On doit cette série de portraits d’une simplicité biblique au photographe nigérian Andrew Esiebo. Son titre et son contenu pourraient se passer d’explications tant on comprend immédiatement l’hommage rendu aux combattants au contact du virus. Cependant le texte d’Andrew Esiebo qui accompagne la série, comme un témoignage de l’intérieur, éclaire le contexte dans lequel ces "icones" ont été photographiées. On comprend bien qu’il se définisse à la fois comme photographe et storyteller (conteur). Tous ses travaux sont des "histoires" avec des dimensions sociales, politiques, ou culturelles pouvant aborder entre autres, la sexualité, la migration, la récupération, et la spiritualité. 
"Pendant la première vague de l'épidémie de coronavirus au Nigeria, j'ai documenté la réponse du Nigeria à la pandémie mondiale, en particulier les activités de ceux qui sont en première ligne de la lutte contre le COVID-19. 
Faire face à cet ennemi invisible a été une lutte inimaginable pour de nombreux travailleurs de la santé, qui endurent tout, du manque de ressources au manque de bien-être en passant par la stigmatisation sociale des travailleurs de première ligne du COVID-19. Pourtant, ils restent imperturbables, mettant leur vie en danger jour après jour pour aider le Nigeria à vaincre cette pandémie mondiale".

"Très tôt dans la crise, j'ai moi-même attrapé le coronavirus et, bien que j’aie pu me rétablir chez moi, j'ai pu constater de visu - non seulement en tant que photographe, mais aussi en tant que patient - l'énorme défi auquel sont confrontés les services de santé du Nigeria. C'est pourquoi j'utilise cette série pour rendre hommage à ces "anges" et faire la lumière sur certaines des expériences qu'ils ont partagées avec moi. 
Dans l'exercice de leurs fonctions de soins et de protection des victimes du virus, ces "anges de Coro" ("Coro" est le terme familier pour coronavirus au Nigeria) doivent être équipés de matériel de protection individuelle, ce qui les rend sans visages. En conséquence, le sacrifice personnel des travailleurs tels que les infirmières, les médecins, les aides-soignants et les techniciens de laboratoire est rarement reconnu".

"Il était important pour moi de les photographier avant qu'ils ne partent "au combat". Le fait de placer un halo de couleur sur les murs des espaces où ils exerçaient leurs fonctions reflète leur rôle sacré et leur sacrifice. En portant leur EPI (équipement de protection Individuelle), nous pouvons voir les efforts et l'inconfort qu'ils subissent pour mener cette guerre contre un ennemi invisible".

Alors que le Nigeria continue de faire face à une deuxième vague du virus, encore plus mortelle, mes prières et ma sincère gratitude vont aux "Coro Angels" du Nigeria et je me fais l'écho de leurs appels au grand public pour qu'il joue son rôle dans le contrôle de cette pandémie en prenant ses distances, en se lavant régulièrement les mains, en utilisant des masques et des désinfectants pour les mains".