On en est tous convaincus, les moisissures sont vraiment des splendeurs proposées par la nature, il suffit de les bien regarder attentivement et c’est Kathleen Ryan qui a achevé de nous le démontrer totalement. Les versions moisies, éblouissantes et surdimensionnées de cerises, de citrons, d'oranges et de raisins de Kathleen Ryan, sont minutieusement fabriqués à l'aide de dizaines de milliers de perles et de pierres précieuses et d'objets trouvés provenant de brocantes. Ces fruits qui se décomposent dans de drôles de couleurs en réalité sont transcendés en une troublante beauté opulente et scintillante entre ses mains, mais quelle belle source d’inspiration de départ.
Pour créer les zones de pourriture, Ryan utilise des pierres précieuses naturelles telles que l'agate, l’amazonite, le lapis-lazuli, l’onyx noir, les turquoises, alors que pour les zones du fruit intactes non attaquées par la décomposition, elle utilise des perles de verre et de plastique fabriquées de façon la plus courante. Ces œuvres multicouches font référence aux thèmes du gaspillage, de la consommation, du pouvoir et de la sexualité. "Les sculptures sont belles et agréables, mais il y a une laideur et un malaise qui les accompagnent", en surdimensionnant ses objets et par son choix de matériaux, elle a changé notre regard sur ce que l’on qualifie ordinairement de laid ou de répugnant. Vive les moisissures !