Autant l’avouer clairement en préambule, nous sommes fans de l’artiste norvégien Jan Hakon Erichsen, avec donc assez peu de sens critique sur son œuvre. Oui, car il s’agit bien d’une œuvre comme vous allez pouvoir le constater, tant Jan Hakon Erichsen s’implique à construire tous les jours son immense panorama de la destruction simple et réjouissante. Depuis plusieurs années, il a travaillé à perfectionner une esthétique hautement D.I.Y, c'est à dire que tout est fabriqué/bricolé par lui-même au mépris du danger. 

Les objets trouvés étant la principale source de matériel de travail en se concentrant sur des sujets tels que la peur, la colère et la frustration. Il est devenu connu pour ses courtes "vidéos de destruction", mettant souvent en vedette des ballons éclatés qu'il a commencé à faire fin 2017. Désormais, il publie généralement une vidéo par jour sur Instagram. Les vidéos décrivent le plus souvent des méthodes élaborées pour faire éclater des ballons, mais d'autres thèmes récurrents incluent l'écrasement des pâtes sèches et des coquilles de tacos, la destruction d'articles ménagers et le port de "couvre-chefs" bizarres faits de nourriture. Les autres éléments utilisés récurrents sont :  perceuses, cintres, scotch, ficelle, des bananes, des cactus et des couteaux, dont Erichsen a déclaré posséder "quelque part entre 500 et 1000".

On est partagé à la vision de chaque délicieux nouvel épisode entre le rire, tellement est grand le sérieux et la persévérance qu’il met à accomplir des opérations plutôt inutiles, et la tension, tellement est forte l’obstination qui met à manipuler des objets dangereux et l’impression que la situation peut déraper à tout moment. Il arrive que ce soit le cas, alors qu'il s'entraînait en avril 2020, Erichsen est tombé sur une "sculpture au couteau" qu'il avait construite pour une vidéo, nécessitant 25 points de suture et de multiples voyages à l'hôpital. Mais le rire l’emporte quand même toujours grâce à son physique impassible et à sa volonté à à nous amuser quitte à se ridiculiser à dessein, Jan Hakon Erichsen fait la démonstration éclatante que l’humour norvégien existe contre toute attente dans l'absurde
"Comme toujours, je n'ai pas vraiment réfléchi quand j'ai fait celui-ci et j'ai fini par me noyer accidentellement. J'ai eu l'impression de me noyer dans mon studio pendant quelques secondes. Mais je me suis retrouvé avec l'une de mes vidéos préférées, donc ça valait le coup à la fin."

Un petit aperçu de ses couvre-chefs très inventifs.