Dans l’univers, il y a des électrons libres, ou plutôt des électrons qui ont choisi par eux-mêmes d’être libres. Le choix absolu de faire son truc à soi, parce que tout simplement sa propre vie est mieux ainsi. C’est ce qu’on ressent dans le travail de Claudio Parentela, dessins, collages, textile, photo, textes, il travaille avec un facile acharnement parce que c’est sa façon d’exister dans le monde. 
 

Il produit un genre d’art brut nécéssaire et sans contraintes tout en étant conscient (et pas fou). Du coup, on sent cette même vivante liberté et spontanéité dans ses dessins/collages, une sorte de force de l’irrépressible. Un jaillissement sans filtre. 
On a voulu savoir d’où cette indépendance venait alors on lui a demandé tout simplement.

Claudio : "Oh, c’est une longue longue histoire, j’ai commencé il y a … 26 ans. A un certain moment de ma vie, j'ai défait tous les nœuds, toutes les réserves, toutes mes chaînes intérieures et extérieures. Et j'ai choisi de vouloir être libre, tous les jours de ma vie, j'ai choisi d'être moi-même et de faire chaque jour ce que j'aimais le plus.
Depuis lors, tous les jours, vraiment tous les jours, je crée, je peins, je dessine, je fais des photos, je coupe, je couds, je colle … Pendant les 14 premières années de ma carrière artistique, j'ai dessiné et peint uniquement en noir et blanc avec des rivières d'encre noire, puis bien sûr, je suis passé au collage et à la couleur
C'était un passage naturel et nécessaire, une évolution naturelle de mon art".

            Claudio : "J'ai toujours aimé expérimenter beaucoup. Je suis très curieux et ouvert aux nouveaux stimuli, que je trouve partout et des manières les plus diverses. Aujourd'hui, je crée de nouvelles pièces avec tout ce qui m'attire sur le moment et ce que j'ai sous la main. J'ai toujours beaucoup aimé jouer avec les contrastes nets et subtils, avec les nuances que je crée et dans les matériaux les plus inhabituels. J'ai toujours aimé photographier mes œuvres près de tas d'ordures. Les ordures m'attirent beaucoup et j'aime le contraste créé par mes dessins et les ordures. J'aime vraiment utiliser les déchets et créer des unions impossibles entre mes dessins, peintures et les objets trouvés sur la plage ou parmi les détritus. J'aime jouer avec l'ironie et les contrastes".

Claudio : "Tout m'inspire, je trouve des idées dans tout ce qui m'entoure, les bruits de la rue, beaucoup de musique que j'écoute, mes livres préférés, les magazines, les bandes dessinées, les vieilles photos, mes chats, les fleurs de mon jardin ... Et tant et tant d'artistes, de mystiques : Diamanda Galas, Joel Peter Witkin, l’art brut, l’art primitif, l’art visionnaire, l’art médiumnique ... Sara Vaughan, Patty Waters, Robert Crumb, Aurobindo et Mère ... Mon Osho adoré ... Les tarots beaucoup, beaucoup d'autres artistes, trop pour les énumérer"...

Parfois Claudio ne dessine pas, il écrit. Et il écrit comme il dessine.
Claudio : "Parfois je me poursuis moi-même, me mettant dans mes mille nœuds. Des fils qui m'enveloppent et se transforment en veines noires et désolées. Des yeux qui me frôlent et me murmurent des mots que je ne me suis jamais dit. Je cours, je cours sans jamais tomber, presque en volant et je vois mon corps nu recouvert d'une couverture que tu m'as donnée il y a si longtemps ... Le contraste est maintenant résolu, tout est visible, je suis né dans un nuage au-dessus de la colline lointaine".

Claudio : "Comme toujours, je travaille sur beaucoup de projets en même temps, les choses que je fais depuis 26 ans à maintenant. Je commence à travailler sur mon nouveau jeu de tarot, oh oui, j'adore les tarots, et je ne cesserai jamais d'en dessiner de nouveaux. Ensuite, je commence une nouvelle série de robes et de t-shirts, peints par moi-même. Je fais toujours de nouvelles interviews sur mes blogs, j'aime découvrir de nouveaux artistes et les interviewer. Je fais toujours beaucoup de mail art, et je participe à tous les projets auxquels ils m'invitent
Je prépare deux nouvelles expositions pour la nouvelle année".

Claudio : "Oui, bizarrement oui, je vis de mon activité d’artiste. Une route très dangereuse mais merveilleuse en même temps".

Claudio : "Il y a un artiste en particulier que je voudrais citer : Carlo Zinelli. Je l’adore". (Nous aussi) (ci-dessous)

Carlo ou Carlo Zinelli est aujourd’hui considéré comme une figure phare de l’art brut. Il a été Interné définitivement à l’âge de 31 ans, après avoir participé à la guerre d’Espagne avec le contingent italien. Caractérisé par la répétition de certains motifs, les nombreux changements de points de vue et d’échelles, le langage graphique de Carlo est unique et immédiatement reconnaissable. Sortes de contes illustrant des épisodes ayant précédé son internement, ses dessins itératifs et disloqués dans lesquels la perspective est abolie au profit d’écritures interstitielles qui semblent annoncer le concept de "modernité".