La particularité d'Uli Knörzer est qu’il est dans un hyperréalisme variable avec lequel il joue comme bon lui semble. Certaines zones du dessin sont photographiques et d’autres sont simplifiées ou approximatives, et il se permet aussi des interprétations fantaisistes ou cocasses de ses sujets (dans leurs coupes de cheveux par exemple). Il est libre dans son réalisme, signe d’une grande maîtrise, mais il a dû commencer avant tout le monde pour arriver à ce niveau de virtuosité. Quand ses copains jouaient au ballon, il jouait avec un crayon, il n'y a pas de mystère.

"Un de mes premiers souvenirs de moi en train de dessiner, et cela semblera terriblement précoce, c'est que je dessine mes professeurs de maternelle comme un portraitiste". Il était juste l'un de ces enfants qui ont toujours aimé dessiner. Et Uli est resté complètement investi dans sa capacité et sa mission à donner vie aux gens en les figeant sur papier, une pratique presque exclusivement figurative. Pour cette raison, son processus commence toujours par trouver la bonne humeur, l'attitude, et le look de son sujet. "Peu importe que ce soit pour une histoire de mode ou un article pour un journal, l'individualité passe avant tout". Son choix de personnage est guidé par son instinct, il peut être fasciné par une personne en arrière-plan et la ramener en premier plan et au centre en éliminant le décor. Après un croquis préalable, ses crayons couleurs se mettent au travail en jouant avec la texture du papier.
Et voilà le travail. Réjouissant.