A l’occasion de sa tournée française de septembre et de son passage au festival parisien Idéal Trouble à la Station des Mines (vidéo live ci-dessous), on a eu envie de partager avec vous tout le bien que l’on pense de notre bougrement aimée Anika. Elle a publié un splendide second album solo, "Change", il y a quelques mois, plus de 10 ans après le premier, navigant avec aisance entre krautrock, postpunk, électrodub et sweet pop.
On l’avait découverte avec un premier album stupéfiant, simplement intitulé Anika, et paru en 2010, surgie de nulle part. Elle qui avait exercé d’autres activités comme promotrice de concerts de rock, et journaliste politique freelance, avait auditionné en tant que chanteuse pour collaborer avec Geoff Barrow (membre fondateur de Portishead), Billy Fuller et Matt Williams. Et dans cette belle histoire, Ils ont été tellement séduits par sa personnalité, qu’ils ont décidé de travailler pour elle et au service de ce premier album qui nous avait tant envoutés également.
Voici donc ce clip du morceau "Change" dans lequel Anika se change tout simplement continuellement ainsi que la version live accompagnée de son gang de femmes à Paris. Accompagné de quelques explications d’Anika qui éclairent cette injonction au changement. L’ex-journaliste politique est encore bien présente dans ses propos …
Anika : "Un petit espace clos, comme si nous ne pouvions pas sortir des ornières dans lesquelles nous nous trouvons, en essayant de bouger dans les petits espaces confinés que nous avons. Eh bien, on peut encore faire beaucoup de choses dans ce petit espace".
Anika : "Il y a beaucoup de choses que je veux changer. Il y a des choses que j'ai décidé l'année dernière de changer pour moi et dans ma vie. Parfois, on se sent impuissant parce que les choses que l'on veut changer sont si énormes et hors de notre contrôle. Il est toujours bon de commencer par soi-même. Je pense que nous pouvons changer".
Anika : "L'année dernière, c'était brutal de voir tout ce qui se passait dans le monde. Il est parfois effrayant de parler, d'intervenir, lorsque nous voyons quelque chose se produire que nous ne voulons pas. Cela demande du courage et parfois, ceux qui ont l'avantage du pouvoir font croire que ces choses ne peuvent pas être changées, que c'est comme ça, que c'était comme ça et que ça le sera toujours. Eh bien, à mon avis, ce sont des conneries. C'est un moyen pour les détenteurs du pouvoir de s'assurer 10 années supplémentaires dans le siège confortable du pouvoir, de maintenir le statu quo, qui est dans leur intérêt. On vous dit que vous êtes égoïste, naïf ou enfantin, un rêveur illusoire qui veut changer les choses. Alors appelez-moi une rêveuse, être un rêveuse est une chose que je ne changerai pas".
Anika : "Continuez à vous exprimer, continuez à écouter les autres et leurs histoires sans vous sentir obligé de savoir ce qu'ils traversent ou de le définir, écoutez simplement, opposez-vous à ce que vous considérez comme injuste, opposez-vous aux tyrans, dans votre vie, au pouvoir, dans le monde".
Anika : "Nous avons tous des choses à apprendre, les uns sur les autres, sur le monde, sur nous-mêmes".
Nous ferions bien d'écouter parfois et de ne pas nous contenter de crier sur les choses dont nous ne savons rien du tout.
Je pense que nous pouvons changer."
