dessinée“.&nbsp;👁️🔥👁️<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/ecIFIFjDIts" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>Régulièrement publié par la&nbsp;<a href="https://www.heyheyhey.fr/fr/">revue</a> Hey !,&nbsp;et exposé en mars dernier par la <a href="https://www.artsfactory.net/index.php/nils-bertho">galerie</a> Arts Factory, Nils Bertho a ce qu’on appelle un agenda bien rempli, et c’est tant mieux. Il ne faut surtout pas se priver d’aller voir les (grandes) toiles de Nils Bertho dans la vraie vie, l’effet en est totalement démultiplié. Une exposition est dans un horizon proche à la <a href="https://www.hallesaintpierre.org/">halle</a> Saint-pierre à Paris, du 5/05 au 3/07, “Hey ! presente Nils Bertho &amp; Troy Brooks“. Et également &nbsp;du 1/05 au &nbsp;19/11 : <a href="https://www.instagram.com/galerievidourle/?hl=fr">dans</a> la Galerie Vidourle Prix à Sauve dans le Gard en compagnie de Robert Crumb. Du 5/06 au 25/09 : <a href="https://www.artsfactory.net/index.php/nils-bertho">avec</a> Arts Factory <a href="https://abbaye-auberive.com/centre-art-contemporain">au</a> Centre d'Art Contemporain de l'abbaye d'Auberive en Haute-Marne.<figure class="image"><img src="/uploads/Dimension14_794e1a0717.jpg"></figure>Pour la route, on a demandé à Nils Bertho une petite référence qu’il aime particulièrement. Nils Bertho&nbsp;: “si tu t'emmerdes : lis Berserk ! Evidemment.&nbsp;👁️🖤👁️“ Berserk est un <a href="https://www.glenat.com/manga/series/berserk">manga</a> de dark fantasy de Kentarō Miura. Il est prépublié depuis 1989 dans le magazine Young Animal de l'<a href="https://www.hakusensha.co.jp/en/">éditeur</a> Hakusensha, et 41 volumes sont sortis en décembre 2021. La <a href="https://www.glenat.com/manga/series/berserk">version française</a> est éditée par Glénat et 40 tomes sont sortis au 17 avril 2019.<figure class="image"><img src="/uploads/Dimension12_f884179931.jpg"></figure>

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il existe une dimension

Pour cette exposition de photographies&nbsp;et de son film, Maryline Paradise est entourée par des artistes dont elle adore le travail&nbsp;: Antoine Bernhart (<a href="https://antoine-b.com/">ici</a>), Gea Philes (<a href="https://www.instagram.com/geaphiles/?hl=fr">ici</a>), Stu Mead (<a href="https://www.stumead.com/">ici</a>), Igor Ruz (<a href="https://www.instagram.com/obsceno.mixtape.archivo.2/?hl=fr">ici</a>), Guillaume Soulatges (<a href="http://guillaumesoulatges.net/">ici</a>). Commençons par les précautions d’usage&nbsp;: bien entendu dans cet article nous ne partagerons pas d’images explicites, mais la démarche de Maryline Paradise étant radicale et entière, sur son site et dans l’exposition, les clichés sont crus et vont jusqu’au bout. Il s’agit donc d’un contenu ultra explicite réservé à un public majeur (et éventuellement vacciné). Nous partageons également au bas de cet article un lien vers son incroyable mini documentaire de 20 minutes “Crave“ à la forme expérimentale et tout aussi explicite.<figure class="image"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis9_4f70c66fa5.jpg"></figure>Il est très rare à notre connaissance qu’une escort girl accumule une grande quantité de documents de toute nature, photos, écrits, sons sur sa pratique et surtout sur ses clients. Le regard est tourné en général vers les prostitué.e.s et non vers la clientèle masculine. C’est là la grande originalité de sa démarche. Ses images donnent l’impression qu’elles ont aussi permis à Maryline Paradise de cristalliser une position de domination sur ses clients contrebalançant temporairement le rapport de force du client roi, comme des sortes de trophées de l’écrasement d’un homme par sa soif de plaisir immédiat.<figure class="image"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis21_62c30df8c9.jpg"></figure>Nous avons été impressionnés devant la crudité et la force de ces images documentaires. Mais de plus il se dégage une unité esthétique brute et sublime due à l’utilisation de l’argentique (pellicule ou polaroïd) et à l’urgence de la situation dans laquelle elles ont été faites. &nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis33_84889bbfd4.jpg"></figure>Nous avons pu poser nos questions en suspens à Maryline Paradise sur les circonstances et les motivations de cette démarche très singulière. Elle nous a gentiment et librement répondu, ses réponses sans détours donnent un angle de vue démultipliant encore l’impact de ses images.<figure class="image"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis4_dfdf65bec2.jpg"></figure>Maryline Paradise&nbsp;: “Je m’appelle Maryline, je suis Française et escort à Paris depuis janvier 2015. J’ai tout de suite compris que ce que j’allais voir, entendre et expérimenter, allait rapidement m’atteindre et transformer ma vision du monde tel que je le connaissais jusqu’ici. Je ne pouvais cependant imaginer à quel point“.<figure class="image"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis24_dee016df25.jpg"></figure>Maryline Paradise&nbsp;: “Ma démarche est complètement de l'ordre du documentaire, même de l'archivage, comme un travail de mémoire avant tout et uniquement pour moi-même. J'ai pris ces photos vraiment dans ce but-là, comme pour figer une scène telle qu'elle s'est déroulée sans intervenir dedans, sans y mettre d'affect, sans essayer de défendre une opinion, un point de vue, une pensée qui serait extérieure à moi.&nbsp; C'est vraiment juste dans le but de collecter des souvenirs“.<figure class="image"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis26_75ef2bd983.jpg"></figure>Maryline Paradise&nbsp;: “J'ai une mémoire assez mauvaise, j'oublie un peu tout ce qui m'arrive. Du coup, c'est vraiment plus de l'ordre de l'obsession de collection. Archive, mémoire, possession, obsession. Et ce sont des instantanés ou de l'argentique, pour pouvoir vraiment retoucher de façon physique tous ces souvenirs“.<figure class="image"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis38_595dc6f38a.jpg"></figure>Maryline Paradise&nbsp;: “Je me suis mise à tout archiver, le vocal, les conversations, des enveloppes dans lesquelles des clients m'ont donné de l'argent, quelques vidéos, des mails, des lettres manuscrites, des screenshot de textos. C'était pour figer&nbsp;vraiment un moment, un instant T, qui, par lui-même allait raconter quelque chose sans que moi j'ai besoin d'y mettre mon grain de sel, en fait. Je pense que j'essaye surtout de raconter la réalité de mes clients. Cette réalité masculine, que je ne trouve pas du tout représentée correctement dans tous les autres médias, journalistiques ou même artistiques“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis41_9dc208230d.jpg"></figure>Maryline Paradise&nbsp;: “Sur ce sujet, les gens ont tendance à vouloir trop fantasmer ou y mettre trop d'intellect. Et finalement on passe à côté d'une réalité qui est beaucoup plus terre à terre. Sous une lumière complètement crue, sans aucun artifice, il peut se dégager une certaine vérité, qui peut être un peu belle, touchante ou dérangeante. En parlant de la réalité de mes clients, c'est aussi finalement la mienne que je raconte, mais sans m'en rendre compte, et c'est très cathartique“. “Ce que j'ai fait là s'appelle en psychothérapie, je crois, de la sublimation. Ce que peuvent faire beaucoup de personnes de manière totalement intuitive. Et c'est un acte de résilience“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis7_a1aec2dc95.jpg"></figure>Maryline Paradise&nbsp;: “Le travail d’escorte est celui d'une thérapeute, même si je ne suis pas formée en tant que thérapeute. Pas de manière intellectuelle mais physique, à réaliser des fantasmes ou à être capable d'incarner le plaisir sexuel dont ces hommes ont besoin. Et ceci de manière immédiate, comme un soulagement, sans qu'il y ait besoin de s'expliquer, de se justifier. C'est aussi une transaction qui ressemble à celle d'un dealer avec son client, c'est lui donner le produit qu'il veut tout de suite et que cela se fasse très rapidement. Et quand le client consomme ce produit, il y recherche un effet immédiat. Il faut donc être capable d'être à la fois celui qui va vendre, être le produit consommé, être l'effet du produit et réussir à créer tout de suite une addiction, une accroche. Pour que le client, une fois rentré chez lui, au bout de quelques jours, veuille absolument retrouver ça et revenir. Ça peut juste être un mot doux, un regard “à très vite, gros bisou“ ou n'importe quoi d’autre, juste un geste, un mot, une sensation qui reste en lui.<figure class="image"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis5_eeb7f2b53d.jpg"></figure>Maryline Paradise&nbsp;: “D'avoir emmagasiné toutes ces séances, ces morceaux de vie, c'est quand même beaucoup de violence à force. Toute cette réalité-là, elle est un peu vertigineuse à vivre au quotidien. Surtout quand on n'a pas d'espace pour se soulager, pour faire sortir toute cette énergie, à part comme moi en collectant cette matière comme une espèce d’archéologue, ethnologue, chercheuse, enquêtrice qui amasse toutes les informations en se disant&nbsp;: je vais réussir à comprendre ce qui se passe en moi et en eux“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis31_666d6c2392.jpg"></figure>Maryline Paradise&nbsp;: “Au bout de quatre ans de cette activité et après avoir accumulé 1000 photos et voire plus, une fois que ma boîte à chaussures Yves Saint Laurent a été pleine, je me suis dit que j’allais faire un Instagram d'abord, juste pour voir l'impact que ça peut avoir sur les gens“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis32_57f393e898.jpg"></figure>Maryline Paradise&nbsp;: “Je me suis dit qu’on avait toujours le point de vue du client, ou d'un journaliste, ou un point de vue extérieur, et rarement celui de la personne concernée, la prostituée. Du coup, je me suis dit que j'avais une voix importante, que j'avais envie de prendre ce micro pour m'exprimer. Pour montrer au public, que ce que les autres médias montrent n'est pas le reflet de la réalité. Moi, ce que je vivais, je n'arrivais pas à le retrouver. Mon point de vue me semblait une vision juste et honnête sans vouloir y mettre de l'affect systématiquement ou à tout prix attirer le public dans son point de vue“.<figure class="image"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis40_b1d96a97da.jpg"></figure>Maryline Paradise&nbsp;: “L'exposition, elle est arrivée naturellement, comme une façon de passer à autre chose. Mais ça n'a pas été voulu. C'est à dire que ma propre vie arrive à la fin d'un chapitre. Et comme par hasard, l'exposition tombe totalement en synchro avec ce moment de bascule. Avec, en plus, la sortie de mon Zine qui s'appelle “Pure“, ce qui est un peu l'état dans lequel j'essaye de revenir. Il y a une espèce de hasard un peu symbolique, hyper fort. Comme un signe qui me dit que c'est la bonne voie. Ça valide plein d'efforts, de sacrifices et je suis assez contente que tout ça se passe en même temps“.&nbsp; Pendant cette exposition et au moment de répondre à nos questions Maryline Paradise était en cure de désintoxication, c’est donc un vrai virage dans sa vie pour aller vers l’état de “Pure“.&nbsp; Cet étonnant zine mélangeant ses photos d’escort girl et celles de son enfance est en vente à la galerie et sur <a href="https://marylineparadise.com/produit/pure/">son site</a>.<figure class="image"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis29_27cdb5152e.jpg"></figure>&nbsp;Maryline Paradise&nbsp;: “Je venais dans cette galerie très très souvent, et puis juste avant le confinement en 2019, ils (Laurent &amp; Effi) ont commencé à suivre mon profil Instagram. Spontanément, je leur ai demandé&nbsp;: “Comment est-ce que vous sélectionnez vos artistes ?“ Et ils m'ont dit&nbsp;: “En tout les cas, on n'expose pas de photographes“. J’ai quand même demandé à venir à la galerie pour montrer mon travail. Je suis arrivée avec cette fameuse boîte à chaussures Saint Laurent et je l'ai présentée à Laurent, il a vu toute ma collection et ça l'a, je crois, saisi de voir tout ça. Comme je venais vraiment souvent, on s'est un peu liés et ils m'ont apporté aussi beaucoup d'aide et conseil par rapport à mes parutions. C’est par eux d'ailleurs que j'ai pu être mise en contact avec la graphiste avec laquelle je travaille maintenant. Et c'est grâce à elle que j'ai pu vraiment m'auto-éditer. La rencontre avec Marion a été magique, elle était tout le temps super partante à écouter tout mon charabia.“<figure class="image"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis30_e54b9c7dfb.jpg"></figure>Maryline Paradise&nbsp;: “Comme je l’ai dit plus haut, j'ai tendance à avoir énormément de trous de mémoire. Je suis quelqu'un qui vraiment a du mal. Du coup, j'ai ce réflexe un peu maniaque de faire des listes, de tout écrire et de prendre en photo pour pas oublier, un peu comme des pense bêtes pour être organisée et ne rien perdre. Et je pense que ça, je vais toujours continuer à le faire. Mais c'est un archivage qui n'est que pour moi-même, et en fait assez peu pour les autres. Mais je n'ai pas de pratique photographique dans un but purement artistique ou esthétique“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis10_0ccc694c24.jpg"></figure>Maryline Paradise&nbsp;: “La prostitution te prend tout. Ta vie d’avant, ton corps, ton temps, tes sentiments. Elle te prend tout tes repères, tout ce que tu as appris du bien et du mal, du vrai et du faux, du convenable, du moral et du normal. Quand on devient escorte, on ne se rend pas tout de suite compte qu’en vendant son corps, c’est son âme qu’on vend d’abord. On se sent toute puissante, on pense prendre le contrôle de sa vie mais on sera encrassée par ces souvenirs de corps à jamais“. Ci-dessous son mini documentaire expérimental de 20 minutes “Crave“ réservé à un public averti et majeur. (Crave a été possible avec l'aide sonique indispensable du <a href="https://www.youtube.com/channel/UC_2Vghgg7HuivjPsyE2sSzg">groupe</a> Cave du 18, musiciens <a href="https://necrocosm.bandcamp.com/album/180">de</a> Diapsiquir et <a href="https://www.metalorgie.com/groupe/Kickback">de</a> Kickback).<figure class="image"><a href="https://vimeo.com/455482004"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis28_2427e42f12.jpg"></a></figure>On a demandé pour finir à Maryline Paradise de partager avec nous des artistes dont elle aime particulièrement le travail (En plus de ceux exposés avec elle). Maryline Paradise&nbsp;: “Pour moi, l'artiste qui a aussi ce truc un peu maniaque d'accumulation&nbsp;obsessionnelle est Melchior Tersen. J'adore <a href="https://www.instagram.com/melchiortersen/?hl=fr">son travail</a> parce que je trouve qu'il est très brut, très simple et en même temps extrêmement drôle et intelligent“.<figure class="image"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis42_e1e3f790a1.jpg"></figure>Maryline Paradise&nbsp;: “Je veux partager aussi une nana qui s'appelle Julie Herry qui fait de <a href="https://www.instagram.com/julieherry">supers dessins</a> au feutre que je trouve très beaux. Je l'adore avec ses couleurs hyper criardes, son côté un peu enfantin mais ultra précis, très minutieux. C'est vraiment joli.<figure class="image image_resized" style="width:50%;"><img src="/uploads/Lesdessousduparadis43_0cbd6d0150.jpg"></figure>

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l'enfer de paradis

Quand on fait quelques recherches sur le mot “Balrog“ titre du morceau, on trouve deux entrées de taille&nbsp;: c’est d’un coté une puissante créature démoniaque, un esprit du feu issue du légendaire de l'écrivain J. R. R. Tolkien. Mais également, au Japon, c’est un personnage de jeu vidéo de la série Street Fighter, un boxeur américain gourmand qui aime l'alcool, le jeu et les femmes. Pour Shaka Shams, Balrog représente la colère intérieure, refoulée - ou la "rage" mais qui doit être utilisée de façon plus positive,&nbsp;en énergie de la motivation. Prenez toute votre colère et détournez-la au service de votre passion.&nbsp; Colère &gt; Rage &gt; Energie &gt; Passion.&nbsp; C'est le message incitant à transformer du négatif en positif contenu dans ce “Balrog“, le troisième titre de L’ep Action Only Volume 2, qui sortira le 3 juin.<figure class="image"><img src="/uploads/La_Rage14_70d9ce1130.jpg"></figure>Pour mettre en images la voix grave et envoutante de cette étoile montante du hiphop belge, on trouve un duo au nom qui sonne très fort : Khol &amp; Stehr. Tout comme Mulder &amp; Scully, Smith &amp; Wesson ou Roux &amp; Combaluzier, Alice Khol et Yoann Stehr ont réuni leurs compétences et leurs puissances créatives pour accoucher de ce trip visuel. &nbsp; Dans leur conception, on retrouve bien cette idée du “Balrog“ personnage énergique de jeu vidéo, mais ici croisé avec la créature mythologique ayant le pouvoir démoniaque de changer constamment d’aspect. Dans cette odyssée visuelle libre, ce “balrog“ traverse des univers comme autant de niveaux de jeu allant du sombre oppressant à l’euphorique fleuri suivant les intonations du flow de Shaka Shams.&nbsp; C'est peut-être grâce à cette construction en niveaux de jeu à l'esthétique très variée que le mélange des visions de ces deux réalisateurs a pu se faire naturellement.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/La_Rage21_87ceec251b.jpg"></figure>Pour comprendre comment malgré leur différences, la photographe&nbsp;/ réalisatrice / documentariste &nbsp;Alice Khol et le réalisateur / &nbsp;découpeur / colleur Yoann Stehr (dont on vous a déjà parlé <a href="https://brainto.com/artist/yoann-stehr">ici</a>) avaient pu si bien s’exprimer ensemble on leur a tout simplement posé des questions. &nbsp; Alice Khol a gentiment pris le temps de nous raconter dans tous les détails comment ce clip expérimental bénéficiant de bons moyens techniques a pu voir le jour.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/La_Rage16_acb446422e.jpg"></figure>Alice Kohl&nbsp;: “Ce projet de clip a démarré par suite du lancement d’une nouvelle bourse d’aide à la réalisation de clips musicaux initiée par le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie Bruxelles. J’avais rencontré Yoann Stehr lors d’un festival de clips (le VKRS) ici à Bruxelles dans lequel nous avions reçu un prix pour nos clips respectifs, moi : Alek et Les Japonaises - Je mange du pain (ci-dessous) et lui&nbsp;: Corps à Corps (<a href="https://brainto.com/posts/en-corps-et-hard-core">clip et interview</a>). Quand l’appel a été lancé, je lui ai proposé une co-réalisation. Je savais qu’à l’époque il voulait déjà lancer sa propre boîte de production Super Tchip (<a href="https://www.instagram.com/super.tchip/">ici</a>) et que cet appel était une bonne opportunité de mélanger nos deux univers“.<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/Xa4G4nAejpE" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>Alice Kohl&nbsp;: “C’est Yoann qui a découvert Shaka Shams par le biais d’une agence de presse qui s’appelle Five Oh (<a href="https://www.fiveoh.be/">là</a>) et dont il partage les bureaux. Il avait demandé à Marianne Cattoir de lui donner le nom d’un jeune rappeur prometteur qui n’aurait pas encore vraiment d’univers visuel. Elle lui a envoyé l’EP de Shaka Action Only (Volume 1 &amp; 2) et on a choisi Balrog. Ensuite nous avons écrit le dossier ensemble, lui plus à la recherche d’images et d’univers visuels et moi plus au scénario. Puis, lorsque nous avons obtenu la bourse, le travail de production a commencé. Nous réalisons tous les deux des clips depuis un moment, nous avions donc à notre disposition un panel de collaborateurs. Le tout était de trouver les bonnes personnes pour ce projet“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/La_Rage4_39ec3b073a.jpg"></figure>Alice Kohl&nbsp;: “Pour l’écriture, nous nous nourrissons de beaucoup d’images, qu’elles soient fixes ou en mouvement. Faire des clips est un travail collaboratif où nous devons mettre notre esthétique au service d’un artiste. Pour moi il s’agit de faire se rencontrer deux univers. Ici la rencontre était double : Yoann et moi devions fusionner nos univers pour servir celui de Shaka“. “Shaka Shams a tout suite été emballé par l’univers que nous lui proposions et nous a laissé carte blanche. Il faut dire que c’est une sacrée opportunité pour un musicien émergent d’avoir une telle somme pour produire un clip. Ici en Belgique, les budgets de clips tournent plutôt autour de 3000 euros que de 20 000. Ce qui fait que c’est vraiment l’art du bricolage. Si en amont, nous avons très peu communiqué, Shaka a été super pendant tout le tournage. Très calme et posé entre les prises, il interprétait chacun des rôles avec une grande facilité et passait très bien à l’image. Un vrai plaisir de travailler avec lui“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Balrog_Alexandra_Beyer_BD_5_70aa7ddfbb.jpg"></figure>(Photos de plateau ; Alice Khol et Alexandra Beyer) Alice Kohl&nbsp;: “En écoutant le morceau, il nous est apparu comme 4 personnages différents par la manière dont Shaka rappait et utilisait sa voix. Nous avions l’image d’un jeune homme qui se cherche encore comme au sortir de l’adolescence lorsque l’on passe par plusieurs looks pour enfin trouver celui qui nous correspond. Il y avait aussi l’idée que son parcours musical était un chemin semé d'embûches et que se faire une place dans le milieu est très difficile. Dans ses visuels précédents, il y avait des références comme le manga et le jeu vidéo ainsi que la 3D qui sont des références très générationnelles. Notre idée a donc été de faire de Shaka un personnage héroïque qui traverse des mondes (qui sont des univers esthétiques à part entière) dans lesquels il rencontre des doubles de lui-même ainsi que son Balrog. Nous aimions bien l’idée que nous avons toutes et tous des doubles maléfiques et que notre pire ennemi pour avancer est souvent nous-même. Tout ça en y ajoutant une touche d’humour qui est pour nous essentielle“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/La_Rage18_bde180eba5.jpg"></figure>Alice Kohl&nbsp;: “Après avoir écrit un scénario et développé un univers, nous avons cherché notre équipe. Ça a été un mélange de personnes avec qui nous avions déjà travaillé chacun de notre côté mais aussi de personnes du côté flamand conseillés par Marianne Cattoir (Five Oh) (<a href="https://www.fiveoh.be/">là</a>) (qui nous a mis en contact par exemple avec Marie Van Puyenbroeck la <a href="https://www.instagram.com/marievanpuyenbroeck/?hl=fr">styliste</a> qui a fait un merveilleux travail sur le clip).&nbsp; Ensuite, nous avons fait un grand travail préparatoire :&nbsp;beaucoup de réunions et nous avons même fait réaliser un animatic - un story board animé - (par Julien Regnard) pour avoir une bonne idée du découpage en mouvement, chose dont je n’avais jamais eu les moyens.&nbsp; Comme il y a avait une grosse partie de 3D et pas mal de compositing nous avons travaillé avec Simon Breveeld qui avait déjà réalisé deux clips en 3D avec Super Tchip&nbsp;(articles dans Brainto <a href="https://brainto.com/posts/500-gr-de-bxl">ici</a> et <a href="https://brainto.com/posts/instable-permanent">là</a>). Il faisait donc déjà partie de la famille.&nbsp; À l’image, nous avons aussi choisi de travailler avec un directeur de la photographie très pointu, Tristan Galand qui avait l’habitude de travailler avec des FX (effets spéciaux). On voulait vraiment que ça claque“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Alice_Khol_BALROG_ON_SET_24_1949c1c89a.jpg"></figure>Alice Kohl&nbsp;: “Ensuite pendant le tournage (qui a duré 2 jours + 1 jour de prépa pour la déco et tous les tests techniques) la répartition des rôles entre Yoann et moi s’est faite très naturellement. Nous avons une grande complicité artistique lorsque nous collaborons. Et aussi une certaine sensibilité commune qui fait qu’il y a une sorte de communication non verbale qui se met en place par le fait de voir et d’anticiper les choses au même moment. Et en règle générale, nous sommes assez d’accord sur les choix artistiques. Être à deux à l’avantage de permettre de prendre le relais quand l’autre a un coup de mou. Mais il est clair que je ne pourrais pas faire ça avec n’importe qui. Il faut vraiment avoir cette sensibilité commune pour coréaliser“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Alice_Khol_BALROG_ON_SET_34_297ed55b1a.jpg"></figure>Alice Kohl&nbsp;: “On a eu ensuite une après-midi de tournage pour la motion capture. Shaka devait jouer les scènes à intégrer avec un costume mocap, (motion capture) une combinaison avec plein de petits capteurs qui vont permettre d'enregistrer le mouvement pour que le personnage 3D de Shaka puisse les reproduire à l’identique. Je n’avais jamais fait ça et c’était assez fascinant ! Puis nous avons fait un “ours“ de montage (un pré-montage) avec plein de trous, là où devait aller les scènes en 3D et les effets spéciaux.&nbsp; En ce qui concerne la post-production c’est plutôt Yoann et bien sûr Simon qui ont pris ça en charge avec tous les logiciels appropriés. Moi je ne suis une “klette“ en matière d’FX ou d’animation, et je suis un peu allergique à AfterEffect. Donc cet aspect-là, était moins mon créneau.<figure class="image"><img src="/uploads/La_Rage9_340f9322a6.jpg"></figure>Co-réaliser n’est pas toujours évident et lorsqu’on porte de gros projets avec exigence, il est difficile de créer sans tensions mais nous avons réussi à fusionner nos univers au service de la musique de Shaka. On a eu d’excellents retours, on en est très heureux“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/La_Rage12_449c43bbbb.jpg"></figure>Alice Kohl&nbsp;: “Mon inspiration vient beaucoup de mon quotidien et des rencontres que je fais au cours de ma vie. Je suis une grande observatrice. C’est vraiment ma posture depuis toujours : observer les êtres humains autour de moi. Leur façon d’agir, de se comporter les uns avec les autres. Être attentive pour essayer de décoder tout ça. Vaste programme, ha ha…“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Balrog_Alexandra_Beyer_BD_19_b93c3d4791.jpg"></figure>Alice Kohl&nbsp;: “Pour les projets de commande comme celui-ci, il a d’abord une phase d’observation, d'imprégnation de l’artiste, de son univers, puis je m’inspire en regardant beaucoup d’images. D’autres clips, bien sûr, mais aussi des photos, des films etc… Ça peut aller des films de Vampire à l'Orientalisme. Je ne retiens pas forcément les noms mais j’ai une très bonne mémoire des images. (Je gagnais tout le temps au jeu du Mémory quand j’étais petite). Cette passion pour les images, je la partage avec Yoann. Il regarde énormément de choses : il a toute une bibliothèque Viméo avec beaucoup de références incroyables qu’il m’a fait découvrir. C’est sa spécialité d’utiliser des images pour réaliser ses animations en collage. C’est un grand collectionneur de visuels et on se ressemble assez sur ce point-là“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/La_Rage24_3a525643ae.jpg"></figure>Alice Kohl&nbsp;: “Pour mon travail en photographie&nbsp;c’est la même inspiration, sauf que le lien au monde est plus direct. Il n’y a que mon objectif entre l’image que je veux produire et le monde. C’est un moment beaucoup plus rapide et léger de créer une image dont je ne pourrais me passer. Mais les projets audiovisuels m'apportent autre chose. Une narration, une profondeur dans ce que j’ai envie de raconter sur le monde que j’observe et bien sûr me permet de collaborer avec plein de personnes géniales“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/La_Rage23_c87a39c421.jpg"></figure>Alice Kohl&nbsp;: “ J’ai commencé tardivement même si j’ai toujours beaucoup été attiré par l’image et le cinéma et que j’ai toujours travaillé dans le domaine culturel. J’ai d’abord fait des études de communication à l’université de Rennes. Puis dans un second temps, alors que je travaillais dans des festivals de cinéma en Belgique, j’ai suivi des études de photographie en cours du soir à l’école Agnès Varda, à Bruxelles que j’ai terminé en 2012. Et je me suis découvert une passion pour la photographie. En 2016, je quitte mon emploi salarié pour me lancer à temps plein dans la photographie et c’est à ce moment que je réalise mon premier clip et mon premier court métrage documentaire. À 34 ans donc. Si je mentionne ceci c’est pour inciter les autres femmes à ne pas avoir peur de se lancer à tout âge dans la création si elles en ont le désir. C’est un pas que j’ai fait tardivement alors que j’y pensais depuis très longtemps. Bien sûr, il a fallu pas mal de courage et pour moi ça reste un combat à mener au jour le jour, mais je suis très contente d’avoir osé franchir le pas“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Balrog_Alexandra_Beyer_BD_5_b024b88c74.jpg"></figure>Alice Kohl&nbsp;: “En ce moment je travaille sur un projet de court métrage de fiction et je développe un nouveau documentaire. Avec Super Tchip, on a aussi reçu un avis positif de la commission pour un nouveau projet de clip. L’aventure continue“.&nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:50%;"><img src="/uploads/Alice_Khol_BALROG_ON_SET_27_c6a0b50dae.jpg"></figure>Alice Kohl&nbsp;: “J’ai envie de vous partager le nouvel album des Belges Charlotte Adigéry et Bolis Pupul. Leur nouvel album Tropical Dancer a été une véritable claque. Ça faisait longtemps que je n’étais pas tombé sur des artistes dont j’ai envie d’écouter la musique en boucle et dont les sons infuseront toute une période de ma vie. Beauté, humour et auto-dérision. Une grande bouffée d'oxygène. Une sorte d’authenticité un peu merveilleuse qui aborde des questions profondes avec humour et légèreté. Voici un clip réalisé <a href="https://www.instagram.com/bobjeusette/">par</a> Bob Jeusette : un petit bijou made in Belgium :<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/_ccmFd3wE_8" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>

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la rage positive

La destruction comme la création est tellement jouissive. Pour s’en assurer, rien ne vaut une visite chez Jan Hakon Erichsen un impassible artiste norvégien qui s’implique en personne dans ses vidéos de performances destructives à la mécanique DIY sans cesse renouvelée.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Passion_Destruction18_157f83624d.jpg"></figure>Tous les enfants le savent bien, détruire, casser, déchirer procure tout autant de plaisir que créer ou dessiner. Et c'est ce que Jan Hakon Erichsen met en pratique, pour notre plus grand plaisir de grands enfants, dans de courtes vidéos de destruction qu’il diffuse sur diverses plateformes internet. Désormais il publie une vidéo par jour sur Instagram. Les vidéos impliquent souvent des machines ingénieuses et archi-bricolées au préalable, qui démolissent des objets du quotidien. Ses cibles de prédilection sont, entre autres choses, les ballons, les pâtes, les chips, les bananes, le scotch, les gobelets à café qu’il attaque souvent au moyen de couteaux, dont il déclare posséder "quelque part entre 500 et 1000 exemplaires“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Passion_Destruction13_ec323373b5.jpg"></figure>Les plus connues de ses vidéos montrent des méthodes élaborées et complexes pour faire éclater des ballons, mais d'autres thèmes sont récurrents, comme l'écrabouillage varié de pâtes, l’épluchage mécanisé de bananes, la destruction d'articles ménagers, l’auto-enroulage dans du scotch et le port de couvre-chefs bizarres faits de fruits. En 2019, une compilation de 2 minutes des vidéos de ballons de Jan Hakon Erichsen est devenue virale sur Twitter, accumulant 9,5 millions de vues en 24 heures et des centaines de milliers de likes et de retweets.&nbsp;<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/1KioyaKRawg" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>Jan Hakon Erichsen dit avoir été influencé par Chris Burden, artiste performer américain parmi les premiers à mettre l’intégrité de son corps en jeu. Dans Shoot (1971), l’une des pièces les plus connues de l’histoire de la performance, on le voit, jeune, se tenant droit devant un mur blanc. &nbsp;À une quinzaine de mètres devant lui, un homme armé d’une carabine 22 Long Rifle,&nbsp;tire dans son bras à balle réelle. Chris Burden a bien été touché par le tir de son ami. Il s’est aussi enfermé dans un casier de vestiaire de collège pendant 5 jours. On retrouve chez Jan Hakon Erichsen la même énergie chaotique et le sérieux d’un Chris Burden risquant sa vie juste pour créer. Ses autres influences, moins dangereuses, sont logiquement le punk rock (Search &amp; Destroy) et les films d'horreur.&nbsp;<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/q9Dd5Ze10tQ" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>Outre le plaisir à suivre l’inventivité bricolée de son œuvre de destruction massive, sa personne elle-même est terriblement attachante. Jan Hakon Erichsen est presque comme l’un des objets qu’il utilise, il profite de la forme de son corps et de ses limites, celles d’un homme générique d’âge moyen et n’hésite pas à se tourner en ridicule, à s’affubler d’objets divers, dangereux ou pas. Il est un personnage au jeu tragi-comique efficace en plus d’être un performer.&nbsp; Nous sommes particulièrement ravis qu’il ait accepté de répondre gentiment à quelques questions.<figure class="image"><img src="/uploads/Passion_Destruction_Tetes_706fb58c0d.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Passion_Destruction14_4da5fd9537.jpg"></figure>Jan Hakon Erichsen&nbsp;: “Quand j'étais à l'école d'art (l'Académie nationale des arts d'Oslo), j'ai acheté un livre de Phaidon intitulé Performing the Body qui a eu un impact majeur sur moi. Il donne un aperçu très complet des débuts de l'art de la performance et c'est là que j'ai découvert des artistes comme Chris Burden, Bruce Nauman et Bas Jan Ader. Au début, je faisais surtout de la sculpture et de l'installation, mais il y avait toujours un aspect performance. Après l'école d'art, je me suis progressivement tourné vers l'inverse : l'art de la performance avec un aspect sculptural“. Bas Jan Ader, autre performer radical a disparu en mer entre Cap Cod (États-Unis) et l’Irlande en 1975. C'était son ultime performance, la traversée de l’Atlantique à bord d’un bateau trop léger, intitulée In Search of the Miraculous.<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/xScIA2F4pig" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>Jan Hakon Erichsen&nbsp;: “La destruction&nbsp;a été une grande partie de ma pratique artistique depuis mon école d'art, mais quand j'ai commencé à faire ces vidéos très courtes pour Instagram, c'était surtout pour le plaisir, sans plan préalable. Je venais de terminer une grande exposition et je voulais juste faire quelque chose pour mon propre divertissement. Je l'ai filmée avec mon téléphone et j'avais envie de la partager avec mes amis, alors je l'ai mise sur Instagram et, à partir de là, la balle a commencé à rouler. Finalement, je suppose que c'est juste très satisfaisant de voir quelque chose se détruire, comme un enfant qui jette des pierres sur une fenêtre“.<figure class="image"><img src="/uploads/Passion_Destruction11_e7b9d34f6b.jpg"></figure>Jan Hakon Erichsen : “Mes vidéos se nourrissent directement d'autres installations que j'ai réalisées précédemment, ou bien cela commence avec les matériaux que j'utilise. Si, par exemple, j'achète un nouveau couteau, je commence par me demander comment je peux l'utiliser d'une manière intéressante, puis je fais des essais jusqu'à ce que quelque chose se manifeste. Parfois, je vais dans des magasins juste pour chercher des objets dont je pense qu'ils pourraient avoir un potentiel. Un nouvel objet donne généralement lieu à plusieurs nouvelles performances. Je réalise généralement deux ou trois vidéos chaque fois que je suis dans mon studio“.<figure class="image"><img src="/uploads/Passion_Destruction17_e827018ac1.jpg"></figure>Jan Hakon Erichsen : “Je commence généralement par m'asseoir dans mon studio et réfléchir à des idées possibles, puis je rassemble les matériaux nécessaires. Très souvent, cela implique un peu de menuiserie et je commence à construire un “engin“ juste pour la performance en vue. Parfois c'est compliqué et cela prend quelques heures, parfois cela ne prend que cinq minutes. J'utilise généralement des outils de menuiserie basiques, comme des perceuses et des scies à main, ou même je me contente d'assembler des objets avec du ruban adhésif. Je suis toujours à la recherche de la solution technique la plus simple. Une fois que mon idée et mon engin&nbsp; sont prêts, je commence à réfléchir au rendu vidéo. Je filme avec 2 à 4 caméras sur des trépieds afin d'obtenir le meilleur angle et ne pas avoir à faire beaucoup de prises. Lorsque les caméras sont prêtes, je filme ma performance, puis je vérifie les séquences et les monte sur mon ordinateur ou parfois même sur mon téléphone“.<figure class="image"><img src="/uploads/Passion_Destruction3_eff1894a30.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Passion_Destruction_Tetes2_7e514ad3ae.jpg"></figure>Dans les vidéos de Jan Hakon Erichsen, ce qui fait partie de la tension et du pouvoir comique, c'est la mise en danger potentielle de sa propre personne. Sa présence impassible ressemble à celle d’un Buster Keaton défiant les possibles atteintes corporelles. Les casques et autres protections anti-bruit dont il se revêt lui donnent une petite touche ridicule dont il semble profiter sans gêne. Jan Hakon Erichsen : “En général, je ne me blesse pas, mais il y a eu un accident grave. Je suis tombé sur l'une de mes sculptures au couteau et je me suis gravement coupé les mains. J'ai dû me faire opérer de la main gauche et cela aurait pu être bien pire“.<figure class="image"><img src="/uploads/Passion_Destruction21_299a47c800.jpg"></figure>Jan Hakon Erichsen : “Je ne travaille pas pour mettre en avant un message ou quelque chose comme ça. Je fais juste des choses que je trouve captivantes et j'espère que d'autres personnes ressentent la même chose, mais je suis très intéressé par la destruction en tant que force créative. Je la vois comme une sorte de côté obscur de la créativité et je l'utilise activement pour modifier et améliorer le potentiel inhérent des objets du quotidien“.<figure class="image"><img src="/uploads/Passion_Destruction5_1b32e07997.jpg"></figure>Jan Hakon Erichsen : “Aujourd'hui, je vis principalement de la vente de mes vidéos en tant que NFT, mais mon travail a également été utilisé dans certains contextes commerciaux. Parfois, j'ai de la chance et j'obtiens une subvention“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Passion_Destruction_Tetes3_ece7090378.jpg"></figure>Jan Hakon Erichsen : “Je voudrais partager avec vous Der Lauf der Dinge (Le Cours des choses) (1987) de Fischli &amp; Weiss qui est l'une des premières œuvres d'art vidéo que j'ai vues et elle reste l'une de mes œuvres d'art préférées. Une œuvre de référence pour nous aussi, décidément il a tout pour plaire, ce drôle de Norvégien.&nbsp; Vous l’avez sans doute compris, nous faisons partie des fans de Jan Hakon Erichsen depuis longtemps et sommes pas prêts à la quitter.<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/0LAQyPMSHiw" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div><figure class="image image_resized" style="width:50%;"><img src="/uploads/Tetes_Jan_Hakon_mp4_high_bf684fc15f.gif"></figure>

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En 2018, le griot et chanteur poly-instrumentiste burkinabé Kaito Winse est entré en collision&nbsp;avec le batteur / pure dataïst&nbsp;Benjamin Chaval&nbsp;(Bargou 08, Le jour du seigneur) et le guitariste&nbsp;Nico&nbsp;Gitto&nbsp;(Facteur Cheval, Zoft, Why The Eye ?). De ce télescopage est né&nbsp; un alliage complètement&nbsp;nouveau appelé Avalanche Kaito. Avec sa guitare, Nico Gitto peut à la fois cimenter un morceau par son groove à la façon d’une basse, ou partir en dérapages expérimentaux&nbsp;avec pléthore de pédales d’effets. Benjamin Chaval produit une rythmique puissante et tribale, mais gère aussi la dimension électronique «&nbsp;Pure Data&nbsp;»&nbsp;du son qu’il contrôle par des triggers (un&nbsp;trigger&nbsp;est un capteur placé contre une peau de frappe. Ce capteur convertit alors l'impact sur la peau en signal électrique envoyé à un module&nbsp;expandeur&nbsp;qui déclenche un son). Avec Pure Data, <a href="http://puredata.info/">logiciel de programmation</a> pour la création musicale et multimédia en temps réel, il est possible d'interfacer un programme avec le monde physique en utilisant des capteurs.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Griot_Noise6_dfd4a73a48.jpg"></figure>Kaito Winse, quant à lui, s'exprime par proverbes qu'il déclame ou murmure mais il est également capable de partir en envolées free jazz à la flûte. Dans ce trio, toutes les compositions partent des incantations de Kaito puis deviennent collectives et libres. « C’est l’énergie du village qui est en moi et que j’amène en ville. Notre collaboration est une entité dans le présent qui essaie de s’adapter pour le futur. » Une chance pour eux de créer un tout nouveau terrain de jeu riche et explosif&nbsp;: un métissage sans réel égal. C'est le monde tel qu'il peut être maintenant : un monde d’artistes gardiens de la tradition et curieux de toutes les combinaisons technologiques qui se mélangent. Largement de quoi les désigner par ce terme de «&nbsp;multikulti&nbsp;» qui sonne si joyeusement.<figure class="image image_resized" style="width:50%;"><img src="/uploads/Avalanche_Kaito_Publi_c5d7727cc5.jpg"></figure>Photo de Davide Belotti. Depuis quelques temps déjà, nous suivons avec grand intérêt le réalisateur belge Simon Breeveld (<a href="https://brainto.com/posts/500-gr-de-bxl">ici</a> et <a href="https://brainto.com/posts/instable-permanent">là</a>), séduit.e.s par sa capacité à produire une 3D brute, vivante de l’intérieur, presque un peu «&nbsp;sale&nbsp;», au rendu est déjà si personnel. Et la vision qu’il propose pour Toulele de Avalanche Kaito, est, une fois de plus, bien loin de l’esthétique courante classique&nbsp;. Son clip est le parcours en fuite continue d’une silhouette humanoïde spectrale, embarquée dans une expérience surréaliste. Ce personnage à l’aspect changeant, tombe dans un monde aux formes agitées de pulsions vraiment organiques, habité par des géants dominateurs. Ces colosses ont des couvre-chefs en forme de bâtiments qui rappellent à la fois le pays natal de Kaito, le Burkina-Faso, et Bruxelles, où le musicien réside depuis maintenant trois ans. Ainsi, la tête de l’un des géants semble être modelée d’après la tour-lanterne gothique de l’architecte flamand du XVe siècle Van Ruysbroek (qui orne l’hôtel de ville de Bruxelles). Un deuxième colosse arbore quant à lui un monument qui rappelle la mosquée de Dioulassoba. Deux mondes se côtoient, et le crossover sonique est symbolisé, entre autres, par cette double référence architecturale iconique.&nbsp; Nous avons voulu savoir comment Simon Breeveld s’y était pris pour arriver à ce résultat bluffant.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Griot_Noise31_5dad625b1d.jpg"></figure>Simon Breeveld&nbsp;: «&nbsp;Avalanche Kaito cherchait un.e clippeur.euse depuis un moment pour leur nouvel album. Yoann Stehr (<a href="https://brainto.com/posts/en-corps-et-hard-core">ici</a> dans Brainto) de chez Super Tchip (<a href="https://www.instagram.com/super.tchip/?hl=fr">ici</a>) est tombé dessus et il me l'a proposé. Très classique somme toute. Cela étant, ils m'ont bien cassé la gueule trois fois. Lors de la première écoute de l'album où j'ai paniqué : leur musique est tellement puissante que j'ai failli refuser en ne me sentant pas légitime de la mettre en image. Puis, j'ai eu la chance de les voir deux fois en live à l'AB (<a href="https://www.abconcerts.be/fr/">ici</a>). Ce qui est un vrai plus pour booster la créativité en cours de réalisation. En live, ils sont vraiment très très impressionnants&nbsp;».&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Griot_Noise27_428647f3c6.jpg"></figure>Simon Breeveld&nbsp;: «&nbsp;Ils voulaient que je sois fidèle à la signification du morceau. Ce qui est déjà un petit challenge étant donné que le texte est en langue Moré. Heureusement j'ai pu discuter avec Kaito du sens qu'il insufflait dans le morceau. Toulele, c'est un appel à revenir à la terre. La terre au sens large : le vivant, le sol, le ciel, la vie, la mort, etc. C'est l'histoire d'un roi qui ordonne à celles et ceux qui s'en sont détourné.e.s de s'y reconnecter.&nbsp; Je suis parti de là. Et cette ligne m'a guidé tout au long du processus&nbsp;».<figure class="image"><img src="/uploads/Griot_Noise20_add3292bb5.jpg"></figure>Simon Breeveld&nbsp;: «&nbsp;J'ai voulu y ajouter l'aspect rencontre du groupe. Sans en faire des caisses mais juste assez pour coller à l'identité de la formation. Je ne pouvais pas faire un clip 100% belge ou 100% Burkinabé. D'autant que je ne suis jamais allé au Burkina Faso et que je suis un blanc-bec Belge. Les questions de légitimité et d'appropriation culturelle me touchent énormément. Ça a été un vrai processus d'approcher le projet avec justesse. Comment explorer un univers que je ne connais pas ou seulement par des traces coloniales ? Et comment faire tout ce chemin en deux mois ? Ça m'a beaucoup pris la tête. J'espère que ça a payé et qu'on ne se pose pas la question en regardant le clip&nbsp;».&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Griot_Noise26_eddd026e9f.jpg"></figure>Simon Breeveld&nbsp;: «&nbsp;J'ai finalement décidé de travailler l'hybridité à l'image en séparant la géométrie 3D des textures. Par exemple, en utilisant les formes Google Map de Bruxelles et en les recouvrant avec les images satellite du Burkina Faso. Ce processus crée un univers décalé, littéralement le mélange des deux mondes ».&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Griot_Noise30_97c420337f.jpg"></figure>Simon Breeveld&nbsp;: « Je voulais que les géants aient des monuments à la place de leur tête. Pour les choisir, j'ai décidé d'accepter mon point de vue forcément cliché sur le Burkina Faso et, pour compenser, de prendre le même point de vue cliché sur la Belgique. Ce sont des monuments que l'on trouve rapidement en tapant Belgique ou Burkina Faso sur Google. J'ai bossé, comme d'habitude maintenant, avec Blender pour la 3D et DaVinci Resolve pour le montage. Les personnages sont animés en motion capture&nbsp;».&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Griot_Noise13_0fd9c93366.jpg"></figure>Simon Breeveld&nbsp;: «&nbsp;C'était très agréable de bosser avec eux. Ils voulaient s'assurer que leur travail sur le glitch et l'imprévu soit respecté dans le clip. J'ai donc bien fait attention à laisser des erreurs/accidents à droite à gauche et à mettre le bouton glitch au maximum. Les voir en live a vraiment amené à une rencontre artistique en amont du projet. Ils ont l'air très contents&nbsp;du résultat. Ouf !&nbsp;»<figure class="image"><img src="/uploads/Griot_Noise29_9bcc7ac2c3.jpg"></figure>Un album est sorti le 7 juin 2022 sur le <a href="https://glitterbeat.com/">label</a> Glitterbeat <a href="https://www.chriseckman.net/">de</a> Chris Eckman. «&nbsp;Magnétiquement à cheval sur plusieurs mondes, Avalanche Kaito est métal et chair, sang et biométrie, tradition et transition, le tout enveloppé dans un road trip chaotique. La route ouverte, le chemin qui mène du village natal de Kaito, Lankoé, dans un Burkina Faso enclavé, à Bruxelles, s'avère infiniment plus important, radical et créatif que la destination.&nbsp;»<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Griot_Noise32_e0576e3a2d.jpg"></figure><div class="raw-html-embed"><iframe style="border-radius:12px" src="https://open.spotify.com/embed/album/4Y920BmjTnGi0Q2tbpwC3h?utm_source=generator" allowfullscreen="" allow="autoplay; clipboard-write; encrypted-media; fullscreen; picture-in-picture" width="100%" height="380" frameborder="0"></iframe></div>

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Cette installation, qui permet à ces photogéniques gallinacés de se prendre en photo, a été créée par Jacob Bijani et Noah Kalina à la demande de Marcel le coq. Dans cette troupe d’ami.e.s, il &nbsp;y a en tout quatorze poules et deux coqs. Marcel le coq est un Sussex moucheté. Stompers, l’autre coq, est un Dark Brahma. Concernant les poules, il y a 5 Faverolles claires saumonées, 4 Brahmas foncées, 3 Wyandottes et 2 qui sont des mélanges de Faverolles claires saumonées et de Sussex tachetées. Ces poules et coqs sont libres&nbsp;de se promener partout sur la propriété de Noah Kalina. Ils/elles ont un poulailler fermé à clé pour dormir la nuit à l'abri des prédateurs.<figure class="image"><img src="/uploads/selfies_de_gallinaces16_4c946fa566.jpg"></figure>Nous connaissions déjà Noah Kalina comme un très grand spécialiste du selfie avec 7777, ce <a href="https://brainto.com/posts/7777-jours">projet</a> d’autoportraits sur 20 ans que nous avions déjà publié. Nous lui avons demandé comment était venue l’idée de cette basse-cour rendue visible <a href="https://chicken.photos/">en ligne</a>.&nbsp; Noah Kalina&nbsp;: «&nbsp;Mes amis Jacob Bijani et Ben Gold ont réalisé un projet <a href="https://bensdoor.com/">appelé</a> Ben’s Door (dans lequel un appareil photo prend des images par un œilleton de l’appartement de Ben et les met en ligne de façon automatisée). J'ai adoré le concept&nbsp;et j'ai contacté Jacob pour voir s'il pouvait en faire un, mais pour mes poulets. J'ai simplement pensé que ce serait un projet amusant sur lequel je pourrais peut-être écrire un bulletin d'information&nbsp;».<figure class="image"><img src="/uploads/selfies_de_gallinaces12_d55685c600.jpg"></figure>Voici la fiche technique gentiment mise à disposition : le système se compose d'un Canon 7D (<a href="https://www.canon.fr/for_home/product_finder/cameras/digital_slr/eos_7d_mark_ii/">ici</a>), d'un <a href="https://www.fnac.com/mp43425950/Neewer-TT560-Flash-pour-Canon-Nikon-Sony-Panasonic-Olympus-Fujifilm-Pentax-Sigma-Minolta-Leica-et-Les-Autres-SLR-DSLR-Cameras-SLR-Film-et-Appareil-Photo-Numerique-avec-Seul-Contact-Sabot/w-4?oref=bd0f5ee6-6ad2-6132-e0bd-08f2764a4b4f&amp;Origin=CMP_GOOGLE_MP_SONS&amp;esl-k=sem-google%7Cng%7Cc504437537889%7Cm%7Ckpla573385024538%7Cp%7Ct%7Cdc%7Ca120693155684%7Cg12499686382&amp;gclid=CjwKCAjwwdWVBhA4EiwAjcYJEAk1GcVjNGssACgPTkGx7PmblVK6Jqgah84v4uQoav_O3O8XojaqTBoCRW0QAvD_BwE&amp;gclsrc=aw.ds">flash rapide</a>, d'un Raspberry Pi (<a href="https://www.raspberrypi.com/products/raspberry-pi-4-model-b/">ici</a>) et d'un <a href="https://www.amazon.com/gp/product/B07X5H77T7?&amp;linkCode=ll1&amp;tag=chickencam-20&amp;linkId=57f859ecfe8c3e6955c8b64b5894fcad&amp;language=en_US&amp;ref_=as_li_ss_tl">détecteur</a> de mouvement à ultrasons. Pour ceux qui ne connaissant pas&nbsp;: Le Raspberry Pi est un nano-ordinateur monocarte à processeur ARM de la taille d'une carte de crédit. ( Le Raspberry Pi fut créé afin de démocratiser l'accès aux ordinateurs et au digital making &nbsp;en raison du coût réduit du Raspberry Pi (25 $ au départ), mais aussi grâce aux logiciels libres. Le Raspberry Pi permet l'exécution de plusieurs variantes du système d'exploitation libre GNU/Linux et des logiciels compatibles. Ici, il <a href="https://circuitpython.org/">utilise</a> CircuitPython.<figure class="image"><img src="/uploads/selfies_de_gallinaces15_56a6634451.jpg"></figure>Noah &amp; Jacob&nbsp;: «&nbsp;Chaque fois qu'un poulet passe devant le détecteur de mouvement, le Pi prend une photo sur l'appareil photo, qui déclenche à son tour le flash rapide. Une fois la photo prise, le Raspberry Pi la télécharge depuis la carte SD de l'appareil photo et la transfère sur le <a href="https://chicken.photos">site web</a>. La photo est ensuite publiée sur Twitter et peut potentiellement devenir un NFT“. L'appareil a été conçu pour être déclenché par des poulets, mais d'autres animaux peuvent prendre leurs propres photos s'ils le souhaitent. Et c’est bien ce qui arrive, comme ça a l’air d’être un chouette coin chez Noah, il y a même des biches et des écureuils.<figure class="image"><img src="/uploads/selfies_de_gallinaces10_279016c78f.jpg"></figure>Comme vous allez le constater, l’installation est parfaitement sécurisée et protégée des prédateurs, dans la nature et sur la toile. Noah &amp; Jacob&nbsp;: “Nous utilisons OpenZeppelin Defender (<a href="https://www.openzeppelin.com/defender">ici</a>) pour monnayer automatiquement les photos au fur et à mesure de leurs publications. La collection est alimentée par un <a href="https://etherscan.io/address/0x5bf377ca07e6f6db4b2e927f78ecae89846af70a#code">contrat</a> ERC721, qui délègue l'autorité de « mint » &nbsp;à un <a href="https://docs.openzeppelin.com/defender/relay">relais</a> Defender (garantie de cybersécurité). Une fois les photos monnayées, le relais met le NFT en vente à l'aide du <a href="https://docs.zora.co/docs/smart-contracts/modules/Asks/zora-v3-asks-intro">module</a> Zora V3 Asks&nbsp;». Le terme anglophone « mint » signifie frapper en français. Dans le domaine de la cryptomonnaie, le mint représente un procédé visant&nbsp;à créer des NFT sur la technologie de la&nbsp;<a href="https://www.realite-virtuelle.com/blockchain-vr-ar-crypto-monnaies/">blockchain</a>. Tout comme la frappe de pièces de monnaie avant leur introduction sur le marché, les NFT constituent des jetons frappés à leur création. En frappant un NFT, ce dernier va faire partie de la blockchain pour toujours.<figure class="image"><img src="/uploads/selfies_de_gallinaces5_6baac2fad1.jpg"></figure>D’après les créateurs, il s’agit bien de véritables selfies de poules et poulets. Nous objecterons gentiment qu’ils et elles ne sont pas conscients de les faire et ne les contemplent pas longuement une fois faits. Noah &amp; Jacob&nbsp;: «&nbsp;Les poulets utilisent un dispositif d'entrée (le capteur de mouvement) pour invoquer une fonction informatique (la méthode de capture du Pi), qui déclenche une série d'événements aboutissant à la prise, au téléchargement et au partage de la photo. C'est la même chose que si un humain utilisait un dispositif d'entrée (appuyer sur un bouton) pour amorcer une fonction informatique (la méthode de publication sur Instagram), qui déclenche une série d'événements aboutissant à la prise, au téléchargement et au partage de la photo&nbsp;».<figure class="image"><img src="/uploads/selfies_de_gallinaces2_8537266e5b.jpg"></figure>Cette installation bucolique nous a semblé être également une critique amusante du fait qu’absolument tout est systématiquement converti en NFT. &nbsp; Noah Kalina&nbsp;: « Je pense que Marcel le coq voulait simplement prendre des photos de ses amis et les partager avec le monde entier, parce que cela rend les gens heureux. En ce qui concerne la composante NFT, nous nous sommes simplement dit qu'il serait intéressant de mettre en vente certaines de ces photos, et les NFT sont un excellent moyen de le faire. Il n'y a aucune moquerie ou critique&nbsp;». Et bien, non, pas du tout, &nbsp;ce n’était pas le but de départ.<figure class="image"><img src="/uploads/selfies_de_gallinaces19_6471937d50.jpg"></figure>Noah &amp; Jacob&nbsp;: «&nbsp;L'appareil ne prend des photos que lorsqu'un poulet passe devant lui, il est donc impossible de prévoir le nombre total de photos que prendront poules et poulets. Nous espérons qu’ils et elles seront capables de prendre au moins une photo par jour jusqu'à l'automne. La collection a une réserve totale non plafonnée, mais nous nous attendons à ce qu'il y ait environ 100 photos&nbsp;».<figure class="image"><img src="/uploads/selfies_de_gallinaces14_7413b80874.jpg"></figure>Toutes les photos seront publiées sur <a href="https://chicken.photos">ce site</a>, ainsi que sur le compte Twitter <a href="https://twitter.com/chickens">@chickens</a>&nbsp;. Toutes les photos publiées ne seront pas «&nbsp;mintées&nbsp;». Vous pouvez consulter <a href="https://zora.co/collections/0x5bf377cA07e6F6DB4b2E927f78eCAE89846AF70a">tous les NFT</a> sur Zora.Noah &amp; Jacob&nbsp;: «&nbsp;Les poules et poulets vivent à la campagne, n'aiment pas le capitalisme et ne comprennent pas vraiment le concept de "crypto". Par conséquent, un fois par jour, ils et elles «&nbsp;minterons&nbsp;» des photos sélectionnées comme NFT à des moments totalement aléatoires et imprévisibles. Créez une alerte Twitter pour être le premier à être informé des nouveaux téléchargements en NFT“.<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/selfies_de_gallinaces21_73b3f14fb4.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/selfies_de_gallinaces11_7bd0d434d6.jpg"></figure>Cette joyeuse troupe de Brahmas, Faverolles, Wyandottes, Sussex, est diablement photogénique et ne semble aucunement perturbée de cette exposition de leur vie privée, alors ne boudons pas notre plaisir et admirons-les régulièrement.&nbsp; Merci Marcel&nbsp;le coq!<figure class="image"><img src="/uploads/selfies_de_gallinaces17_0c7a62b4b0.jpg"></figure>

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On avait découvert avec ravissement cette entreprise de dingue lors d’un pétillant Live&nbsp;<a href="https://www.livemagazine.com/histoires/histoires-de-moines-copistes-et-bureaucrates-pointilleux/">magazine</a> à Arles en juillet 2020. Selon le principe du Live magazine, elle racontait, seule sur scène, avec beaucoup d’auto-dérision et de drôlerie, cette entreprise titanesque alors en cours. Elle nous avait beaucoup impressionnés par sa ténacité mais aussi amusés par le recul qu’elle avait sur son fonctionnement obsessionnel. Barbara Iweins&nbsp;: «&nbsp;Pendant quatre ans, pièce par pièce, tiroir par tiroir, j'ai photographié, indexé et classé toute ma maison. Absolument tout : de la chaussette décousue de ma fille aux Lego de mon fils, en passant par mon vibromasseur, mes anxiolytiques, absolument tout. Ensuite, par un travail de classement encyclopédique, j’ai classifié chaque objet selon son matériau, son degré d’utilisation, sa couleur“… &nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Total_Katalog2_721b727aca.jpg"></figure>Retour à Arles, 4 ans après, le projet est arrivé à bon terme&nbsp;: un livre-catalogue sort et le projet est <a href="https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/1112/barbara-iweins">exposé</a> pendant les Rencontres Photographiques . Avant de feuilleter le livre ou d’aller visiter son <a href="https://www.katalog-barbaraiweins.com/">site dédié fascinant</a>, il est préférable d’obtenir quelques clés sur l’origine de ce projet très personnel, car en entrant dans “Katalog“, on pénètre chez elle en quelque sorte.&nbsp; Barbara Iweins : «&nbsp;Dans ce monde chaotique, les objets qui meublent mon intérieur sont quelque part mes référents stables… Ils me protègent.&nbsp; J’aimerais que rien ne bouge jamais, mais ma vie d’adulte en a décidé autrement. Après de très nombreux déménagements et un divorce soudain en 2015, j’ai quitté Amsterdam et suis revenue vivre à Bruxelles avec mes trois enfants sous le bras.&nbsp; Désirant plus de stabilité dans ma vie, j'ai ressenti une envie irrésistible de m’enfermer chez moi. J’ai dès lors décidé de repousser les limites du confinement et de ma névrose en me rapprochant encore plus de mes affaires et en les analysant en détails.&nbsp; Suivant Kant pour qui “l’objet existe mais ne devient objet constitué que lorsque le sujet lui fait face et le constitue en tant que tel”, j’ai décidé d’isoler systématiquement tous les objets de ma maison et d’entreprendre une confrontation avec chacun d’eux au travers de mon objectif photographique.&nbsp;».&nbsp; Une longue et intime aventure d’introspection à but thérapeutique.<figure class="image"><img src="/uploads/Total_Katalog16_bd834d2a32.jpg"></figure>Ce qui est déjà sublime au premier abord, c’est la quantité vertigineuse de choses que possède Barbara Iweins. C'est une «&nbsp;gardeuse&nbsp;» bien au-dessus de la moyenne. Et elle a de plus, un goût pour les «&nbsp;belles kitscheries&nbsp;» à sa façon. On est pris du même frisson de plaisir qu’un enfant qui compulse un catalogue de jouets. Et son modus operandi est totalement efficace plastiquement, même les ustensiles les plus usuels sont transcendés, si bien rangés et présentés par matériaux ou couleur, formant de magnifiques planches en camaïeu.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Total_Katalog7_1d4f38a7d9.jpg"></figure><div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/wmR9q_9fL7c" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>Le livre qui vient de sortir invite à une visite guidée de la maison qui démarre par l’entrée et se poursuit dans la cuisine, le salon, la chambre de Barbara et celles de ces trois enfants, sans oublier la salle de bain et la cave. Car Barbara Iweins n’a pas seulement photographié 12 795 objets, elle les a aussi analysés.&nbsp; Utilisant un tableur Excel, elle a établi des «&nbsp;statistiques&nbsp;» à sa façon sur cette quantité astronomique, donnant au récit une logique absurde et irrésistible avec de courtes phrases en légende de certaines planches.&nbsp; Quelques exemples : « 90 % des gants se perdent dans les deux semaines qui suivent leur acquisition. », « La somme dépensée pour tous les objets de la maison est estimée à 121 046 €. », « 37 % des Playmobil de la maison sont chauves. » ou « J’ai la faiblesse de croire que je suis la seule personne au monde à savoir que la couleur dominante de sa maison est le bleu (16 %). ».<figure class="image"><img src="/uploads/Total_Katalog14_211e81f89f.jpg"></figure>De cette « thérapie nécessaire », elle a imaginé ce vrai livre-catalogue où se dévoile un autoportrait intime, ses possessions bien ordonnées accompagnées de 50 histoires courtes, aussi drôles qu’émouvantes. Ses possessions sont recontextualisés dans sa propre vie avec beaucoup d’humour.&nbsp;Un trench qui rappelle un événement cocasse dans un hôpital triste, une tasse qui évoque un désamour fraternel, un jouet d’enfant qui personnifie le souvenir d’un chien mal aimé, des coques d’iPhone qui révèlent les ruses d’une ado, ou une bouillotte en miettes qui conserve la douleur d’une séparation…&nbsp; La satanée puissance mémorielle des objets qui ne manquera pas de résonner chez chacun d’entre nous.<figure class="image"><img src="/uploads/Total_Katalog18_c07084396b.jpg"></figure>Nous achetons des «&nbsp;choses&nbsp;» pour se distraire, se gratifier, se réconforter. Pour ne pas trop penser. Nous sommes attirés par les biens, la propriété, mais le plus important est d’afficher nos possessions, sur les médias sociaux par exemple. Katalog est aussi une accumulation de questionnements et de critiques sur nos propres comportements d'acheteurs compulsifs.&nbsp; Barbara Iweins&nbsp;: «&nbsp;J’ai déménagé 11 fois dans ma vie… A chaque fois j'étais terrifiée par la quantité de choses que je devais emballer. Cela m’a fait réfléchir à valeur des choses que je possédais et le concept de gratification instantanée“.<figure class="image"><img src="/uploads/Total_Katalog3_c45fb8b939.jpg"><figcaption>Dans la catégorie “ce que je sauverais lors d'un incendie” (avec les explications).</figcaption></figure>Barbara Iweins&nbsp;: «&nbsp;Dans le même ordre d’idée, chaque geste, chaque voyage, chaque achat est dévoilé à la vue de tous sur les réseaux sociaux. On collectionne les “likes“ dans l’espoir qu’ils nous rendent heureux. À travers cette quête perpétuelle de reconnaissance, nous recherchons à nouveau ce bonheur factice qui ne comble que de façon éphémère notre sensation de faim“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Total_Katalog4_ac4cad43aa.jpg"></figure>Barbara Iweins&nbsp;: «&nbsp;En somme, cette abondance de gratification online est comparable à notre consommation exacerbée. Tous deux nous éloignent pendant un court instant de nos vraies peurs, qui demandent du temps, de l’effort et de la réflexion pour être surmontées. Avec ce constat en tête, je devais faire face, en toute transparence, à la valeur de toutes mes possessions“.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Total_Katalog8_b3417b5913.jpg"></figure>Barbara Iweins&nbsp;: «&nbsp;Katalog est une performance qui m’amène donc, à dévoiler au public tout ce que je possède, sans filtre, sans sélection préalable et en une fois. En somme, l’exposition du soi poussée à son paroxysme“. On espère pour notre part que cette colossale entreprise thérapeutique n'a pas complètement fonctionné, car on est assez fans des névroses de Barbara Iweins. Rendez-vous <a href="https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/1112/barbara-iweins">en</a> Arles !<figure class="image"><img src="/uploads/Total_Katalog10_dfdb3e667c.jpg"></figure>En bonus de fin et pour vous allécher, l’une des 50 histoires de Katalog :&nbsp; « Tes journées sont longues à l’hôpital. Aujourd’hui je décide de te faire une surprise quelque peu osée. Entièrement nue, j’enfile des talons et m’enveloppe dans un trench en daim. En claquant la porte, je glousse intérieurement mais je ne me défile pas. Je prends doucement de l’assurance en marchant le long de l’avenue de Messidor vers l’arrêt du tram. Quand tout à coup je ressens un courant d’air au niveau de mes cuisses. Étrange… Je touche l’arrière du trench et réalise avec horreur qu’il est fendu à partir du haut des cuisses ! Je me balade depuis dix minutes le cul à l’air. C’est tout moi ça ! Même en essayant de me la jouer sexy, je me tape la honte du siècle ».<figure class="image"><img src="/uploads/Total_Katalog13_b53260705d.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Katalog_Expo1jpg_bd6f30c876.jpg"><figcaption>Exposition aux Rencontres de la Photographie d'Arles.</figcaption></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Total_Katalog11_9c5c62ee54.jpg"></figure>&nbsp;

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Les réalisations du photographe Roope rAInisto (en respectant sa façon d’écrire son nom…) se démarquent du flot d’images générées par des intelligences artificielles, souvent des expérimentations hétéroclites centrées uniquement sur les nouvelles possibilités de l’IA produisant une matière fortement chargée en surréalisme ou en fantastique. Et surtout générant une esthétique que l’on reconnait maintenant au premier coup d’œil comme provenant d’une IA (comme VQGAN+CLIP dont on vous a expliqué le principe <a href="https://brainto.com/posts/voyage-en-reve-profond">ici</a>).&nbsp; Chez lui, c’est bien différent puisqu'il fonctionne comme un photographe : il fait lui-même les prises de vue puis il « développe&nbsp;» ensuite ses images dans un bain d’IA, jusqu’à ce qu'il obtienne le résultat voulu. Ses images ainsi augmentées sont particulières et troublantes parce qu’il dose son traitement sans se laisser déborder par l’effet, et il reste toujours beaucoup du réel de départ. Un réel sérieusement déjeté cependant.<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/reeldejete5_b79496c31f.jpg"></figure>Nous avions découvert la réalité tordue par l’IA de Roope rAInisto dans ses photos de raves party, puis ses portraits de «&nbsp;freaks&nbsp;» monstrueux et drôles (appelés «&nbsp;Bucolics&nbsp;»), et n’avons cessé d’être interpellé par ces images étranges dans notre fil Instagram depuis un an environ. Il fait partie des premiers artistes, photographes et réalisateurs à utiliser l’IA comme un outil de plus dans leur équipement et non pas l’unique générateur de leurs images. Particulièrement pour ses images de raves, il a pu générer des visions crédibles de réalité altérée : l’IA a agi comme l’aurait fait une substance fortement psychotrope sur nos cerveaux. Roope rAInisto ayant l’air de ne pas vouloir s’arrêter en si bon chemin, nous avons eu envie de savoir comment il était tombé dans l’IA.&nbsp; Alors on lui a demandé.<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/reeldejete9_82f01a8ab6.jpg"></figure>Roope rAInisto&nbsp;: «&nbsp;Essayer de capturer le mouvement et l'émotion dans les photos en général est un grand défi. Je pense que ces photos de raves sont un exemple réussi de travaux où les "inconvénients" apparents des images générées par l'IA - manque de réalisme, nature éventuellement abstraite - sont transformés en avantage. Il me serait très difficile de créer des images avec un tel niveau d'excitation et de vibration uniquement avec mon appareil photo. Pour moi, l'IA fonctionne ici mieux que toute autre méthode à laquelle je peux penser.&nbsp;»<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/reeldejete14_0e5f0e3d45.jpg"></figure>Roope rAInisto&nbsp;: «&nbsp;Je fais de la photographie depuis plus de 25 ans et de la conception numérique depuis à peu près la même période. Je suis également écrivain, j'ai écrit des poèmes lorsque j'étais adolescent et je me concentre aujourd'hui sur l'écriture de scénarios. Je m'intéresse beaucoup à la narration - quand on dit "une image vaut mille mots", c'est vrai. Pas en termes de description de l'image, mais en termes de pensées, d'histoires, d'émotions qu'une seule image peut susciter dans votre esprit&nbsp;».<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/reeldejete2_90cc58e93f.jpg"></figure>Roope rAInisto&nbsp;: «&nbsp;Je me suis mis au traitement par IA depuis août dernier, un an maintenant (2021). Pour moi - comme pour beaucoup - la facilité et la puissance soudaine de pouvoir accéder à VQGAN+CLIP via les notebooks de Colab&nbsp;(<a href="https://colab.research.google.com/?hl=fr">via</a> Google Colab) a rendu l'expérimentation et l'apprentissage beaucoup plus réalisables.&nbsp;»<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/reeldejete17_edef9246c3.jpg"><figcaption>Selfie Obsessed Grandma (Grand-mère obsédée par le selfie)</figcaption></figure>Roope rAInisto&nbsp;: «&nbsp;J'utilise une grande variété de méthodes d'IA. Je les exécute à la fois dans le nuage (<a href="https://colab.research.google.com/?hl=fr">via</a> Google Colab) et localement, j'ai à la maison deux PC haut de gamme dédiés pour une utilisation non perturbée et autonome. Je passe une partie de mon temps à essayer les nouveaux outils disponibles et une autre partie à travailler sur des projets avec des outils que je connais déjà. La vitesse de progression est très rapide.&nbsp;» C’est vrai que la vitesse de progression de Roope est plutôt épatante, il en résulte déjà, en plus des images fixes, de petits movies expérimentaux tout à fait étonnants.<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://player.vimeo.com/video/719541895?h=8ddb3af7fd" allow="autoplay; fullscreen; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="640" height="480" frameborder="0"></iframe>
<a href="https://vimeo.com/719541895">Solid Grip</a> from <a href="https://vimeo.com/user7282425">Roope Rainisto</a> on <a href="https://vimeo.com">Vimeo</a>.</div>Roope rAInisto&nbsp;: «&nbsp;Je suis en effet un photographe. D'une certaine manière, je considère certains des outils d'IA comme un appareil photo virtuel. Il y a pour moi beaucoup de similitudes. Tous deux "prennent une photo" très rapidement et facilement, juste en appuyant sur un bouton. C’est à la portée de tout le monde.&nbsp;»&nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/reeldejete4_7246bd6acb.jpg"></figure>Roope rAInisto&nbsp;: «&nbsp;Comme pour la photographie, la compétence et l'expérience proviennent de ce qui se passe avant et après que vous ayez déclenché l'obturateur. Que photographiez-vous ? Comment cadrez-vous, réglez, configurez, essayez, expérimentez ? Quelles photos choisissez-vous pour les utiliser, les éditer, les publier ? Tous les appareils photo sont capables de prendre de bonnes photos, tout comme tous les outils d'IA sont capables de créer du "bon art".&nbsp;»<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/reeldejete8_5b152cc7cf.jpg"><figcaption>The Bucolic 005</figcaption></figure>Roope rAInisto&nbsp;: «&nbsp;Pour cette série «&nbsp;bucolic&nbsp;» une de mes sources d'inspiration artistique est Lars von Trier, en particulier sa vision de l'Amérique (la trilogie America). On peut avoir et exprimer une vision subjective très forte de quelque chose. Être subjectif, c'est bien ! Ces images ne sont "pas réelles", à plus d'un titre, mais cela ne signifie pas que les émotions qu'elles sont capables (espérons-le) de créer dans l'esprit du spectateur ne seraient pas tout aussi réelles que celles créées par de vraies photographies, prises sur les lieux-mêmes des sujets. Encore une fois, cette méthode augmentée correspond le mieux aux idées que j'essaie d'explorer avec ces images.&nbsp;»<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/reeldejete6_e5d8b17368.jpg"><figcaption>Sink Your Teeth Into (Enfoncez vos dents dedans)</figcaption></figure>Roope rAInisto&nbsp;: «&nbsp;Je m’inspire vraiment de tout. J'ai entraîné mon esprit à ne pas se censurer. Les mauvaises idées mènent souvent à d'autres mauvaises idées qui mènent ensuite à des idées intéressantes. Il est très important de ne pas étouffer ces voix faibles&nbsp;».<figure class="image"><img src="/uploads/reeldejete13_28b1a576fe.jpg"><figcaption>Horror Corgis (Corgis de l'horreur)</figcaption></figure>Roope rAInisto&nbsp;: «&nbsp;Je voudrais partager <a href="https://www.instagram.com/remi_molettee/?hl=fr">le travail</a> de Rémi Molettee. Je suis intéressé par tout ce qu’il fait, il a une merveilleuse combinaison de style personnel, d'élégance et d'expertise technique.&nbsp; Rémi est un «&nbsp;cinéaste français qui aime les nouvelles expériences basées sur l'intelligence artificielle.&nbsp;» Un incontournable également&nbsp;!<div class="raw-html-embed"><blockquote class="instagram-media" data-instgrm-captioned="" data-instgrm-permalink="https://www.instagram.com/tv/CeoXYqFKbVS/?utm_source=ig_embed&amp;utm_campaign=loading" data-instgrm-version="14" style=" background:#FFF; border:0; border-radius:3px; box-shadow:0 0 1px 0 rgba(0,0,0,0.5),0 1px 10px 0 rgba(0,0,0,0.15); margin: 1px; max-width:540px; min-width:326px; padding:0; width:99.375%; width:-webkit-calc(100% - 2px); width:calc(100% - 2px);"><div style="padding:16px;"> <a href="https://www.instagram.com/tv/CeoXYqFKbVS/?utm_source=ig_embed&amp;utm_campaign=loading" style=" background:#FFFFFF; line-height:0; padding:0 0; text-align:center; text-decoration:none; width:100%;" target="_blank"> <div style=" display: flex; flex-direction: row; align-items: center;"> <div style="background-color: #F4F4F4; border-radius: 50%; flex-grow: 0; height: 40px; margin-right: 14px; width: 40px;"></div> <div style="display: flex; flex-direction: column; flex-grow: 1; justify-content: center;"> <div style=" background-color: #F4F4F4; border-radius: 4px; flex-grow: 0; height: 14px; margin-bottom: 6px; width: 100px;"></div> <div style=" background-color: #F4F4F4; border-radius: 4px; flex-grow: 0; height: 14px; width: 60px;"></div></div></div><div style="padding: 19% 0;"></div> <div style="display:block; height:50px; margin:0 auto 12px; width:50px;"><svg width="50px" height="50px" viewBox="0 0 60 60" version="1.1" xmlns="https://www.w3.org/2000/svg" xmlns:xlink="https://www.w3.org/1999/xlink"><g stroke="none" stroke-width="1" fill="none" fill-rule="evenodd"><g transform="translate(-511.000000, -20.000000)" fill="#000000"><g><path d="M556.869,30.41 C554.814,30.41 553.148,32.076 553.148,34.131 C553.148,36.186 554.814,37.852 556.869,37.852 C558.924,37.852 560.59,36.186 560.59,34.131 C560.59,32.076 558.924,30.41 556.869,30.41 M541,60.657 C535.114,60.657 530.342,55.887 530.342,50 C530.342,44.114 535.114,39.342 541,39.342 C546.887,39.342 551.658,44.114 551.658,50 C551.658,55.887 546.887,60.657 541,60.657 M541,33.886 C532.1,33.886 524.886,41.1 524.886,50 C524.886,58.899 532.1,66.113 541,66.113 C549.9,66.113 557.115,58.899 557.115,50 C557.115,41.1 549.9,33.886 541,33.886 M565.378,62.101 C565.244,65.022 564.756,66.606 564.346,67.663 C563.803,69.06 563.154,70.057 562.106,71.106 C561.058,72.155 560.06,72.803 558.662,73.347 C557.607,73.757 556.021,74.244 553.102,74.378 C549.944,74.521 548.997,74.552 541,74.552 C533.003,74.552 532.056,74.521 528.898,74.378 C525.979,74.244 524.393,73.757 523.338,73.347 C521.94,72.803 520.942,72.155 519.894,71.106 C518.846,70.057 518.197,69.06 517.654,67.663 C517.244,66.606 516.755,65.022 516.623,62.101 C516.479,58.943 516.448,57.996 516.448,50 C516.448,42.003 516.479,41.056 516.623,37.899 C516.755,34.978 517.244,33.391 517.654,32.338 C518.197,30.938 518.846,29.942 519.894,28.894 C520.942,27.846 521.94,27.196 523.338,26.654 C524.393,26.244 525.979,25.756 528.898,25.623 C532.057,25.479 533.004,25.448 541,25.448 C548.997,25.448 549.943,25.479 553.102,25.623 C556.021,25.756 557.607,26.244 558.662,26.654 C560.06,27.196 561.058,27.846 562.106,28.894 C563.154,29.942 563.803,30.938 564.346,32.338 C564.756,33.391 565.244,34.978 565.378,37.899 C565.522,41.056 565.552,42.003 565.552,50 C565.552,57.996 565.522,58.943 565.378,62.101 M570.82,37.631 C570.674,34.438 570.167,32.258 569.425,30.349 C568.659,28.377 567.633,26.702 565.965,25.035 C564.297,23.368 562.623,22.342 560.652,21.575 C558.743,20.834 556.562,20.326 553.369,20.18 C550.169,20.033 549.148,20 541,20 C532.853,20 531.831,20.033 528.631,20.18 C525.438,20.326 523.257,20.834 521.349,21.575 C519.376,22.342 517.703,23.368 516.035,25.035 C514.368,26.702 513.342,28.377 512.574,30.349 C511.834,32.258 511.326,34.438 511.181,37.631 C511.035,40.831 511,41.851 511,50 C511,58.147 511.035,59.17 511.181,62.369 C511.326,65.562 511.834,67.743 512.574,69.651 C513.342,71.625 514.368,73.296 516.035,74.965 C517.703,76.634 519.376,77.658 521.349,78.425 C523.257,79.167 525.438,79.673 528.631,79.82 C531.831,79.965 532.853,80.001 541,80.001 C549.148,80.001 550.169,79.965 553.369,79.82 C556.562,79.673 558.743,79.167 560.652,78.425 C562.623,77.658 564.297,76.634 565.965,74.965 C567.633,73.296 568.659,71.625 569.425,69.651 C570.167,67.743 570.674,65.562 570.82,62.369 C570.966,59.17 571,58.147 571,50 C571,41.851 570.966,40.831 570.82,37.631"></path></g></g></g></svg></div><div style="padding-top: 8px;"> <div style=" color:#3897f0; font-family:Arial,sans-serif; font-size:14px; font-style:normal; font-weight:550; line-height:18px;">Voir cette publication sur Instagram</div></div><div style="padding: 12.5% 0;"></div> <div style="display: flex; flex-direction: row; margin-bottom: 14px; align-items: center;"><div> <div style="background-color: #F4F4F4; border-radius: 50%; height: 12.5px; width: 12.5px; transform: translateX(0px) translateY(7px);"></div> <div style="background-color: #F4F4F4; height: 12.5px; transform: rotate(-45deg) translateX(3px) translateY(1px); width: 12.5px; flex-grow: 0; margin-right: 14px; margin-left: 2px;"></div> <div style="background-color: #F4F4F4; border-radius: 50%; height: 12.5px; width: 12.5px; transform: translateX(9px) translateY(-18px);"></div></div><div style="margin-left: 8px;"> <div style=" background-color: #F4F4F4; border-radius: 50%; flex-grow: 0; height: 20px; width: 20px;"></div> <div style=" width: 0; height: 0; border-top: 2px solid transparent; border-left: 6px solid #f4f4f4; 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margin-bottom:0; margin-top:8px; overflow:hidden; padding:8px 0 7px; text-align:center; text-overflow:ellipsis; white-space:nowrap;"><a href="https://www.instagram.com/tv/CeoXYqFKbVS/?utm_source=ig_embed&amp;utm_campaign=loading" style=" color:#c9c8cd; font-family:Arial,sans-serif; font-size:14px; font-style:normal; font-weight:normal; line-height:17px; text-decoration:none;" target="_blank">Une publication partagée par Francesco Misceo (@miscsoul)</a></div></blockquote> <script async="" src="//www.instagram.com/embed.js"></script></div>&nbsp;&nbsp;

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En bonnes et bons sportifs.ves de base et cyclistes acharné.es au quotidien, nous sommes bien sûr inscrits.tes sur Strava. C’est une appli mobile et un site où l’on peut enregistrer, histoire de progresser un peu, ses efforts sportifs ainsi que ses "traces" GPS, visualisées en tracés rouges sur une carte verte. Et puis c’est aussi une sorte de réseau social, un Facebook sportif pour aller liker et commenter les «&nbsp;perfs&nbsp;» des autres.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Bite_Au_GPS_17_dfd51377af.jpg"><figcaption>Dans le coeur au centre, la couleur change suivant la vitesse de déplacement.</figcaption></figure>Bon, mais voilà, il y a toujours un petit malin quelque part qui pense à détourner ces merveilleux logiciels de leur fonction première&nbsp;: par exemple former de (jolis) dessins avec votre trace GPS pour transcender votre effort. Et ici, ce petit malin s’appelle Gary Cordery. Il a eu la bonne idée de <a href="https://www.strav.art">créer</a> StravArt pour challenger artistiquement les sportifs. Et là, un nombre incroyable de "sportifs/artistes" se sont mis à faire des «&nbsp;dessins&nbsp;» approximatifs en se déplaçant. Gary explique : " StravArt utilise votre GPS pour créer une image de votre activité, qu'il s'agisse de vélo, de course à pied, de natation, de marche, de randonnée, de ski... tout ce que vous voulez ! Votre activité est ensuite synchronisée avec Strava pour révéler votre trace, votre dessin, et du coup votre œuvre d'art ! Jetez un coup d'œil à notre collection du monde entier et tout deviendra clair. Il y a plus de 2 000 œuvres d'&nbsp;«art&nbsp;» et de nouvelles sont ajoutées chaque semaine&nbsp;».&nbsp; Voilà pour le principe technologique.<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Bite_Au_GPS_16_79cb6e1abf.jpg"></figure>Et maintenant voyons le croustillant&nbsp;: qui dit dessin, dit forcément dessin de pénis. C’est la base. Un des dessins les plus couramment pratiqué au monde. Et ceci de l’école primaire à un âge adulte avancé. C’est là qu’entre en jeu un deuxième petit malin (anonyme) qui, évidement, a <a href="https://www.instagram.com/stravadicks/?hl=fr">créé</a> Stravadicks, littéralement «&nbsp;bites de Strava&nbsp;» à l’attention du public de niche pour qui dessiner des potacheries est plus motivant pour courir.&nbsp;<figure class="image"><a href="https://www.instagram.com/stravadicks/?hl=fr"><img src="/uploads/Bite_Au_GPS_19_27adc704ba.jpg"></a></figure>Sa devise: «&nbsp;Courir c’est le pire. Mais courir sur un trajet en forme d'une bite, c'est mieux.&nbsp;»<figure class="image"><a href="https://www.instagram.com/stravadicks/?hl=fr"><img src="/uploads/Bite_Au_GPS_30_9a1d96ecab.jpg"></a></figure>Vous alliez dire que c’est vraiment un problème de mâles pas très malins qui en sont encore à dessiner des bites depuis le CM2, eh bien la star de la discipline est une fille. Voici "<a href="https://www.instagram.com/dick_run_claire/?hl=en">dick_run_claire</a>", une coureuse qui compte plus de 54.1K abonnés et qui utilise Instagram pour partager ses nombreux parcours de course (ainsi que ceux des autres) en forme de pénis.&nbsp;<figure class="image"><a href="https://www.instagram.com/dick_run_claire/?hl=en"><img src="/uploads/Bite_Au_GPS_10_2d1e597d6e.jpg"></a></figure>Peut-être comme une façon de se moquer gentiment des garçons qui passent du temps à gribouiller des «&nbsp;teubs&nbsp;», Claire, originaire du New Jersey, s’est mise à courir uniquement de façon à dessiner des parcours en forme de bites. Pour elle, tout a commencé par accident en 2015 à Thanksgiving, lorsqu'elle a rendu visite à son frère à Kansas City. Claire est partie courir comme à son habitude et s'est complètement perdue. Au retour, en regardant son GPS, sa trajectoire représentait clairement les contours d’un phallus en érection – avec les boules et tout.&nbsp; Et comme elle a trouvé très drôle son premier « dick run » involontaire, elle l’a publié. Ainsi est né&nbsp;<a href="https://www.instagram.com/dick_run_claire/?hl=en">@dick_run_claire</a>. &nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><a href="https://www.instagram.com/dick_run_claire/?hl=en"><img src="/uploads/Bite_Au_GPS_13_a2abfa0aad.jpg"></a><figcaption>Une variation un peu plus explicite</figcaption></figure>Un membre représenté de façon approximative amuse tout le monde, surtout quand il est réalisé par une fille avec pas mal d’humour quand elle en parle. Elle dit avoir adoré rechercher des itinéraires en forme de pénis. Addicte de course à pied, pour elle dessiner un pénis géant à travers une ville, c’est franchement un bonus. Toutefois, Claire a tenu à élargir sa palette de sportive créative pour y introduire également des « twat trots », son hommage esthétique et personnel aux organes génitaux féminins. Cependant, elle semble penser que les parcours sont plus difficiles à programmer à cause de la forme plus complexe et «&nbsp;convergeante&nbsp;».<figure class="image"><a href="https://www.instagram.com/dick_run_claire/?hl=en"><img src="/uploads/Bite_Au_GPS_9_3756a2f30e.jpg"></a></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Bite_Au_GPS_8_e58c082e1d.jpg"></figure>Si l’histoire s’arrêtait là, ce serait quasi un compte de fées, mais une <a href="https://www.instagram.com/heyclairewyckoff/">autre</a> Claire conteste le titre. Claire Wyckoff&nbsp;: «&nbsp;J'écris des comédies et je fais des vidéos. Je suis l’inventrice du Dickrunning. Ramen 4 life. Soyons bizarres !&nbsp;» Depuis qu'elle a publié sa première course en forme phallique en juin 2014 sur <a href="https://www.instagram.com/heyclairewyckoff/">son</a> Instagram, Claire Wyckoff a posté de nombreuses autres versions. Dans cette guerre du dessin obscène, elle attaque Dick_run_claire en plagiat partout où elle peut. En tous les cas, Claire Wyckoff&nbsp;est la plus énervée et agressive et semble la première à avoir publié en 2014. Dick_run_claire est plus discrète, dit que ce n’est qu’une coïncidence et emporte largement le morceau en nombre d’abonnés. Querelle bien triste pour un concours sportif et potache mais histoire bien drôle aussi.&nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><a href="https://www.instagram.com/heyclairewyckoff/"><img src="/uploads/Bite_Au_GPS_18_a28666deb2.jpg"></a></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Bite_Au_GPS_20_0203f1b58c.jpg"></figure>Il s'avère qu'elles ne sont pas seules dans leurs obsessions, le hashtag #dickrun sur Instagram montre des centaines de parcours dessinés par des hommes et des femmes. Si vous voulez essayer vous-même, voici une méthode&nbsp;: <a href="https://www.instagram.com/dick_run_claire/?hl=en">dick_run_claire</a> a d'abord utilisé une carte pour planifier la plupart de ses parcours, mais elle a depuis commencé à utiliser onthegomap.com (<a href="https://onthegomap.com/#/create">ici</a>) pour faciliter la conception de ses parcours de forme phallique. Dick_run_claire a cependant l’air d’avoir levé le pied ces derniers temps, peut-être lassée de la guerre du dessin de bites, mais gageons qu’elle continue la course avec des parcours ne représentant plus rien du tout. C’est donc maintenant à vous de perpétuer cette joyeuse tradition.<figure class="image"><img src="/uploads/Bite_Au_GPS_7_a0be16577e.jpg"><figcaption>Spécimen fait en nageant (on ne sait comment)</figcaption></figure>

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bites au gps

Depuis plus de trente ans, Alexander Chekmenev 52 ans, photographe documentaire et de portraits, construit une chronique visuelle de la vie post-soviétique à travers tout son pays, l’Ukraine. Il documente la vie quotidienne de ceux que la société ignore et exclut souvent, comme les gens vivant dans la rue ou dans la précarité (les projets Street people (<a href="https://www.alexanderchekmenev.com/projects/street-people/">ici</a>), 1994-1999 ; Passport (<a href="https://www.alexanderchekmenev.com/projects/passport/">ici</a>), 1995&nbsp;; Donbass (<a href="https://www.alexanderchekmenev.com/projects/nazvanie/">ici</a>) 1004-2011). Il ne se considère pas comme un journaliste, plutôt comme un documentariste qui a une grande habitude de s’adresser aux gens en difficulté, d’établir des liens, d’écouter les histoires, et même d’entretenir des liens durables de soutien. Donc il capture des images mais recueille aussi des histoires qui viennent constituer un ensemble qui dit beaucoup sur ce que vivent les Ukrainiens.<figure class="image"><img src="/uploads/Rester_A_Kyiv11_f214fbb6f8.jpg"><figcaption>Street people (1994-1999)</figcaption></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Rester_A_Kyiv12_df0eec1198.jpg"><figcaption>Passport &nbsp;(1995)</figcaption></figure>Dans Citizens of Kyiv, Alexander Chekmenev a mis en image sa façon à lui de résister à l’attaque, témoignant du courage, du désespoir et de l'esprit combatif de gens ordinaires. Lui-même a choisi de rester. Il s'est senti obligé de travailler dans la tension et le risque après avoir mis sa famille à l’abri. Dans le cadre d'une mission pour le New York Times Magazine il est parti en quête de ceux qui, comme lui, sont restés sur place. Muni d'un appareil photo Pentax moyen format, un équipement un peu lourd, peu maniable, plutôt utilisé pour la photographie de pub ou de mode. Les rendez-vous qu’il s’est donné avec les gens en prenant le temps et le matériel employé ont donné ce résultat très pictural, rappelant plutôt les maitres flamands de la peinture que la photographie de guerre. Ses sujets, bien que photographiés au moment le plus dévastateur de leur vie, dégagent dignité, douceur et détermination.&nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Rester_A_Kyiv3_d22ca33f65.jpg"></figure>Chaque portrait est accompagné d'une histoire personnelle, aussi importante que la photographie elle-même. Les gens rencontrés par Alexander Chekmenev racontent cette question commune angoissante face à la menace : choisir où dormir. Chez soi ? Changer de quartier&nbsp;? Sous terre ? Chaque jour pouvait demander une reconsidération.&nbsp; Une deuxième question récurrente était&nbsp;: comment participer à la résistance&nbsp;? Rassemblés, textes et photographies forment un «&nbsp;catalogue&nbsp;» de la résistance personnelle, au niveau de la rue, dans une communauté façonnée par une menace existentielle. Voici quelques exemples de ces portraits accompagnés de témoignages, en attendant - espérons-le - un livre.<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Rester_A_Kyiv_77ced06bc5.jpg"><figcaption>Anna Malinina,</figcaption></figure>Anna Malinina, 30 ans, répétitrice d'anglais pour enfants, a été forcée de s’installer sur un quai de métro. Réveillée le matin de l'invasion russe par le son des explosions, elle a rassemblé quelques affaires dans un sac et est sortie à la rencontre d’un ami. Quand elle est revenue à l'appartement, le propriétaire avait pris la fuite et verrouillé les trois serrures d’entrée. Anna Malinina n’avait la clé que d’une seule. Le propriétaire était injoignable. « Je me suis retrouvée à la rue », raconte-t-elle. Chaque jour, elle quitte la station de métro pour environ une demi-heure. Elle explique&nbsp;: «&nbsp;Presque tout est fermé dans le coin.&nbsp;» Mais il y a un magasin où l’on trouve des produits d’alimentation, alors elle y va. Il fait froid la nuit, sur le quai du métro.&nbsp; « Très, très froid. C’est presque comme si on était dehors. » Le 16 mars, Kyiv étant sous couvre-feu pour toute la journée, il était formellement interdit de remonter à la surface. « Les gens sont en bas depuis des jours.&nbsp;» a-t-elle dit, peu après la tombée de la nuit.<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Rester_A_Kyiv4_2f1fff6819.jpg"><figcaption>Taras Kobliuk et Nina Savenko.</figcaption></figure>Taras Kobliuk, 33 ans, et Nina Savenko, 33 ans, forment un couple d’artistes. Ils travaillent ensemble dans le domaine de la lithographie. Quand la guerre a commencé, ils avaient de l'argent de côté et se sentaient en forme. Nina Savenko explique&nbsp;: «&nbsp;On a décidé de mettre nos forces au service de notre ville. » Ils ont confié Maia, leur fille de 7 ans, à ses grands-parents, qui ont été évacués vers Lviv, à l'ouest de l'Ukraine. Ils sont alors entrés dans un groupe qui collecte des médicaments et les livre à vélo ou en voiture. Mais les queues se sont allongées devant les pharmacies et les stocks de certains produits se sont épuisés. « Nous avons passé deux jours à chercher le médicament indispensable à un enfant atteint d'épilepsie », dit Taras. Le jour, ils travaillent tous les deux en plein air. Ils se déplacent dans Kyiv, prenant le risque de se retrouver sous le feu d’une frappe aérienne, d’un tir d'artillerie ou de roquettes. La nuit ils dorment sous une petite tente dans un parking souterrain. Au début, ils vivaient au niveau moins 2. Puis ils sont montés au niveau moins 1, pourtant plus proche de l'artillerie et de l'espace aérien. « Nous devenons plus courageux », dit Nina Savenko.<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Rester_A_Kyiv1_383666c214.jpg"><figcaption>Natalia Dolinska.</figcaption></figure>Au début de l'assaut russe sur Kyiv, une bombe a atterri sur une voiture garée à côté de l'immeuble où vivait Natalia Dolinska. Les éclats d'obus et le feu ont détruit sept véhicules. Natalia, 35 ans, directrice de succursale dans une société financière, a été épargnée. Elle avait déménagé juste avant l'attaque. Son entreprise ayant fermé ses portes au moment de l'invasion russe, elle n’avait rien à faire de ses journées. Elle a donc rejoint une cuisine de campagne et travaille aujourd’hui à tour de rôle avec d'autres volontaires pour rassembler des denrées alimentaires ou préparer à manger. Dans ce portrait, les flammes qui sont derrière elle viennent des fours à ciel ouvert, qui permettent de nourrir des milliers de voisins. Sa maison étant quasiment détruite, son travail au point mort, et les forces russes en train de tenter d'encercler la capitale, Natalia Dolinska parle avec dégoût de la propagande du Kremlin qui affirme que l'armée russe arrive pour sauver l'Ukraine : « Nous n'avons pas besoin d'être sauvés. Nous allions très bien sans vous. »<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Rester_A_Kyiv6_78ede02102.jpg"><figcaption>Valeria Ganich</figcaption></figure>La guerre avec la Russie a divisé la famille de Valeria Ganich, 58 ans, avant même la dernière invasion. Sa fille aînée vit à Donetsk, où les séparatistes soutenus par le Kremlin se battent depuis 2014. Elle croit ce que disent les médias gouvernementaux russes. Valeria Ganich affirme que sa fille n'est pas pro-Poutine, mais qu’elle soutient la Russie et pense que la guerre ne se déroule pas telle que le vit sa mère. Valeria Ganich dit&nbsp;: « C'est juste du lavage de cerveau. Elle ne comprend pas. » Elle-même est née en Russie, à Oufa, mais elle vit depuis longtemps en Ukraine, où elle travaille comme caissière de supermarché. Elle a aussi écrit des scénarios. Souffrant d'une maladie cardiaque, elle se sent trop faible pour quitter et revenir dans son appartement à chaque fois que les sirènes des raids aériens retentissent.&nbsp; Elle est donc installée depuis des semaines dans une station de métro. Contrainte à vivre sous terre, elle parle avec détestation de l'armée d'invasion : « Ils sont inhumains. Ce n'est pas comme ça qu’on se comporte.&nbsp;» &nbsp;Et elle est sombre quand elle parle des armées occidentales : « L'OTAN se planque derrière les corps des soldats et des civils ukrainiens. »<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Rester_A_Kyiv7_4e7f67359b.jpg"><figcaption>Kateryna Hryshchenko.</figcaption></figure>Sous-chef de cuisine et serveuse dans un restaurant Pizza Sushi 33 jusqu'à fin février, Kateryna Hryshchenko, 23 ans, était également championne de bodybuilding et ancienne meneuse de basket. Elle s'est présentée dans un centre de recrutement militaire un peu plus de 12 heures après l'invasion russe, ce délai étant uniquement dû au fait qu’elle ne retrouvait pas son passeport. À 22 heures, elle était incorporée dans les Forces de Défense territoriale. Elle raconte&nbsp;: « Dans les premiers jours, j’ai été affectée aux mêmes tâches que les garçons. Je creusais des tranchées et je transportais des sacs de sable. » Elle a ensuite été déplacée à la logistique, elle organisait notamment des repas pour les soldats et essayait de trouver des gilets pare-balles et des appareils infrarouges, tout en se confrontant à la pénurie de ce type d’équipements dans la ville. Trois semaines après le début de la guerre, Kateryna n’a toujours pas dit grand-chose de son parcours sportif : &nbsp;« La majorité des garçons ne connaissent pas mon passé. » Elle s'attend à ce que les prochains mois soient une épreuve : «&nbsp;Je ne sais pas ce qui va se passer. Le cercle se referme. Nos habitants et nos villes meurent peu à peu. »<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Rester_A_Kyiv5_a4d61e0dc7.jpg"></figure>L'avenir des citoyens et citoyennes de Kyiv est changeant et sombre. Ils ne peuvent plus prévoir où ils pourraient se trouver à la tombée de la nuit, encore moins demain ou dans une semaine. Le futur n’existe plus. L'interrogation collective sur ce qui pourrait se passer ensuite est à la fois impitoyable et vaine. Ce qui existait, au moment où Alexander Chekmenev a rencontré les habitants de Kyiv était juste le présent,&nbsp;il les a figés là où ils étaient et tels qu'ils étaient.<figure class="image"><img src="/uploads/Rester_A_Kyiv13_0f1c17d947.jpg"></figure>« Citizens of Kyiv », par Alexander Chekmenev. Du 5 au 31 Juillet 2022 par la Galerie nomade Alexandra De Viveiros.&nbsp; À la Galerie Omnius 1 Rue Vauban, 13200, Arles. Une exposition portée par Dmitry Ermakov, photographe correspondant du New York Times à Paris, et coréalisée avec Kultur Aktiv (Allemagne) en collaboration avec le centre Ta(r)dino 6 Art Platform (Azerbaijan) ainsi qu’IZOLYATSIA Platform for Cultural Initiatives (Ukraine).

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Par le titre One More Try («&nbsp;Encore en essai&nbsp;»), le réalisateur Najeeb Tarazi fait référence aux multiples tentatives de réaliser des figures de skate, mais peut-être aussi à la vidéo elle-même. Car elle est en quelque sorte un «&nbsp;essai vidéo&nbsp;» de skate dont le principe est tout simple, efficace et parfaitement viral. Najeeb Tarazi s’est débrouillé pour superposer dans le même plan tous les échecs et la réussite d’une seule figure de skate. Comme c’est souvent à l’atterrissage que les choses se passent mal, cela produit une sorte d’explosion visuelle de tentatives ratées, tandis que la réussie continue son bonhomme de chemin, sans se vautrer par terre. Plus c'est il y de ratées, plus l’explosion visuelle est riche. Najeeb Tarazi a sous-titré ce réjouissant essai «&nbsp;une vidéo expérimentale de skate&nbsp;», elle l’est effectivement dans le fait qu’il l’a bricolée tout seul pour expérimenter de nouveaux outils logiciels (et pour son / notre plaisir).&nbsp; Il nous raconte gentiment le comment et le pourquoi.<figure class="image"><img src="/uploads/Najeeb_Tarazi_One_More_Try_7_1ba7faf625.jpg"></figure>Najeeb Tarazi&nbsp;: «&nbsp;Récemment, j'ai remarqué que des outils de montage <a href="https://runwayml.com/">comme</a> Runway ML, alimentés par l'apprentissage automatique et l'IA, devenaient de plus en plus puissants. J'ai voulu les essayer. J'aime aussi les jeux vidéo et j'ai pensé aux "ghost runs" de Super Mario ou Super Meat Boy où des gens superposent dans une seule vidéo toutes leurs morts ou tentatives avortées et la tentative gagnante. Je me suis donc demandé comment recréer ce concept dans la vie réelle. One More Try en est le résultat&nbsp;».<figure class="image"><img src="/uploads/Najeeb_Tarazi_One_More_Try_2_c59bcb38be.jpg"></figure>&nbsp;Najeeb Tarazi&nbsp;: «&nbsp;J'ai tout fait moi-même. Je commence par monter toutes les prises pour aligner le moment où le skater touche le sol. Puis j'exporte ces calques vers After Effects et j'utilise une combinaison d'After Effects et de Runway ML pour séparer les figures humaines de leur arrière-plan. Ensuite, je les combine. J’accumule les positions et le timing pour obtenir la composition la plus agréable possible&nbsp;».<figure class="image"><img src="/uploads/Najeeb_Tarazi_One_More_Try_8_3a0c9cbb3e.jpg"></figure>Najeeb Tarazi&nbsp;: «&nbsp;J'étais ingénieur en infographie et je travaillais chez Pixar Animation Studios&nbsp;lorsque j'ai décidé de devenir réalisateur. Je me souciais beaucoup plus de la narration visuelle que de l'écriture du code ! J'ai quitté Pixar pour me consacrer à ma passion, la réalisation de films et de vidéos&nbsp;».<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://player.vimeo.com/video/145706460?h=ae334ce246" allow="autoplay; fullscreen; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="640" height="360" frameborder="0"></iframe>
<a href="https://vimeo.com/145706460">N. LANNON - ANOTHER LOVE</a> from <a href="https://vimeo.com/taraziandlangan">Tarazi and Langan</a> on <a href="https://vimeo.com">Vimeo</a>.</div>Comme nous sommes pile au cœur de l’été, nous avons eu envie de vous partager une autre vidéo bien plus ancienne - 2015 - mais parfaitement de saison, co-réalisée avec Michael Langan :&nbsp;Another Love. Un «&nbsp;clip&nbsp;» que nous aimons beaucoup pour son aspect imparfait, pas fini, en particulier dans les personnages. Il a été fabriqué là aussi de façon quelque peu expérimentale pour cette époque reculée.<figure class="image"><img src="/uploads/Najeeb_Tarazi_One_More_Try_10_a70848ded1.jpg"></figure>Another Love a été créé grâce à la numérisation 3D. À l'aide de trois Kinects, chacune associée à une caméra couleur 4k, une "zone de danse" a été créée, à l'intérieur de laquelle 16 interprètes se trémoussant, des marionnettes en forme de chaussettes et une femme gravement enceinte ont été transportés sur une autre planète. Le résultat est un voyage en douceur vers un univers où le potentiel créatif, ludique, et estivalier est particulièrement dense. Pour info, la Kinect été inventée au départ par Microsoft comme interface de console de jeu (à reconnaissance de mouvement) sans utiliser de manette. Avec le temps, Kinect est devenu une solution à bas coût pour pratiquer de la capture volumétrique et de mouvement. L'utilisation en simultané de plusieurs Kinects permet en effet d'obtenir un résultat assez bluffant.<figure class="image"><img src="/uploads/Najeeb_Tarazi_One_More_Try_11_5f742c6b04.jpg"></figure>Najeeb Tarazi&nbsp;: « Ce que nous essayons de faire avec l'esthétique d'Another Love, c'est d'inverser la vallée de l’étrange : votre cerveau sait que vous regardez un monde agréable, quoique complètement artificiel, mais il sent aussi que les personnages que vous voyez sont de vraies personnes. Les besoins esthétiques sont nés en grande partie de l'état d'avancement de la capture volumétrique en termes d'aspect".<figure class="image"><img src="/uploads/Najeeb_Tarazi_One_More_Try_1_a690bedf5f.jpg"></figure>Najeeb Tarazi&nbsp;: «&nbsp;Dans mes projets, je suis à la recherche de défis satisfaisants. À l'échelle de One More Try (qui est un projet plus petit), la clé pour moi est de trouver des idées qui sont juste assez difficiles et peu familières pour surprendre les gens, tout en étant possiblement réalisables. Et bien sûr, aucune technique visuelle n'est intéressante sans au moins une petite histoire ou un élément humain derrière elle&nbsp;».<figure class="image"><a href="https://vimeo.com/najeebtarazi"><img src="/uploads/Najeeb_Tarazi_One_More_Try_9_8d18963b77.jpg"></a></figure>Najeeb Tarazi&nbsp;: «&nbsp;Je voudrais partager avec vous <a href="https://www.nelsondecastro.com/">le travail de</a> Nelson de Castro dont Je suis un grand fan, notamment de son clip vidéo «&nbsp;Always&nbsp;».&nbsp;<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://player.vimeo.com/video/414925381?h=cbac4b5d30" allow="autoplay; fullscreen; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="640" height="262" frameborder="0"></iframe>
<a href="https://vimeo.com/414925381">Waze &amp; Odyssey, George Michael, Mary J. Blige &amp; Tommy Theo - Always (Director's Cut)</a> from <a href="https://vimeo.com/user16580371">Nelson de Castro</a> on <a href="https://vimeo.com">Vimeo</a>.</div>Pour finir et pour le même prix, on vous propose une dernière réussite visuelle de Najeeb Tarazi&nbsp;: Gaz Coombes – Walk the Walk.<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://player.vimeo.com/video/262617592?h=d0778824dc" allow="autoplay; fullscreen; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="640" height="360" frameborder="0"></iframe>
<a href="https://vimeo.com/262617592">Gaz Coombes – Walk the Walk</a> from <a href="https://vimeo.com/najeebtarazi">Najeeb Tarazi</a> on <a href="https://vimeo.com">Vimeo</a>.</div>Et ben voilà, en un seul article vous avez eu non pas une, ni deux, ni trois, mais quatre fois l’occasion de vous en mettre plein les mirettes…&nbsp; Elle est pas belle, la vie ? On dit merci Najeeb&nbsp;!

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essaye encore !

Frida Orupabo est née en 1986 en Norvège, elle a grandi avec sa mère et sa sœur. Sa mère est norvégienne et son père est nigérian. Quand elle avait trois ans, il est parti, retournant au Nigeria. Elle a évolué depuis toute petite dans une société où il y avait très peu de personnes qui lui ressemblaient&nbsp;: tous étaient blancs. Dès le jardin d’enfant, on lui demandait d'où elle – la seule norvégienne “marron”- venait vraiment. Elle a commencé à se demander si elle était à sa place. Et si ce n'est pas le cas, où était sa place ?<figure class="image"><img src="/uploads/Femme_noire_deconstruite_Frida_Orupabo_15_602dae6bd6.jpg"></figure>Pour elle, les représentations de personnes comme elle n'existaient pas, et quand elles existaient, elles étaient très racialisées et sexualisées. Elle a donc très tôt été consciente du pouvoir des images, et cela l'a accompagnée constamment depuis. En grandissant, elle a commencé à collecter des photos de personnes qui lui ressemblaient, c'était très important pour elle de trouver des figures positives,&nbsp; À 18, 19 ans elle a commencé à dessiner, peindre, travailler par-dessus des images, sans pour autant définir cela comme un travail, plutôt comme quelque chose qui l'aidait. Elle s’est mise à fabriquer une imagerie qui parle de sa propre réalité. Cette constante recherche d'images dont elle était devenue coutumière était une sorte de faim, une faim de s'entourer de visages et de corps familiers. Juste parce qu’elle n'était pas habituée à cela. Et l'accès à internet a encore démultiplié cette insatiable quête.<figure class="image"><img src="/uploads/Femme_noire_deconstruite_Frida_Orupabo_10_aa40e42d55.jpg"></figure>Le parcours personnel de Frida Orupabo, associé à sa formation de sociologue, génère depuis 2013 un travail de plasticienne assez considérable. Elle chasse toute la matière visuelle de son œuvre sur internet, en puisant dans l’imagerie artistique (peintures de la renaissance par exemple), mais surtout dans des archives de l'histoire coloniale, revisitant des images qui ont été créées à travers un prisme racialisé&nbsp;- dont la photographie s’est rendue complice - ainsi que sur des plateformes numériques telles qu’Instagram et YouTube. Elle crée ses collages à partir de matériel scientifique, ethnographique, médical ou fictionnel, dans lequel elle peut parfois intégrer des photographies issues de ses archives familiales.&nbsp; Frida Orupabo déconstruit ainsi les stéréotypes pour aborder tout à la fois la violence coloniale, le racisme, l'identité et la sexualité.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Femme_noire_deconstruite_Frida_Orupabo_18_a6e690e987.jpg"></figure>Dans son processus, elle commence par faire un premier collage numérique à partir des images vintage qu’elle affectionne, puis elle les imprime en grand. Devenant analogique, elle redécoupe ces différents morceaux comme autant de “layers“ (calques) qu’elle réassemble différemment et manuellement, scotche provisoirement, défait, refait, jusqu’à pouvoir coller / agrafer définitivement, quelques fois au moyen d’attaches parisiennes, à la manière de pantins. Les œuvres qui en résultent prennent la forme de figures noires fragmentées, déformées, corps entiers ou atrophiés. Il s’agit le plus souvent des corps de femmes noires - ou parfois blanches auxquelles elle ajoute une tête noire - des corps d’époques mélangées offrant des lectures variées des histoires et des vies des personnes représentées, dont beaucoup sont à peine mentionnées dans les archives. En affranchissant les images de leur contexte antérieur, Frida Orupabo incite les spectateurs à les regarder à nouveau.&nbsp; Frida Orupabo exprime un mode franc de résistance, qui déjoue le regard dominant et incite sans cesse le ou la spectateur·rice à réfléchir à la position qu’il ou elle occupe.<figure class="image"><img src="/uploads/Femme_noire_deconstruite_Frida_Orupabo_3_ee5050fef2.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Femme_noire_deconstruite_Frida_Orupabo_16_e12f6ac152.jpg"></figure><figure class="image"><a href="https://www.instagram.com/nemiepeba/"><img src="/uploads/Femme_noire_deconstruite_Frida_Orupabo_19_c21e348bad.jpg"></a><figcaption>Compte Instagram de Frida Orupabo.</figcaption></figure>En fouinant ainsi sans relâche depuis l’enfance dans les profondeurs du web, pour assouvir sa «&nbsp;faim&nbsp;» et constituer son matériau, Frida Orupabo ramène par milliers des éléments arrachés à l’oubli, des images de mémoire, de soumission et de révolte, issus de documents ou de fiction dont elle publie régulièrement une partie sur son compte Instagram (<a href="https://www.instagram.com/nemiepeba/">ici</a>). Elle alimente ainsi inlassablement son réservoir nourricier et mémorial, à partir duquel elle a aussi conçu une projection kaléidoscopique faite de films et d'images fixes- visible dans son exposition arlésienne - comme si son compte était pris de frénésie.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Femme_noire_deconstruite_Frida_Orupabo_12_66f74e96d9.jpg"><figcaption>Projection dans son exposition.</figcaption></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Femme_noire_deconstruite_Frida_Orupabo_7_d1a9cad48a.jpg"></figure>Les «&nbsp;collages&nbsp;» de Frida Orupabo montrent également beaucoup de frustration, de colère et même d'hostilité directe. Comme si vous entriez dans une pièce et que vous rencontriez un regard fixe. D'une certaine manière, le message est : qu'est-ce que vous regardez ? Car vous aussi, spectateurs, vous avez une position, vous avez une peau, vous avez une culture. Les collages de Frida Orupabo sont pour elle un espoir d'entrer dans un dialogue intime. «&nbsp;Je veux que les gens plongent en eux-mêmes et reconnaissent leur propre position et je pense que c'est l'essence de mon travail.&nbsp;»<figure class="image"><img src="/uploads/Femme_noire_deconstruite_Frida_Orupabo_8_9ba8389159.jpg"></figure>Frida Orupabo est exposée <a href="https://www.rencontres-arles.com">aux</a> Rencontres de la Photographie d’Arles encore jusqu’au 25 septembre.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Femme_noire_deconstruite_Frida_Orupabo_1_fe3086427e.jpg"></figure>La première monographie de Frida Orupabo a été publiée à l'occasion de l'exposition d'Orupabo au Kunsthall Trondheim, elle semble devenue introuvable mais il est encore possible de la <a href="https://kunsthalltrondheim.no/en/edisjoner/frida-orupabo-bok">commander</a> chez eux.<figure class="image"><a href="https://kunsthalltrondheim.no/en/edisjoner/frida-orupabo-bok"><img src="/uploads/Femme_noire_deconstruite_Frida_Orupabo_22_41d399d9aa.jpg"></a></figure><figure class="image"><a href="https://www.instagram.com/nemiepeba/"><img src="/uploads/Femme_noire_deconstruite_Frida_Orupabo_21_421e7bde28.jpg"></a></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Femme_noire_deconstruite_Frida_Orupabo_17_f4cf524c52.jpg"></figure>

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seule parmi les blancs

Il y a des pays dont la spécialité étrange est d’avoir plus de jumeaux qu’ailleurs pour des raisons inconnues. Ainsi Il y a 4 fois plus de jumeaux en Afrique de l’Ouest que dans le reste du monde. Au cœur de cette zone fertile en gémellité au sud-ouest du Nigeria, Bénédicte Kurzen et Sanne De Wilde ont visité trois lieux, un orphelinat à Gwagwalada (une région où des meurtres de jumeaux ont encore lieu), Igbo Ora et Calabar (où les jumeaux sont glorifiés). C’est là que les deux photographes ont exploré cette mythologie pour l’agence Noor, une agence internationale de photographie documentaire et de narration visuelle basée à Amsterdam. Une agence, doublée d’une fondation, qui se concentre sur le renforcement des capacités en matière de journalisme visuel éthique et de pratiques documentaires. Grâce à la présence de Bénédicte Kurzen au Nigéria - installée à Lagos&nbsp;depuis quelques années - elles ont eu un accès privilégié aux communautés qu’elles ont documenté. : « les amis d’amis nous connectaient à leurs amis, dès que nous arrivions quelque part nous demandions l’autorisation de photographier au chef local. » Entre portraits posés et snapshots à la volée, cette magnifique série Land of Ibeji&nbsp;est une vision documentaire et métaphorique de ce que représentent les jumeaux dans cette région du monde.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/land_of_Ibeji_11_56f6607e4a.jpg"><figcaption>Kehinde Temitope et Taiwo Oluwabori, 15 ans. Les jumeaux sont habillés, nourris et traités de la même manière jusqu'à un âge très avancé. &nbsp;Igbo-Ora, Nigeria.</figcaption></figure>Les communautés locales ont développé des pratiques culturelles assez opposées en réponse à ce taux de natalité élevé, allant de la vénération à la diabolisation. Dans certaines régions, des sanctuaires sont construits pour vénérer l'esprit des jumeaux et des célébrations sont organisées en leur honneur. Dans d'autres, en particulier dans les communautés rurales, les jumeaux sont diffamés et persécutés, perçus comme porteurs du mal. Dans les croyances Yoruba, chaque personne vivante est censée avoir un esprit double (enikej) au ciel, une sorte de contrepartie spirituelle. Dans le cas particulier des jumeaux, le double spirituel est né sur la terre. Les frictions entre communautés célébrant et rejetant des jumeaux résident dans la perception du jumeau comme un esprit extrêmement puissant. Certains y voient une menace, quelque chose qui ne peut pas rester sur terre et doit être renvoyé dans les cieux où il réside normalement. Dans les deux cas, les jumeaux sont vus comme des êtres à part, aux pouvoirs hors du commun.<figure class="image"><img src="/uploads/land_of_Ibeji_8_e2703eaa3b.jpg"></figure>Sous l’influence de sa charge spirituelle de départ, le projet a opté pour une esthétique surprenante, fascinante pour un travail documentaire. L’utilisation de deux filtres, l’un bleu l’autre rouge, donne à certains clichés un rendu complètement irréaliste, amplifiant la dualité des deux photographes, deux identités, deux perceptions, colorées de façon différente. « Nous voulions jouer avec cette frontière entre mythologie et réalité, imaginer des façons créatives de prendre ces portraits pour que le public voit plus loin que la ressemblance entre deux humains. » Les couleurs symbolisent des croyances contradictoires : le bleu/violet pour le spirituel et le céleste, le rouge pour le terrestre. Elles n’ont pas hésité à utiliser également d’autres procédés&nbsp;: doubles expositions, miroirs, réflexions, mises en scènes dans des paysages et natures mortes pour former un récit visuel psychédélique traduisant la mythologie du double. Un parti pris esthétique radical, tout à fait inhabituel, que Bénédicte Kurzen et Sanne De Wilde ont prolongé dans la scénographie de l’exposition arlésienne (<a href="https://mrofoundation.org/">exposition collective</a> «&nbsp;Dress Code&nbsp;» à la Fondation Manuel-Rivera-Ortiz - Arles) et la mise en page <a href="https://la-chambre-claire.fr/livre/sanne-de-wilde-benedicte-kurzen-land-of-ibeji-land-of-twins/">du livre</a>, très éloigné de l’austérité habituelle des travaux ethno-documentaires.<figure class="image"><img src="/uploads/land_of_Ibeji_7_4b01ed3b94.jpg"><figcaption>Kehinde Deborah et Taiwo Celestine, âgés de 10 ans, vêtus de blanc après un service religieux céleste à Igbo-Ora, Nigeria.</figcaption></figure><figure class="image"><img src="/uploads/land_of_Ibeji_23_0aefb88209.jpg"><figcaption>L'xposition arlésienne à la Fondation Manuel-Rivera-Ortiz.</figcaption></figure><figure class="image"><a href="https://la-chambre-claire.fr/livre/sanne-de-wilde-benedicte-kurzen-land-of-ibeji-land-of-twins/"><img src="/uploads/land_of_Ibeji_20_7c680ddca9.jpg"></a></figure>Le fait troublant dans le sujet abordé par Bénédicte Kurzen et Sanne De Wilde est que la photographie est déjà présente dans les croyances traditionnelles et les rituels entourant les jumeaux. En effet lorsqu'un jumeau décède, la procédure traditionnelle veut que les parents commandent la&nbsp;sculpture de ce dernier appelée "ibejt". Cette sculpture sera présente à la cérémonie funéraire aux côtés du jumeau&nbsp;vivant puis&nbsp;pour ensuite l’accompagner dans sa vie. Dans une société où le taux de mortalité infantile est assez élevé pour les enfants uniques, la crainte d'une mort précoce est encore plus forte pour les jumeaux, plus fragiles. Dans certaines régions, il est maintenant une pratique acceptée qu’une photographie soit substituée à l’“ibejt” lors des cérémonies. La petite taille d’une image facilite le transport, notamment lorsque l'image est donnée au jumeau survivant pour qu'il joue avec, ou lorsque la mère danse avec celle-ci en l'honneur du jumeau décédé.<figure class="image"><img src="/uploads/land_of_Ibeji_13_d5c775d1c8.jpg"><figcaption>Kehinde Quadrat et Taiwo Badrat, 17 ans, dans leur quartier à Igbo-Ora.</figcaption></figure>On considère donc que la la photographie possède un pouvoir supplémentaire et des significations spirituelles, tout comme les jumeaux sont des enfants sacrés en connexion avec le monde des esprits. Avec «&nbsp;Land of Ibeji&nbsp;» les deux photographes mettent un pied dans une dimension spirituelle bien extraordinaire pour nous, pauvres rationnels occidentaux. « Tout est lié à cette mythologie, de nos recherches à la narration de notre série, à l’utilisation de miroirs, de double exposition. Il y a par exemple la croyance selon laquelle, si l’un des jumeaux venait à mourir, la double exposition serait utilisée pour le ramener à la vie dans la photo. » &nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/land_of_Ibeji_9_004407a470.jpg"><figcaption>Kehinde Abass et Taiwo Afeez, 17 ans, à Tapa, Nigeria.</figcaption></figure>« Nous pensons que les “Ibeji” » portent bonheur. Ils représentent la fertilité et apportent l’amour, ils sont une bénédiction pour la famille. Une fois que vous avez des jumeaux, les gens croient que tout viendra à vous en abondance. Les jumeaux sont également liés à l’esprit du singe et plus particulièrement au singe Edun. Ces singes donnent toujours naissance à des jumeaux, ce qui en fait un symbole pour les “Ibeji”. » — Chief Nike Davies-Okundaye, une créatrice nigériane de batik et de textiles Adire.<figure class="image"><img src="/uploads/land_of_Ibeji_14_efaa5ce58f.jpg"><figcaption>Abass et Taiwo Afeez, 17 ans, à Tapa, Nigeria.</figcaption></figure>« Tout dans ce projet allait de pair : les jumeaux, notre collaboration. » Si les deux photographes à la troublante ressemblance physique ont des styles assez différents dans leurs travaux personnels, elles ont travaillé ensemble et décidé de l’esthétique générale facilement. « Nous avions toutes deux nos appareils photos, et tout se faisait naturellement – décider du flash, placer les sujets. Nous avons vraiment tout fait à deux. » Une profonde exploration de la dualité donc, tant dans le sujet que dans le processus de création.<figure class="image"><img src="/uploads/land_of_Ibeji_10_5fdb22c04b.jpg"><figcaption>Bénédicte Kurzen (gauche) et Sanne de Wilde (droite) au World Press Photo Montréal © Alexandra Jurecko, 2019</figcaption></figure><figure class="image"><img src="/uploads/land_of_Ibeji_6_f8f033ba4f.jpg"><figcaption>Ikpeme et Lwanga, 17 ans, portent une couronne de lumières de Noël bleues à Calabar, surnommée "la maison des jumeaux", Nigeria,</figcaption></figure><figure class="image"><img src="/uploads/land_of_Ibeji_21_4900393b83.jpg"></figure>Dans l’exposition, nous avons été très séduits tout d’abord par ce voyage esthétique très singulier, ces mises en scènes étranges aux ciels menaçants, puis, informations prises, nous avons été fascinés par cette culture yoruba qui célèbre les jumeaux. La paire de photographes a parfaitement su nous ouvrir au “jumeau” en tant que figure mythologique et nous donner fortement envie de croire à notre possible dualité céleste et terrestre.&nbsp; Et nous remercions ces «&nbsp;sœurs&nbsp;» en photographie pour cela. &nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/land_of_Ibeji_12_b77c7a925a.jpg"></figure>Pour terminer, un petit intermède musical&nbsp;en rapport mais très mainstream&nbsp;: Ibeyi&nbsp;est un duo de jumelles d’origine cubaine qui mélange la culture yoruba avec d'autres genres musicaux tels que la soul, le R&amp;B, le downtempo, et le hip hop.&nbsp; «&nbsp;Sœur, tiens-moi bien, jure que tu ne me lâcheras pas. lié par notre amour Je devais te dire Sœur, tu es trop proche, Soeur, laisse-moi partir. Nous malgré tout&nbsp;»<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/t-tQz0T87UA" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>

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<figure class="image"><img src="/uploads/Mika_Sperling_12_d1e6226e3a.jpg"></figure>Un jour de 2019, Mika Sperling voit sa petite fille Robin assise sur les genoux de son beau-père. Cette image heureuse déverrouille et libère d’un coup son propre passé enfoui&nbsp;profondément, quand elle rendait visite à son grand-père. Mika Sperling a perdu son père quand elle était très jeune, son grand-père a comblé ce vide en lui consacrant beaucoup de temps, il lui a aussi appris les échecs. Position privilégiée pour perpétrer des abus pendant des années. Partagée entre amour et haine de son grand-père, la petite Mika n’ose en parler à personne. Plus grande, elle arrive cependant à refuser tout contact avec lui. Photographe amateur, il maintient un lien en lui envoyant des tirages de clichés qu’il a pris d’elle. Ces images ne rejoindront jamais son album familial, elle les enfouit dans une boite à chaussures. &nbsp;&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Mika_Sperling_14_e56d122cf3.jpg"></figure>L’exposition arlésienne «&nbsp;Je n’ai rien fait de mal&nbsp;» est composée de trois parties assez distinctes.&nbsp; D’abord, des photos de famille desquelles Mika Sperling a découpé la silhouette néfaste de son grand-père. Après l’épisode déclencheur, Mika a remis au jour ces clichés en 2020 et a commencé à en faire des collages, en réduisant son grand père à une silhouette de couleur vive. Comme pour en souligner la présence invasive. Elle utilisé sept couleurs pour matérialiser les sept filles à avoir été abusées par ce prédateur. Parfois, les photos sont même complètement retournées, pour en cacher l’inceste que les familles préfèrent souvent ne pas voir ou révéler. Des descriptions précises accompagnent les images pointant une réalité insupportable. « Il est assis dans son fauteuil et porte deux filles sur ses genoux. Je suis l’une d’entre elles. Sa main droite est posée sur ma hanche, sa main gauche sur la poitrine de l’autre fille. Nous portons toutes les deux […] des shorts moulants. Je croise mes mains sur mes cuisses. » Des dessins d’enfants avec ce grand-père présent ou effacé accompagnent les collages, rappelant combien les proies étaient jeunes.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Mika_Sperling_6_8b84456485.jpg"></figure>Ensuite, au milieu de l’exposition, est installé un échiquier figé en cours de partie, figurant ces moments d’intimité empoisonnés. Sur l’échiquier est accroché un dialogue fictif entre Mika et son grand-père aujourd’hui décédé dans lequel elle l’interroge frontalement comme elle aurait aimé pouvoir le faire.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Mika_Sperling_3_ad4929f891.jpg"></figure>Pour finir, des grand tirages de photos que Mika a faites sur le chemin entre sa maison d’enfance et l’habitation du grand-père, jamais dénoncé, avec la présence de Robin, sa fille de 3 ans. Elle photographie sa petite main dans cette ultime photo qui s’intitule « Avec toi, à 55 mètres »&nbsp;soit la distance à laquelle est arrivée Mika Sperling dans cette tentative pourtant courageuse de se réconcilier avec son passé. Dans son travail photographique personnel, Mika Sperling utilise surtout la matière de son propre vécu familial&nbsp;; ses origines russes, la perte de son père, les incessants déménagements de toute la famille et ici, cet épisode traumatique de son enfance.&nbsp; Elle a répondu avec gentillesse a quelques-unes de nos questions.<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Mika_Sperling_17_9a51a4c90e.jpg"><figcaption>Avec toi, à 55 mètres, 2021.</figcaption></figure>Mika Sperling&nbsp;: «&nbsp;L'idée du projet est née bien avant que je ne la considère comme un projet. Le traumatisme a été déclenché par la naissance de mon enfant et sa fréquentation de son grand-père qui me mettait mal à l'aise. J'ai dû franchir plusieurs frontières intérieures et surmonter des tonnes de peurs et de honte avant de me permettre d'aller de l'avant, sans parler de le rendre public. En fin de compte, c'était un besoin intérieur de justice, pour mon propre bien et pour sauver en quelque sorte l'enfant que j'étais lorsque les abus ont eu lieu. Je l'ai fait pour moi car cela fait partie de ma biographie et je voulais au moins me réapproprier mon histoire&nbsp;».&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Mika_Sperling_13_2fca96a2a3.jpg"></figure>Mika Sperling&nbsp;: «&nbsp;C'était très thérapeutique. Je n'avais pas prévu qu'il en soit ainsi, mais c'est arrivé. Parfois, les choses empiraient avant de s'améliorer à nouveau, si bien que pendant le processus, je ne savais pas toujours si ce que je faisais me faisait du mal ou m'aidait&nbsp;».<figure class="image"><img src="/uploads/Mika_Sperling_19_15cbbe1894.jpg"><figcaption>Des découpages de mon grand-père que je ne veux pas regarder.</figcaption></figure>Mika Sperling&nbsp;: «&nbsp;Concernant la forme, j'ai essayé des tonnes de choses, différents médiums, la performance vidéo, les collages, les dessins, les enregistrements sonores, l'écriture, la poésie, la photographie... À la fin, je suivais mon instinct pour savoir quels travaux valaient la peine d'être poursuivis, je demandais l'avis de mes amis et collègues... Au début, je ne faisais pas confiance à l'écriture, jusqu'à ce qu'une nuit, j'écrive tout le dialogue fictif entre mon grand-père et moi et que la "pièce" avec un échiquier apparaisse. À partir de là, je l'ai remplie avec d'autres "preuves", pour donner au spectateur juste assez d'indices pour qu'il découvre lui-même l'horrible crime&nbsp;».&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Mika_Sperling_8_e3fc70037d.jpg"></figure>Mika Sperling&nbsp;: «&nbsp;Je veux exprimer la souffrance qu'un enfant endure lorsqu'une personne de confiance abuse de lui. La force qu'il faut pour parler, la honte et de la peur que l'on ressent souvent à cause du reste de la famille. Je ne voulais plus que cela repose sur mes épaules&nbsp;».&nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Mika_Sperling20_cfc3bb56b3.jpg"><figcaption>Mon grand-père sur sa terrasse. 1994.</figcaption></figure>Mika Sperling&nbsp;: «&nbsp;J'ai prévenu toutes les autres survivantes pour les assurer que je ne les nommerais pas et que je ne montrerais pas leurs visages. Six ont accepté de faire partie de l'exposition en tant que couleur que j'utilise dans les collages. Je suis violette claire. La plupart d'entre elles m'ont soutenu dans ma démarche ou n'ont pas réagi du tout. Il y a eu quelques voix dans ma famille qui s'inquiétaient des rumeurs et du retour de bâton pour nos enfants et les générations futures.&nbsp;»&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Mika_Sperling_11_14aafc8db9.jpg"></figure>Mika Sperling&nbsp;: «&nbsp;À 23 ans, j'ai été inspirée par une femme photographe venue donner un cours à notre faculté. J'ai décidé de me rendre dans mon pays natal, la Russie, pour la première fois, avec un appareil photo et d'explorer mes racines à travers lui. C'était un outil qui me donnait accès à différents foyers. Je ne pense pas que j'étais consciente de ce que je cherchais vraiment ou de la raison pour laquelle j'avais choisi la photographie en premier lieu. Depuis mon enfance, je n'avais vu que des photos en noir et blanc de la Russie et de la vie de ma famille avant que nous n'émigrions en Allemagne. D'une certaine manière, je pense que je voulais créer des images colorées de la Russie actuelle, pour la rendre réelle à mes yeux&nbsp;».&nbsp; C'est un moment tendre et terrible que l'on passe dans ce bout d'histoire personnelle raconté à Arles par Mika Sperling. En mélangeant ainsi les formes, elle a pu nous permettre de l’appréhender malgré sa monstruosité et va sans doute nous rester en mémoire longtemps.<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Mika_Sperling_21_eabb975dcb.jpg"><figcaption>Je déteste les roses, à 11 mètres, 2020.</figcaption></figure>

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grand-père et moi

Dans l’exposition collective «&nbsp;Dress Code&nbsp;» à la Fondation Manuel Rivera Ortiz, en ouvrant une fenêtre qui donne sur une courette, surprise ! on se retrouve face à des visions inversées, du sol vers le haut, sous des jupes. Moment pas désagréable devant de ce joli pied de nez complètement réactualisé&nbsp;: le voyeurisme est désormais tout public. En effet, tous les genres étant présents sous ces jupes, ces prises de vues irrévérencieuses (désignées sous le terme "upskirting" en anglais) sont en mesure d’amuser ou émoustiller (légèrement) filles, garçons, et trans.&nbsp; De l'"upskirting" inclusif en quelque sorte.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Robin_Block_De_Friberg_1_d68dbd8c7d.jpg"></figure>Robin Block De Friberg&nbsp;est un jeune photographe né en 1995, qui, après une licence en cinéma, spécialité documentaire, à l’ESRA, et «&nbsp;avec beaucoup de questions en tête&nbsp;», a eu la bien bonne idée de partir pour un voyage seul autour du monde de deux ans (oui, on l’envie…) &nbsp;Voyage au cours duquel il a eu une révélation&nbsp;: la photographie était faite pour lui. L’ultime étape de son périple&nbsp;: le Japon, et là, seconde révélation…<figure class="image"><img src="/uploads/Robin_Block_De_Friberg_8_4258f1d1ad.jpg"></figure>Robin Block De Friberg&nbsp;:&nbsp;«&nbsp;C’est lors d’un séjour au Japon que l’idée de la série «&nbsp;Sous les jupes&nbsp;» émerge. Dans ce pays, tous les téléphones sont calibrés pour déclencher une alarme sonore ou lumineuse dès qu’on veut prendre une photo, aussi banale soit-elle, un système mis en place pour traquer les pervers masculins dans les transports en commun. C’est le point de départ d’une réflexion personnelle autour de ce vêtement (la jupe) et du voyeurisme latent qui l’entoure&nbsp;».&nbsp; Incroyable, non&nbsp;?<figure class="image"><img src="/uploads/Robin_Block_De_Friberg_7_dec53309b4.jpg"></figure>Robin Block De Friberg&nbsp;:&nbsp;«&nbsp;Quand on est enfant, on va “se réfugier sous les jupes de sa mère”.&nbsp; Et adulte, si on se retrouve sous des jupes, c’est parce qu'on y a été invité.»<figure class="image"><img src="/uploads/Robin_Block_De_Friberg_6_0e586ffd4d.jpg"></figure>Robin Block De Friberg&nbsp;:&nbsp;« Où est la limite entre le fantasme et le voyeurisme ? Que peut -il se cacher en-dessous ? Filles, garçons, transgenre ? Sous les apparences, se cachent parfois d’autres mouvances. » Toute sortes de questions qu’il est bon de se poser en effet, tout en espérant que cela ne l’empêche pas de poursuivre cette série.<figure class="image"><img src="/uploads/Robin_Block_De_Friberg_9_66bd268020.jpg"></figure>Dans tous les cas, Robin Block De Friberg&nbsp;nous a permis à toutes, tous, et trans de se rincer l’œil tout en se gondolant et d’apprendre une anecdote plutôt sensationnelle à partager lors de diners. Merci donc !<figure class="image"><img src="/uploads/Robin_Block_De_Friberg_5_96eaf95e12.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Robin_Block_De_Friberg_4_7c992ffec7.jpg"></figure>&nbsp;

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Sous les jupes

En préambule de sa très grande exposition arlésienne à la “Croisière“, dans le cadre des Rencontres de la Photo de Arles, il est dit : «&nbsp;Ne dites surtout pas à Katrien de Blauwer qu’elle fait des collages&nbsp;». Katrien de Blauwer est effectivement assez difficile à ranger dans un genre défini, et c’est tant mieux. Même si elle utilise forcément de la colle, elle est bien loin du genre collage - pratique vieille d’un siècle – au sens où on l’entend généralement, que ce soit de l’absurdité réjouissante chez les surréalistes ou de la surenchère permise par le numérique plus actuel. Sa propre définition est surprenante et justifie du même coup sa présence au sein des Rencontres de Photographie « Disons que je suis une photographe sans appareil. La coupe est comparable chez moi au déclic de l’appareil photo ».&nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Katrien_de_Blauwer_15_e8ee6f083e.jpg"></figure>L’intérêt du travail de Katrien de Blauwer est en effet bien plus dans la découpe que dans le collage. Elle tranche dans des images depuis longtemps maintenant, c’est devenu une experte dans l’art du “Cut” pourrait-on dire (ou “découpe” en français). Les termes anglais de “cut”, «&nbsp;“cutting” ou “cutup” font référence à des pratiques artistiques - consistant à juxtaposer des éléments de façon franche ou/et aléatoire - bien plus proches de sa démarche que celle du collage.&nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Katrien_de_Blauwer_17_74663add86.jpg"></figure>Son approche est mentale, conceptuelle, radicale&nbsp;: Katrien de Blauwer est dans une absolue sobriété dans ses formats et dans son utilisation de matériaux et outils. Ses “cuts” sont de dimensions réduites et ont l’inatteignable simplicité d’un art minimal. En ou deux traits droits et francs de découpe, elle tranche dans les images à l’emporte-pièce. Elle en extrait des bandes qu’elle assemble, au nombre maximum de deux, dans une nouvelle composition qui se contente de les juxtaposer.&nbsp;Elle y adjoint souvent des rectangles de surfaces plus silencieuses, en papier vierge de tout motif, de couleurs unies un peu passées. C’est une sorte d’habillage-cadre en harmonie avec son assemblage. Il lui arrive parfois de renforcer la force de sa composition par quelques gribouillis nerveux au crayon de couleur ou par un trait de peinture jeté vivement. Et tout est dit.<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Katrien_de_Blauwer_24_4d4e1ecff5.jpg"></figure>Katrien de Blauwer est née à Renaix, dans les Ardennes belges en&nbsp;1969. À Gand, elle a étudié la peinture et, à Anvers, la mode, des études qu’elle a chaque fois abandonnées. Puis elle a trouvé un mode d’expression qui lui était profondément nécessaire et y demeure attachée.&nbsp;Contrairement à la pratique du collage, elle donne plus l’impression de soustraire que d’ajouter, jamais de surenchère mais plutôt la captation partielle de deux morceaux de réel, qu’elle ajuste bord à bord tout simplement, comme guidée par un instinct surgi de son inconscient ou de sa mémoire.<figure class="image"><img src="/uploads/Katrien_de_Blauwer_14_f251d220fa.jpg"></figure>Katrien De Blauwer aime le vieux papier de façon évidente&nbsp;avec un goût intransigeant et sûr pour les photographies en noir et blanc des magazines des années&nbsp;1920 à 1960. Par son travail,&nbsp;elle donne une nouvelle chance à des images destinées à la complète disparition. Elle produit de nouvelles images au charme puissant par leur grande harmonie formelle, y compris dans le prélèvement de bandes monochromes&nbsp;dont l’ancienneté et le pâlissement du papier ne dénote jamais. Ses&nbsp;compositions, soignées, élégantes et séduisantes au premier abord, incitent le spectateur à apprécier la franchise de ses coupes.<figure class="image"><img src="/uploads/Katrien_de_Blauwer_4_718e9358f4.jpg"></figure>Entre les photos noir et blanc et nous, Katrien De Blauwer devient une intermédiaire neutre mais tranchante : sans être l'auteur des photographies, elle se les approprie complètement et les ingère dans son propre monde intérieur, un monde qu'elle révèle par ses “cuts”. Cette matière première qu’elle triture fait aussi partie de notre mémoire individuelle, celle des vieux magazines qu’on a pu feuilleter dans des greniers, des codes esthétiques dans lesquels on a un certain plaisir à se replonger. Ainsi son histoire personnelle rejoint l'histoire de tous. Elle dit d'ailleurs que son travail porte essentiellement sur la mémoire. En réagençant cette matière faite de personnages ressurgis du passé, elle réactive des fragments de cette mémoire collective, et se permet de communiquer directement avec notre inconscient après avoir su laisser parler le sien. &nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Katrien_de_Blauwer_22_96d54cf93e.jpg"></figure>L’œuvre de Katrien de Blauwer contient une charge indéniable de sensualité qui saute aux yeux. Les corps anonymes dont elle extrait des bandes proviennent surtout de femmes, il y a une inclinaison pour un certain “glamour sexy” dans ses choix. Les fragments corporels semblent provenir de mannequins d’une mode désuète, des starlettes des films noirs ou de la Nouvelle Vague, voire d’actrices complètement oubliées,&nbsp;issues de films sentimentaux ou presque érotiques.&nbsp;Elle ne cherche jamais la mutilation de corps nus ou habillés, mais plutôt une fascination ou une tendresse esthétique pour la femme idéalisée telle qu’on la rencontrait à longueur de pages dans les publications de ces années-là.&nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Katrien_de_Blauwer_10_a9b87d5b98.jpg"></figure>Au détour d’un troublant assemblage, il est possible qu’un geste en suspens laisse entrevoir une étreinte, une caresse ou un regard sans que l’on ne soit jamais sûr de son existence. Rien d’explicite chez elle. « Ce que déterre Katrien de Blauwer dans ses images en noir et blanc c’est l’archéologie d’une ambiguïté. Cette ambiguïté du désir, elle ne la barre pas d’un coup de cutter rageur : au contraire, elle l’intéresse. Elle la travaille au maximum. Elle l’affine, la rend coupante » (Philippe Azoury en présentation de son livre).&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Katrien_de_Blauwer_20_3bade3d849.jpg"></figure>La science du “cutting” dont elle fait preuve depuis des années à travers un corpus déjà immense peut être aussi vécue par le spectateur comme un équivalent de montage cinéma. En face de l’un de ses “cuts”, on peut avoir l’impression de se situer pile au point de montage entre deux plans. Comme si la juxtaposition n’était pas issue de deux images fixes mais bien de pellicule en mouvement dont elle aurait supprimé quelques images-secondes. Tout y fait penser&nbsp;: le noir et blanc granuleux, les corps parfois en mouvement. La tentation est grande de laisser vivre en soi l’intense charge narrative ses “cuts”, comme des fragments de fictions. On reste ainsi figé entre deux plans tel le fragment d’un film dont la narration s’est échappée définitivement selon le scénario possible de tout un chacun.&nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Katrien_de_Blauwer_19_0628650e20.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Katrien_de_Blauwer_5_b77cf821d0.jpg"></figure>Devant le travail de Katrien de Blauwer, c’est aussi au regardeur d’effectuer une tâche, de faire l’effort de lâcher prise pour saisir ce fil ténu, inconscient et poétique, pouvant l’entrainer directement au cœur de ces compositions. Ou lui permettant de suivre un étroit chemin mental les reliant les unes aux autres. Aucun de ses “cuts” n’est explicitement narratif et encore moins basiquement symbolique, et c’est là toute leur force. Il ne s’agit pas de comprendre ces “cuts” mais bien plutôt de les laisser se développer dans le terreau de notre inconscient.&nbsp; Une expérience captivante pour peu qu’on arrive à s’y laisser prendre. Nul n’est à l’abri de se retrouver complètement pantois, absorbé, médusé par la puissance nichée dans ces “cuts” aux dimensions si petites et au matériau si humble.&nbsp; Cet éblouissement, c’est tout le mal que l’on vous souhaite !<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Katrien_de_Blauwer_11_550a76dfb5.jpg"></figure>« Les photos qu’elle ne montre à personne », livre chez Textuel et exposition dans les Rencontres de la Photographie, à la Croisière, 65 boulevard Émile-Combes, à Arles. Jusqu’au 25 septembre. Nous voudrions terminer récréativement par <a href="https://brainto.com/posts/court-circuit">cet autre artiste</a> dont on sait que le nom : &nbsp;Fontanesi. Lui aussi ne mélange que deux images par un seul trait de coupe pour en constituer une toute nouvelle, mais dans un but totalement différent. Celui de générer une image incongrue, insolite, comique, surréaliste et très italienne.<figure class="image"><img src="/uploads/Katrien_de_Blauwer_21_c4c6865113.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Katrien_de_Blauwer_3_cc2c0b2ea0.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Katrien_de_Blauwer_23_d30262ffde.jpg"></figure>

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ne montre à personne

Sur OpenSea (la plus grande place de marché NFT au monde) un olibrius a <a href="https://opensea.io/collection/fartverse">mis en vente</a> pas moins de 1000 petits films dont le son est un de ses pet et l’image un sorte de petite animation de type explosion cosmique calée sur la flatulence. Nous devons cette mise sur le marché artistico-gazeuse à un certain Lucas Rizzotto. Il s'explique&nbsp;: «&nbsp;L'homme moyen pète entre 5 et 15 fois par jour, et presque à chaque fois, il s'agit d'un de ces pets ordinaires qui font tourner le monde, nous reliant par le son et le gaz, sans distinction de race, d'ethnie ou de sexe. Les pets ordinaires sont le grand égalisateur - et leur omniprésence est précisément ce qui les rend spéciaux. Ce Meta F-Art est une œuvre d'art réalisée en collaboration entre l'homme et la machine. Le son que vous entendez est un pet réel et unique enregistré en studio, tandis que les images sont des œuvres d'art génératives.&nbsp;»&nbsp;<figure class="image"><a href="https://opensea.io/collection/fartverse"><img src="/uploads/Lucas_Rizzotto_7_65f88b4731.jpg"></a></figure>Lucas Rizzotto a pour projet de vie avoué de produire du divertissement parlant du futur et de devenir connu. «&nbsp;Je crée des projets technologiques passionnants, ridicules et étonnamment perspicaces, qui nous montrent un aperçu de l'avenir, et je réalise ensuite des vidéos hilarantes à leur sujet pour que des millions de personnes&nbsp;les voient.&nbsp;»&nbsp; Il a peut-être trouvé une place à prendre, qui sait&nbsp;? Sa devise est «&nbsp;building the future, one weird idea at a time. » soit «&nbsp;construire l'avenir une idée bizarre à la fois.&nbsp;» Avec des idées de vidéos comme celle ci-dessus : «&nbsp;J'ai transformé 1000 de mes pets en art (pour sauver le monde)&nbsp;» mais aussi&nbsp;: «&nbsp;J'ai donné une âme à mon micro-ondes avec l'IA et il a essayé de me tuer&nbsp;» ou encore&nbsp;: «&nbsp;J'ai transformé ma petite amie en instrument de musique !&nbsp;» sans oublier&nbsp;: «&nbsp;J’ai fait une version de Tinder contrôlée par le cerveau.&nbsp;»<figure class="image"><img src="/uploads/Lucas_Rizzotto_11_5eb837fc61.jpg"></figure>Pour la proposition particulièrement potache qui nous concerne aujourd’hui, il n’a pas ménagé ses efforts au vu de la quantité de méthane produite, du nombre d’animations et de la longueur de la vidéo (ci-dessus) qui explique l’entreprise dans tous les détails. Très impliqué, nous a-t-il semblé pour un projet pourtant si gazeux (et possiblement fatiguant), sa grande motivation vient d’une profonde déception comme il nous l’explique.&nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Lucas_Rizzotto_2_031f9e4074.jpg"></figure>Lucas Rizzotto&nbsp;: «&nbsp;Ce projet a une origine intéressante. Comme vous le savez, je fais beaucoup d'efforts pour rendre mes projets intelligents. Bien sûr, j'aime faire des choses qui sont divertissantes et amusantes&nbsp;à regarder, mais en fin de compte, je veux qu'elles soient une exploration plus profonde des thèmes et de notre relation à la technologie. Et bien sûr cette vidéo ne fait rien de tout cela. C'est parce que, lorsque j'ai commencé à travailler dessus, j'étais dans une mauvaise passe.&nbsp;»<figure class="image"><img src="/uploads/Lucas_Rizzotto_13_f284c39b94.jpg"></figure>Lucas Rizzotto&nbsp;: «&nbsp;Je sais que cette vidéo contient des messages sous-jacents, sa critique des NFT est assez évidente, même si elle est à bien des égards totalement hypocrite. Mais la vraie raison pour laquelle j'ai décidé de consacrer des mois de ma vie à transformer des pets en “art”, c'est que mon dernier projet a été un échec total.&nbsp;»<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/C1G5b_2PYj0" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>Lucas Rizzotto&nbsp;: «&nbsp;La vidéo en question était une chose à laquelle je pensais depuis des années, sur laquelle j'ai passé 8 mois, et lorsque je l'ai lancée sur Youtube, elle a eu le nombre de vues le plus bas que je n’ai jamais eu. En conséquence, je suis devenu non seulement déprimé, mais aussi profondément cynique.&nbsp;» Il s’agit d’une vidéo dans laquelle il montrait comment son four à micro-ondes semblait avoir été envahi par des intentions meurtrières après y avoir intégré un logiciel d'intelligence artificielle. Il avait décidé de recréer un ami imaginaire de son enfance, un micro-ondes qu'il appelait Magnetron. Pour ce faire, il a acheté un micro-ondes dans lequel il a implanté GPT-3, un système d'intelligence artificielle textuelle sophistiqué mis au point par OpenAI, la société de recherche en IA fondée par Elon Musk.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Lucas_Rizzotto_9_b307020a72.jpg"></figure>Lucas Rizzotto&nbsp;: «&nbsp;J'ai commencé à me demander&nbsp;: pourquoi faire tous ces efforts pour créer des choses significatives si le monde ne s'en soucie pas ? Pourquoi devrais-je même essayer de faire de l'art si le monde ne l'apprécie pas ? Bon sang, je pourrais aussi bien faire de l'art avec mes pets. Et c'est ce que j'ai fait. »<figure class="image"><img src="/uploads/Lucas_Rizzotto_8_e8aedab0ae.jpg"></figure>Finalement, un mois après, la vidéo du micro-ondes a eu pas mal de succès sur Twitter, devenant sa deuxième création la plus populaire sur la chaîne. Il a (enfin) compris que le succès dans ce monde de médias sociaux est imprévisible. Il n’avait qu’à faire de son mieux et espérer.&nbsp; Lucas Rizzotto&nbsp;: «&nbsp;Mais au moment où ces bonnes choses sont arrivées, j'avais déjà presque terminé ce projet de pets - à l'image de ce que j'aimerais que soit ma chaîne Youtube : une capsule cynique et en colère, mais drôle. J'ai donc décidé de le terminer.&nbsp;»<figure class="image"><img src="/uploads/Lucas_Rizzotto_14_aef19a24d8.jpg"></figure>Lucas Rizzotto&nbsp;: «&nbsp;J'espère que vous avez apprécié ce détour bizarre dans le monde des Cryptos et NFTs. Je sais que ce n'est pas ce pour quoi vous me suivez, mais je me devais d’essayer de faire quelque chose dans ce domaine - prouver que l'on peut utiliser cette technologie pour quelque chose de bien. Prouver qu'elle peut avoir un sens si les gens commencent à faire de vrais efforts et à s'intéresser à la vision d'un Internet décentralisé.&nbsp;»<figure class="image"><img src="/uploads/Lucas_Rizzotto_10_26404a2932.jpg"></figure>Il semblerait que ce bon Lucas a réussi à vendre une trentaine de ses pets visualisés, pour un prix moyen équivalent à 80 dollars. En tous cas, il a dû surtout y gagner un peu de viralité, le sujet étant porteur. En attendant encore plus de visibilité, Lucas Rizzotto&nbsp;arrive par son entreprise de divertissement futuristique à se dégager un petit revenu par <a href="https://www.patreon.com/LucasRizzotto">son</a> Patreon (1 811,68&nbsp;€ sur les 3 011,55 € demandés par mois). Lucas Rizzotto&nbsp;: «&nbsp;Mes principales factures sont payées ! Une fois que le but sera atteint, je pourrai enfin quitter mon travail alimentaire et travailler à plein temps sur "Lucas Builds The Future" !&nbsp;» Il a l’air d’avoir une certaine volonté à persister dans sa démarche ce bon Lucas Rizzotto, il y a donc des chances qu’il fasse partie du divertissement au futur&nbsp;après tout.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Lucas_Rizzotto_12_14b695919c.jpg"></figure>

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pets dans l'espace

Depuis le 24 février 2022, des vies d’artistes ont complètement basculé en Ukraine bien sûr, mais en Russie également - même si la sécurité physique n’est pas en jeu. Les échanges de ces artistes russes avec une partie du monde est devenue aussi difficile que la diffusion de leurs productions. Le son minimal et les visuels “oscillo” de Cautosome nous accompagnaient bien avant les “évènements”, il y a donc toutes les raisons de parler de lui, d’autant qu’il s’est débrouillé pour répondre à quelques questions concernant sa pratique. Il était ravi et surpris que l’on tente de le joindre pour cela.&nbsp; En compagnie de Cautosome, il sera question de certains courants de la musique électronique et d’un secteur de niche en expression visuelle&nbsp;: l’ “Oscillo Art”. Du noir uni émerge une proposition d’image essorée à sa définition la plus élémentaire et qui vibre par sa lumière verte en accord avec le son électro. Comme récepteurs auditifs et visuels, nous vivons le plaisir ultra simple d’un art minimal complètement hors du temps, sans la moindre surenchère. Cette simplicité visuelle et sonore se retrouve dans les explications de Cautosome et la satisfaction évidente que sa pratique lui procure.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Cautosome6_e86d8ad067.jpg"></figure>Cautosome&nbsp;: «&nbsp;Oh, l’histoire de mes débuts en musique aurait pu être très originale, mais dans mon cas, elle est classique&nbsp;: un flash avec une pensée venue toute seule&nbsp;: pourquoi n'essaierais-je pas de jouer dans FL Studio ? Et c'est là que tout a commencé.&nbsp;» FL Studio est un logiciel de production de musique constitué d'un éditeur audio et d'un séquenceur basé sur le concept de patterns à arranger dans une liste de lecture. FL Studio peut charger et exécuter des plug-ins, instruments virtuels ou effets.&nbsp; Cautosome&nbsp;: «&nbsp;Beaucoup de choses ont changé depuis, j'ai changé de DAW (Digital Audio Workstation), acheté des moniteurs de studio, un synthétiseur à mon goût et j'ai déjà sorti 35 titres. L'une de mes principales inspirations était Aphex Twin, mais d'autres personnes comparent plus souvent ma musique à Autechre, ce qui est très cool aussi, je trouve.&nbsp;»<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/FRhqGZeEDtg" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>En tant que musicien électro, Cautosome dit faire partie de ce courant appelé IDM, pour l’Intelligent Dance Music. Ce genre musical électronique a émergé au début des années 1990. Il est originellement influencé par le développement de l’Electronic Dance Music (EDM) underground, comme la techno de Détroit, et une variante de styles de breakbeat lancés au Royaume-Uni à cette même période. Les origines stylistiques de l'IDM reposent plus sur l'expérimentation individualiste que sur l’évolution de la Dance elle-même.&nbsp;<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/-FKYpZ2y2O4" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>Aussi décrié par certains comme « un terme débile destiné à distinguer la musique électronique des années '90, puis plus tard à définir une musique qui se joue aussi bien dans les clubs qu'à la maison. » Mais au bout du compte, on peut considérer que des artistes comme Aphex Twin ou Autechre, pour les plus connus, ont principalement contribué à l'évolution du genre. Un genre que Cautosome perpétue à sa façon.<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/At4E9TRdgJY" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div><figure class="image"><img src="/uploads/Cautosome9_4c2b55a4e5.jpg"></figure>Cautosome&nbsp;: «&nbsp;L’histoire de mes débuts en Oscillo Art aurait pu être très originale, mais... Je crois que j'ai déjà dit ça avant&nbsp;! L’histoire de mon inspiration, c’est Internet&nbsp;: par ces moments où l'on saute d'un lien à l'autre, où l'on regarde une vidéo après l'autre sur YouTube, et c'est ainsi que je me suis retrouvé sur la chaîne de Jerobeam Fenderson.&nbsp; J'ai commencé à m'intéresser de près à la manière d'obtenir une image à partir d'un son. Ensuite, cela a nécessité beaucoup de recherches, de lectures, de tentatives ratées, mais tout semble fonctionner à présent !&nbsp;» L’ami Cautosome est bien tombé, car effectivement Jerobeam Fenderson&nbsp;est une figure incontournable en matière d’Oscillo Art et il explique limpidement (ou presque) dans la vidéo ci-dessous comment la transcription de sons en image peut se réaliser via un oscilloscope. Cet art de niche intrigue quand même pas mal de monde puisque 1,6 millions de personnes&nbsp;l’ont visionnée depuis 2014.<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/rtR63-ecUNo" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>Dans le cas ci-dessus, ce que vous voyez est ce que vous entendez : le signal audio est envoyé directement dans l'oscilloscope, où les graphiques vectoriels sont dessinés avec le son et filmés sur un oscilloscope Tektronix 5103N. Il a donc utilisé un véritable oscilloscope physique mais il existe un émulateur numérique, c’est-à-dire un (unique) logiciel Oscistudio qui transforme votre son en images animées type oscilloscope. Tous les softs développés sont disponibles pour les futurs passionnés&nbsp;<a href="https://oscilloscopemusic.com/index.php">sur une plateforme</a> du sieur Jerobeam Fenderson dédiée à l’oscillo (<a href="https://oscilloscopemusic.com/software.php">ici</a>). Et pour ceux qui voudraient juste faire mumuse, une version basique et gratuite d’un visualiseur oscillo vous tend les bras&nbsp;<a href="https://oscilloscopemusic.com/osci.php">ici</a>. Oscistudio pouvant même être associé à Blender&nbsp;:<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/-s4qTqCmiy0" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>Cautosome&nbsp;: «&nbsp;je ne me considère pas comme un professionnel du sujet, mais plutôt comme un passionné. J'utilise de nombreuses méthodes et logiciels différents pour mon travail. Par exemple Oscistudio, Blender, Processing, Ableton Live, Max for Live, les synthétiseurs VST et tout ce qui peut être au moins un peu utile. Parfois (presque toujours, arrggghhhh !!), tout cela n'est pas très stable, et une douzaine de plantages/ratages avant d’aboutir à un travail réussi est monnaie courante. »<figure class="image"><img src="/uploads/Cautosome2_e983e32316.jpg"></figure><div class="raw-html-embed"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/X0LWyp-qXNk" title="YouTube video player" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></div>Cautosome&nbsp;: «&nbsp;Je vais tout de même essayer de décrire mon processus de manière à ce que même un enfant puisse le comprendre. Prenons une source image&nbsp;: un modèle 3D, une vidéo, des photos, presque n'importe quoi, que nous convertissons utilisant de la magie et des prières en un fichier audio .wav bourdonnant (et répugnant pour les oreilles). Puis nous collons ce fichier dans un visualiseur d'oscilloscope virtuel (malheureusement, je n'ai jamais réussi à obtenir un oscilloscope physique) et il nous reste plus qu’à observer la beauté !&nbsp;»<figure class="image"><img src="/uploads/Cautosome1_2fcf68a881.jpg"></figure>Cautosome&nbsp;: «&nbsp;Mon inspiration est partout ! Il existe une infinité d'objets, de personnages et de formes géométriques fantaisistes que je n'ai pas encore utilisés. Je me dis toujours&nbsp;: un jour, un jour, je les ferai …&nbsp;&nbsp;Il n'y a pas de déclaration d’intention ou de grandes idées dans mon art. Je fais ce que je sais faire et ce que j'aime faire. Puis je peux le montrer à des gens qui l'aiment aussi. C'est aussi simple que ça !&nbsp;»<figure class="image"><img src="/uploads/Cautosome3_b3ea25a2f0.jpg"></figure> &nbsp;<div class="raw-html-embed"><blockquote class="instagram-media" data-instgrm-captioned="" data-instgrm-permalink="https://www.instagram.com/tv/CfHDsFhFrH5/?utm_source=ig_embed&amp;utm_campaign=loading" data-instgrm-version="14" style=" background:#FFF; border:0; border-radius:3px; box-shadow:0 0 1px 0 rgba(0,0,0,0.5),0 1px 10px 0 rgba(0,0,0,0.15); margin: 1px; max-width:540px; min-width:326px; padding:0; width:99.375%; width:-webkit-calc(100% - 2px); width:calc(100% - 2px);"><div style="padding:16px;"> <a href="https://www.instagram.com/tv/CfHDsFhFrH5/?utm_source=ig_embed&amp;utm_campaign=loading" style=" background:#FFFFFF; line-height:0; padding:0 0; text-align:center; text-decoration:none; width:100%;" target="_blank"> <div style=" display: flex; flex-direction: row; align-items: center;"> <div style="background-color: #F4F4F4; border-radius: 50%; flex-grow: 0; height: 40px; margin-right: 14px; width: 40px;"></div> <div style="display: flex; flex-direction: column; flex-grow: 1; justify-content: center;"> <div style=" background-color: #F4F4F4; border-radius: 4px; flex-grow: 0; height: 14px; margin-bottom: 6px; width: 100px;"></div> <div style=" background-color: #F4F4F4; border-radius: 4px; flex-grow: 0; height: 14px; width: 60px;"></div></div></div><div style="padding: 19% 0;"></div> <div style="display:block; height:50px; margin:0 auto 12px; width:50px;"><svg width="50px" height="50px" viewBox="0 0 60 60" version="1.1" xmlns="https://www.w3.org/2000/svg" xmlns:xlink="https://www.w3.org/1999/xlink"><g stroke="none" stroke-width="1" fill="none" fill-rule="evenodd"><g transform="translate(-511.000000, -20.000000)" fill="#000000"><g><path d="M556.869,30.41 C554.814,30.41 553.148,32.076 553.148,34.131 C553.148,36.186 554.814,37.852 556.869,37.852 C558.924,37.852 560.59,36.186 560.59,34.131 C560.59,32.076 558.924,30.41 556.869,30.41 M541,60.657 C535.114,60.657 530.342,55.887 530.342,50 C530.342,44.114 535.114,39.342 541,39.342 C546.887,39.342 551.658,44.114 551.658,50 C551.658,55.887 546.887,60.657 541,60.657 M541,33.886 C532.1,33.886 524.886,41.1 524.886,50 C524.886,58.899 532.1,66.113 541,66.113 C549.9,66.113 557.115,58.899 557.115,50 C557.115,41.1 549.9,33.886 541,33.886 M565.378,62.101 C565.244,65.022 564.756,66.606 564.346,67.663 C563.803,69.06 563.154,70.057 562.106,71.106 C561.058,72.155 560.06,72.803 558.662,73.347 C557.607,73.757 556.021,74.244 553.102,74.378 C549.944,74.521 548.997,74.552 541,74.552 C533.003,74.552 532.056,74.521 528.898,74.378 C525.979,74.244 524.393,73.757 523.338,73.347 C521.94,72.803 520.942,72.155 519.894,71.106 C518.846,70.057 518.197,69.06 517.654,67.663 C517.244,66.606 516.755,65.022 516.623,62.101 C516.479,58.943 516.448,57.996 516.448,50 C516.448,42.003 516.479,41.056 516.623,37.899 C516.755,34.978 517.244,33.391 517.654,32.338 C518.197,30.938 518.846,29.942 519.894,28.894 C520.942,27.846 521.94,27.196 523.338,26.654 C524.393,26.244 525.979,25.756 528.898,25.623 C532.057,25.479 533.004,25.448 541,25.448 C548.997,25.448 549.943,25.479 553.102,25.623 C556.021,25.756 557.607,26.244 558.662,26.654 C560.06,27.196 561.058,27.846 562.106,28.894 C563.154,29.942 563.803,30.938 564.346,32.338 C564.756,33.391 565.244,34.978 565.378,37.899 C565.522,41.056 565.552,42.003 565.552,50 C565.552,57.996 565.522,58.943 565.378,62.101 M570.82,37.631 C570.674,34.438 570.167,32.258 569.425,30.349 C568.659,28.377 567.633,26.702 565.965,25.035 C564.297,23.368 562.623,22.342 560.652,21.575 C558.743,20.834 556.562,20.326 553.369,20.18 C550.169,20.033 549.148,20 541,20 C532.853,20 531.831,20.033 528.631,20.18 C525.438,20.326 523.257,20.834 521.349,21.575 C519.376,22.342 517.703,23.368 516.035,25.035 C514.368,26.702 513.342,28.377 512.574,30.349 C511.834,32.258 511.326,34.438 511.181,37.631 C511.035,40.831 511,41.851 511,50 C511,58.147 511.035,59.17 511.181,62.369 C511.326,65.562 511.834,67.743 512.574,69.651 C513.342,71.625 514.368,73.296 516.035,74.965 C517.703,76.634 519.376,77.658 521.349,78.425 C523.257,79.167 525.438,79.673 528.631,79.82 C531.831,79.965 532.853,80.001 541,80.001 C549.148,80.001 550.169,79.965 553.369,79.82 C556.562,79.673 558.743,79.167 560.652,78.425 C562.623,77.658 564.297,76.634 565.965,74.965 C567.633,73.296 568.659,71.625 569.425,69.651 C570.167,67.743 570.674,65.562 570.82,62.369 C570.966,59.17 571,58.147 571,50 C571,41.851 570.966,40.831 570.82,37.631"></path></g></g></g></svg></div><div style="padding-top: 8px;"> <div style=" color:#3897f0; font-family:Arial,sans-serif; font-size:14px; font-style:normal; font-weight:550; line-height:18px;">Voir cette publication sur Instagram</div></div><div style="padding: 12.5% 0;"></div> <div style="display: flex; flex-direction: row; margin-bottom: 14px; align-items: center;"><div> <div style="background-color: #F4F4F4; border-radius: 50%; height: 12.5px; width: 12.5px; transform: translateX(0px) translateY(7px);"></div> <div style="background-color: #F4F4F4; height: 12.5px; transform: rotate(-45deg) translateX(3px) translateY(1px); width: 12.5px; flex-grow: 0; margin-right: 14px; margin-left: 2px;"></div> <div style="background-color: #F4F4F4; border-radius: 50%; height: 12.5px; width: 12.5px; transform: translateX(9px) translateY(-18px);"></div></div><div style="margin-left: 8px;"> <div style=" background-color: #F4F4F4; border-radius: 50%; flex-grow: 0; height: 20px; width: 20px;"></div> <div style=" width: 0; height: 0; border-top: 2px solid transparent; border-left: 6px solid #f4f4f4; 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margin-bottom:0; margin-top:8px; overflow:hidden; padding:8px 0 7px; text-align:center; text-overflow:ellipsis; white-space:nowrap;"><a href="https://www.instagram.com/tv/CfHDsFhFrH5/?utm_source=ig_embed&amp;utm_campaign=loading" style=" color:#c9c8cd; font-family:Arial,sans-serif; font-size:14px; font-style:normal; font-weight:normal; line-height:17px; text-decoration:none;" target="_blank">Une publication partagée par Cautosome (@cautosome)</a></div></blockquote> <script async="" src="//www.instagram.com/embed.js"></script></div>Cautosome&nbsp;: «&nbsp;Malheureusement je n’ai jamais pu me produire en live ou en performance. J'ai été invité à plusieurs événements dans d'autres pays, mais en raison de mes problèmes de santé et de ma faible mobilité, j'ai dû refuser. Mais je n'exclus pas cette possibilité à l'avenir.&nbsp;»<div class="raw-html-embed"><iframe style="border-radius:12px" src="https://open.spotify.com/embed/album/1R8X9BL3bFKYRNQyfBM0lo?utm_source=generator" allowfullscreen="" allow="autoplay; clipboard-write; encrypted-media; fullscreen; picture-in-picture" width="100%" height="380" frameborder="0"></iframe></div>

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electro & oscillo

Lorsque le virus a débarqué et que tout le monde a brusquement dû se masquer, ses détournements de peintures à l'huile historiques ont fait mouche en devenant internationalement viraux.. Des visages de la grande bourgeoisie de la Renaissance masqués par Volker Hermes, voilà qui symbolise parfaitement, et de manière presque psychique, la période Corona. En rentrant en collision de façon amusante avec la réalité extérieure, ils sont restés intimement liés dans nos mémoires à cette période étrange. Si l'on google Volker Hermes, on a vite le sentiment que le monde entier a parlé de lui et de ses masqués à l’air coquin. Leur élégance mystérieuse donne l’impression de les voir sortir de quelque soirée libertine sulfureuse où l’incognito serait de mise.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Volker_Hermes_5_e42cd2fad5.jpg"></figure>Fin connaisseur de l’histoire de l’art et peintre lui-même, il arrive par les commentaires accompagnant ses posts à nous captiver. Et comme de surcroit ses retouches sont irréprochables, le succès n’a pas tardé dans ce contexte propice.&nbsp; Il compte aujourd'hui près de 100 K d’abonnés sur Instagram, la plateforme sur laquelle tout a commencé.<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Volker_Hermes_8_8ef63409a8.jpg"></figure>Il a une franche inclinaison pour des tableaux de la Renaissance, de l'époque baroque&nbsp;ou de l'époque Biedermeier. Ces représentations, souvent des commandes rémunérées nécessitant des fonds, montrent toutes des membres de "l'élite" et non le "petit peuple". Fleurs, robes et coiffures - chaque petit détail a une signification hautement symbolique et sert un but clair : la représentation du rang. Volker Hermes s'y confronte et déplace subrepticement le contexte des symboles du pouvoir : «&nbsp;J'ai la chance de soulever une nouvelle pensée avec une vieille œuvre d'art.&nbsp;»<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Volker_Hermes_7_593d9a6236.jpg"></figure>Il analyse son geste comme un hommage à ces artistes des époques passées : Il leur est fidèle, à tel point que ces interprétations ressemblent à première vue à de véritables tableaux. Il y parvient parce que toutes les formes, les couleurs et la matière même des coups de pinceau proviennent de l'image. Il n'ajoute rien d’étranger ou de nouveau, cela lui semblerait sacrilège. Il se contente donc de dupliquer, avec une sacrée maitrise, ce qui existe déjà et de l'insérer ailleurs. L'aura des images est ainsi préservée et elles deviennent une deuxième version, contemporaine et cocasse. Pour des expositions, elles sont délibérément imprimées sur du papier lisse, et plus petites que les originaux. «&nbsp;Les Hidden Portraits sont une vision contemporaine de l'histoire de l'art, des peintures en tant que partie de la représentation. Je cache l'individualité derrière les magnifiques surfaces (de tissu) et j'essaie d'intégrer dans ces peintures historiques un discours actuel sur les codes vestimentaires et sociaux.&nbsp;»<figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Volker_Hermes_10_966cc01a75.jpg"><figcaption>Hidden Stuart II, Photocollage 2022</figcaption></figure>Volker Hermes&nbsp;(à propos du portrait ci-dessus) &nbsp;: «&nbsp;Ne vous frottez pas à Mme Elizabeth Beltzhoover Mason&nbsp;!&nbsp;😝😂 Ce merveilleux portrait, réalisé à l'origine par Gilbert Stuart, respire la confiance, la fierté et, oui, la touche d'arrogance d'une dame de la haute société&nbsp;qui pouvait se permettre de commander son portrait. Et Stuart lui a fait la faveur de la peindre devant une colonne majestueuse, avec des draperies luxuriantes. Vous savez, chaque fois qu'il y a de grandes colonnes en arrière-plan, c'est un signe d'attention : voici quelque chose d'important. En plus, elle lève le menton très haut, ce qui lui donne cette posture de confiance. C'était en fait le point de départ de la création de ce masque de super-héros très nacré et personnalisé, réalisé à partir de sa robe délicate (regardez la robe et vous saurez que les perles ne pouvaient pas manquer). Son écharpe est maintenant une cape implicite et nous pouvons imaginer la super-héroïne Beltzhoover Mason survolant sa propriété pour sauver des moutons en détresse&nbsp;😉 Ai-je mentionné que j'adore l'histoire de l'art ?&nbsp;»<figure class="image image_resized" style="width:50%;"><img src="/uploads/Volker_Hermes_9_bc997c7544.jpg"></figure><figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Volker_Hermes_12_ce3f88963d.jpg"><figcaption>Hidden De Bray, Photocollage&nbsp;2022</figcaption></figure>Volker Hermes&nbsp;(à propos du portrait ci-dessus) : «&nbsp;Parfois, je vois des portraits qui me touchent beaucoup et je ne sais pas si c'est à cause de mon humeur du moment ou si cela m'arriverait aussi à d'autres moments. C'est probablement ce qui fait l'intérêt de regarder de l'art, le fait que l'état d'esprit de chacun fait toujours partie de la perception. Ici, j'ai vu le geste de son bras tendu, qui est peut-être simplement destiné à présenter son alliance. Mais j'ai trouvé ce geste si incroyablement vulnérable… D'une certaine manière, il est très ouvert, mais il est aussi dangereusement exposé. D'autant plus qu'elle est enveloppée si étroitement dans son étole au même moment. C'est pourquoi mes rubans s'enroulent autour de son corps (en reprenant la forme du ruban contrastant original) et finissent sur sa main, comme un bandage. Pour la protéger. De plus, je mets l'accent sur l'enveloppement dans ces tissus précieux. D'ailleurs je voulais garder ses adorables petites boucles, je les ai même reflétées sur les rubans bleus. J'ai ainsi pu y accrocher les superbes boucles d'oreilles, qui auraient autrement été perdues à cause de mon voile. Je suppose qu'elle aurait apprécié cela&nbsp;😉 »<figure class="image image_resized" style="width:50%;"><img src="/uploads/Volker_Hermes_11_8d33e506c5.jpg"></figure><figure class="image image_resized" style="width:75%;"><img src="/uploads/Volker_Hermes_3_ad7385ca9b.jpg"><figcaption>Hidden Liotard VIII, Photocollage 2022</figcaption></figure>Volker Hermes&nbsp;(à propos du portrait ci-dessus) : «&nbsp;Il parait que les contenus avec des chats aident sur les médias sociaux ? N'en dites pas plus ! Hahaha&nbsp;😹 Je voudrais dire quelque chose sur mon processus. Après lui avoir ajouté ces fabuleuses oreilles de chat, le travail semblait terminé, mais quelque chose clochait. Aucune idée de quoi, alors j'ai transporté ce travail sur mon téléphone pendant quelques jours et je l'ai regardé de temps en temps. Jusqu'à ce que je remarque que l'équilibre de l'œuvre originale était perturbé par ma modification. Le chapeau de chat avait besoin d'un contrepoids. Il m'a fallu un certain temps pour trouver une solution, mais j'ai alors prolongé le collier noir, dont les deux extrémités reflètent maintenant les deux oreilles, et grâce à leur noirceur prononcée, elles forment exactement ce contrepoids dont le portrait avait besoin. Vous voyez, ces peintures historiques sont magnifiquement équilibrées, si vous sentez que tout est "juste", c'est grâce aux formidables talents de composition des artistes. Et je dois utiliser toutes mes compétences pour modifier les tableaux d'un point de vue contemporain, mais avec une composition tout aussi équilibrée.&nbsp;»<figure class="image image_resized" style="width:50%;"><img src="/uploads/Volker_Hermes_2_b1962f2f2c.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Volker_Hermes_4_6bf9361c52.jpg"></figure>On peut encore avoir quelques réjouissants souvenirs de cette période pandémique, mais ils sont rares ! Dans ce contexte plombé, avoir vu débouler du fin fond de la Renaissance ces étranges masqués est un plaisir exquis.&nbsp; Et ce plaisir visuel continue, car il n'est probablement pas prêt de cesser d'en produire, ce cher Volker Hermes !

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portraits masqués

Nous attendions l'opportunité de vous parler de cet animateur génial que nous suivons - et chérissons - depuis longtemps maintenant. En voici une ! À cette occasion, vous pourrez en profiter pour (re)voir toute sa filmographie, et si vous êtes ou devenez fans absolus (comme nous le sommes) vous aurez même la possibilité d’accéder à la propriété d’un véritable morceau de Jake Fried (mis en vente <a href="https://opensea.io/collection/night-vision-series">ici</a>). Et avoir l’immense satisfaction d’avoir un Jake Fried accroché au mur.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Jake_Fried_Night_Vision_4_9cdc62dfc0.jpg"><figcaption>Night Vision - 2015</figcaption></figure>Commençons donc par raconter cet étrange objet qu’est Night Visions&nbsp;ci-dessus, un «&nbsp;autoportrait&nbsp;» réalisé il y a 7 ans et en dix mois. Night Vision est le résultat d'une «&nbsp;méditation de centaines d'heures de nez sur le papier&nbsp;». Le processus de Jake Fried est simple : utilisant de l'encre noire ou couleur - parfois de la gouache, du collage ou du café - il dessine une première image, et la scanne. Puis à l’aide éventuellement de blanc couvrant genre Typex, il crée une nouvelle image par-dessus la précédente, scanneant ainsi ses étapes au fur et à mesure dans Photoshop. Répéter, répéter et répéter, à raison de peu d’images par jours sur dix mois. Finalement, les scans sont séquencés à 24 images par seconde, et il compose lui-même la piste audio. Il chemine ainsi pas à pas vers la conclusion de ce tunnel hallucinatoire.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Jake_Fried_5_ba2aba5df2.jpg"></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Jake_Fried_The_blank_page_2020_1_6eb49de1b2.jpg"><figcaption>The Blank Page - 2020.</figcaption></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Jake_Fried_7_31d09a4ad0.jpg"></figure>Ce Night Visions c'est donc la succession de 1440 scans, mis en vente depuis peu individuellement comme NFT (<a href="https://opensea.io/collection/night-vision-series">ici</a>). 315 sont déjà achetées, mais cela vous laisse encore un large choix…<div class="raw-html-embed"><iframe src="https://player.vimeo.com/video/56673269?h=931dfa95c6&amp;color=ffffff&amp;portrait=0" allow="autoplay; fullscreen; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="640" height="360" frameborder="0"></iframe>
<a href="https://vimeo.com/56673269">The Deep End</a> from <a href="https://vimeo.com/jakefried">Jake Fried</a> on <a href="https://vimeo.com">Vimeo</a>.</div><figure class="image"><img src="/uploads/Jake_Fried_The_deep_end_2_45a8bca049.jpg"><figcaption>The Deep End - 2013.</figcaption></figure>Le travail si particulier de Jake Fried a attiré notre attention pour la première fois vers 2013, avec son deuxième film «The deep end». Ses premières animations étaient alors plus brutes et désordonnées, mais dégageaient déjà une vision tellement puissante que nous avons suivi fidèlement son parcours depuis lors. Devant un film de Jake Fried, on a l'impression d’assister à un dessin en pleine création et c’est bien cela dont il s’agit. Jake Fried a depuis toujours retravaillé sans relâche ses dessins et peintures, il construisait ainsi ses «&nbsp;tableaux&nbsp;» inlassablement, comme à la recherche de son processus. Qu’il a trouvé lorsqu'il a commencé simplement à enregistrer sa façon de procéder. Et là, en rendant visible le temps, il a pu véritablement observer ce qu'il faisait. Et c'est ainsi que Jake Fried est devenu animateur.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Jake_Fried_Paper_Trail_2017_3_a30324fbcc.jpg"><figcaption>Paper Trail - 2017.</figcaption></figure><div class="raw-html-embed"><iframe src="https://player.vimeo.com/video/237349572?h=1528eb67a5&amp;color=ffffff&amp;portrait=0" allow="autoplay; fullscreen; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="640" height="360" frameborder="0"></iframe>
<a href="https://vimeo.com/237349572">Paper Trail</a> from <a href="https://vimeo.com/jakefried">Jake Fried</a> on <a href="https://vimeo.com">Vimeo</a>.</div>L'effet produit par ses films est complètement hypnotique et réclame souvent plusieurs visions, tant ils fourmillent de détails minutieux dans une surcharge cohérente. Avec cette sensation unique de voir des dessins habités prendre vie sous vos yeux à mesure que les idées, les formes, les motifs se transforment. Jake Fried&nbsp;: « Chaque image dessinée n'est qu'une petite partie d'un tableau beaucoup plus grand. Par un travail lent et régulier, je peux créer quelque chose de plus profond et plus complexe qu'une seule image ne pourrait jamais atteindre."<figure class="image"><img src="/uploads/Jake_Fried_The_blank_page_2020_3_b585d2cad4.jpg"><figcaption>The Blank Page - 2020.</figcaption></figure>Cas assez rare, Jake Fried travaille sans aucun scénario, sans story-boards. Fried laisse ses films «&nbsp;devenir eux-mêmes à travers le processus de fabrication&nbsp;». Ainsi pour Night visions, à l’occasion de cette vente, il raconte : «&nbsp;C'est la première fois que je faisais un de mes films en noir et blanc pur. Et je voulais essayer de réduire l'imagerie figurative autant que possible. Encore une fois, quand je fais mes films, je n'ai pas de plan préalable. Je ne les scénarise pas. Il s'agit d'y aller image par image. Ainsi, lorsque j'ai démarré Night Vision, je ne savais pas qu'il s’appellerait ainsi. Je trouvé cette «&nbsp;vision nocturne&nbsp;» en faisant le film une image après l’autre. II commence avec une feuille de papier blanc, c'est la toute première image. Et dès les images suivantes apparaissent des ferrures bleues. Et c'est à ce moment-là que cela est devenu la «&nbsp;vision nocturne&nbsp;», littéralement. Tout en me demandant où tout cela irait.&nbsp;» Il est en quelque sorte guidé de bout en bout par le dessin, reflet de son inconscient.<figure class="image"><img src="/uploads/Jake_Fried_Barin_lapse_3_1d17f3501c.jpg"><figcaption>Brain Lapse - 2014.</figcaption></figure><div class="raw-html-embed"><iframe src="https://player.vimeo.com/video/108753054?h=b3eed105c0&amp;color=ffffff&amp;portrait=0" allow="autoplay; fullscreen; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="640" height="360" frameborder="0"></iframe>
<a href="https://vimeo.com/108753054">Brain Lapse</a> from <a href="https://vimeo.com/jakefried">Jake Fried</a> on <a href="https://vimeo.com">Vimeo</a>.</div>Jake Fried s’est aperçu au fil du temps que les expositions en galerie ne lui convenaient pas vraiment. Comme tout ce style de vie d'artiste qui consiste à produire un ensemble d'œuvres, les accrocher dans une galerie, et essayer de vendre quelques pièces. Puis ça s'arrête au bout d'un mois ou deux, et ensuite on fait la prochaine exposition. Pour lui, c'est comme s'il manquait quelque chose, car même si ses films peuvent être projetés, ils sont surtout vus en ligne. Sa galerie est en effet plutôt Vimeo, il collectionne les “Staff picks&nbsp;”. Si Jake Fried fabrique très analogiquement, en recouvrant l’image précédente il ne lui reste plus que des traces numériques&nbsp;de son process. Donc naturellement, tout converge logiquement vers le NFT. Jake Fried&nbsp;: «&nbsp;Mon but, c'est que dans 100 ans, mon travail, puisse émouvoir quelqu'un de la même manière qu'il le fait maintenant. C'est pourquoi je veux être sur la blockchain.»&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Jake_Fried_The_deep_end_1_ecf44145e0.jpg"><figcaption>The Deep End - 2013.</figcaption></figure><figure class="image"><img src="/uploads/Jake_Fried_Brain_Wave_2019_3_805fea7afd.jpg"><figcaption>Brain-Wave - 2019.</figcaption></figure>Jake Fried&nbsp;: «&nbsp;Il s'agit là de transformations de la conscience, c'est ce qu'est l'expression pour moi. C'est comme le nec plus ultra de la narration. Et c'est exactement ce que je veux que l'art produise pour le spectateur et ce que je veux faire aussi pour moi. Comme si parler en anglais ne traduisait pas mes propos, et que mon travail artistique était vraiment ma véritable expression.&nbsp;» Oui, c’est bien la sensation que l’on en retire, un dessin qui s’anime en branchement direct avec les tréfonds du cerveau d’un certain Jake Fried. Précisons que ce temps de cerveau disponible, il le prend en dehors de son activité «&nbsp;normale&nbsp;» de professeur d'animation à plein temps au Massachusetts College of Art &amp; Design. Il consacre entre 40 et 60 heures par semaine à ses films, soit environ 2,5 secondes&nbsp;de nouvelle animation seulement.&nbsp; Ce sont donc de longues tranches de sa propre vie qu’il donne à voir à nos yeux émerveillés. Merci Jake&nbsp;!&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/Jake_Fried_Brain_Wave_2019_2_7eefacfcf6.jpg"><figcaption>Brain-Wave - 2019.</figcaption></figure><div class="raw-html-embed"><iframe src="https://player.vimeo.com/video/315528770?h=fbaf6d42ed&amp;color=ffffff&amp;portrait=0" allow="autoplay; fullscreen; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="640" height="360" frameborder="0"></iframe>
<a href="https://vimeo.com/315528770">Brain Wave</a> from <a href="https://vimeo.com/jakefried">Jake Fried</a> on <a href="https://vimeo.com">Vimeo</a>.</div><figure class="image"><img src="/uploads/Jake_Fried_Paper_Trail_2017_5_b78ae15401.jpg"><figcaption>Paper Trail - 2017.</figcaption></figure><div class="raw-html-embed"><iframe src="https://player.vimeo.com/video/383001078?h=5879701b3a&amp;color=ffffff&amp;portrait=0" allow="autoplay; fullscreen; picture-in-picture" allowfullscreen="" width="640" height="360" frameborder="0"></iframe>
<a href="https://vimeo.com/383001078">The Blank Page</a> from <a href="https://vimeo.com/jakefried">Jake Fried</a> on <a href="https://vimeo.com">Vimeo</a>.</div>

bernard Laurent-Zopf