On est ravis de vous annoncer qu’on se retrouve complètement à court d’adjectifs qualificatifs pour définir un tant soit peu précisément cet objet visuel. On va faire une petite tentative pour vous faire plaisir quand même. Il faut commencer par dire qu’on est clairement dans un univers trans-tout. Le personnage central Arca, est transgenre, dans un monde transépoques, transesthétiques, transmusical, transcodes, tout est fait pour nous perdre dans cette saturation visuelle portée à une sorte d’apogée. Pourrait-t-on dire "rétro-futurisme totalement exagéré" ou "bio-mécanique gothique de dance floor" ? 
Les deux définitions sont recevables, on vous laisse vous fabriquer les vôtres. En tous les cas d’après ce disent leurs auteurs, le paysage artistique du clip et aussi des pochettes de disques, nouveaux fruits de la longue collaboration d’Arca et de l’artiste belge Frederik Heyman explore l’idée du transhumanisme exacerbé, qui enveloppe parfaitement l’identité fluide (humainement comme musicalement) d’Arca. 
Arca: "Prada est une célébration de la versatilité psycho-sexuelle".
C’est assez clair et cohérent en fait. Ça l’est encore plus avec les explications qui suivent.

Alejandra Ghersi, connue sous son nom de scène Arca, est une musicienne, autrice-compositrice-interprète et productrice de musique électronique vénézuélienne, de Caracas.
Elle décrit sa jeunesse dans le Connecticut comme étant dans une bulle et ajoute qu'elle avait été identifiée alors comme une personne de genre masculin, du mal à accepter son homosexualité. Arca s’identifie désormais comme non-binaire et utilise les pronoms "she/her/it". Elle vit maintenant à Barcelone.

Ce clip trans-visuel saturé fusionne deux nouveaux titres "Prada" et "Rakata". de l’album à venir KiCk II. Étalé sur 12 pistes, l’album KiCk II sortira le 3 décembre chez XL Recordings. On y trouvera des collaborations avec Boys Noize, Cardopusher ou encore Sia. Après le très expérimental @@@@@, single de plus d’une heure, Arca a produit KiCk I, à ce jour son album le plus accessible, avec des morceaux brefs, parfois très dansants, de la pop au reggaeton, en passant par la techno. KiCk I est construit comme un "opéra électronique expérimental en trois actes” joyeux, et hétéroclite. Arca : "Je pense que chaque partie représente une facette différente de moi". Le KiCk II à venir semble dans cette lignée tout aussi multi-facettes et transgenres.
Pochette de l'album à venir KiCk II :

"To kick” : “donner des coups de pied, botter, tirer“KiCk I et II évoquent, dès leurs titres, une naissance à venir. D’après Arca, la première image que lui évoque le verbe "kick" est celle d’un coup de pied prénatal : "Ce moment unique où les parents réalisent que leur bébé n'est pas sous leur contrôle mais a sa propre volonté de vivre, ses propres impulsions qui sont erratiques et imprévisibles, distinctes des leurs". La volonté d’une renaissance de la part de l’artiste ? En tous les cas, la naissance d’une nouvelle phase musicale et visuelle chez Arca.

Cet objet visuel, dernière collaboration d’Arca et de l'artiste visuel Frederick Heyman après d’autres comme ci-dessous, donne vie à certaines des pochettes élaborées ensemble, dans ce paysage d'enfer numérique futuriste qui leur correspond parfaitement.
Dans son travail, le photographe Frederik Heyman, artiste belge féru de technologie et d’imaginaire sci-fi, utilise la photogrammétrie pour mettre en scène des mondes numériques à partir de reliques du passé. (Technique permettant de déterminer les dimensions et les volumes des objets à partir de mesures effectuées sur des photographies montrant les perspectives de ces objets).
Frederik Heyman : "Parce qu'il faut du temps pour expérimenter les trois dimensions, un scan 3D est porteur de durée. Le scanner 3D n'est pas seulement un moyen de conserver le passé, mais aussi un moyen de recycler le présent et une tentative de façonner l'avenir".

Arca : "Rakata est une chanson sur la séduction, sur l'envie de dévorer le monde entier par désir de baiser, sans honte, sans condamnation, sur le sexe comme pulsion de vie face à la mort" 

Arca : " Prada est une chanson sur le kink en tant que moteur, sur le sexe et l'amour, et par-dessus tout sur la simultanéité de la capacité à s'abandonner et à se soumettre ainsi que de la capacité à dominer et ce dans un espace de consentement créé en collaboration".
"Prada est une chanson qui parle de défier la honte et de guérir les blessures ancestrales, de la futurité du désir et de l'amour comme un ruban de Moebius".

"Prada, c'est la célébration de la polyvalence psychosexuelle ; une chanson qui parle explicitement de transidentité et de modes non binaires de mise en relation de l'énergie sexuelle de l'inconscient collectif comme une célébration de la vie".