Autodidacte et adepte de l’hyperréalisme gore, Jason est un sujet du roi d’Angleterre à l’humour parfaitement abject. Ses sculptures, regroupées sous l’appellation “That’s Vile” (C’est infâme !), empruntent autant au registre de l’horreur qu’à celui du porno et même parfois aux dessins animés. Du punk anglais en époxy.
Jason Rooney livre ses visions infernales en résine époxy depuis sept années. Même si son projet artistique “That’s Vile” se permet quelques petites incursions sur les terres immaculées de l’enfance, avec quelques références détournées aux dessins animés, son compte Instagram, lui, frise le zéro pour cent d’éléments mignons : rien que de l’horreur brute avec, pour faire bonne mesure, un zeste d’humour macabre. Toutes les sculptures, objets et masques de Jason transpirent la mort, la maladie et le meurtre en série. Et ce qui est étonnant, c’est qu’alors qu'Instagram censure le moindre bout de sein qui pointe, les gueules complètement cassées de Jason s'affichent, souriantes, sanglantes et édentées, sans le moindre problème…
Les visages grimacent dans un dernier râle et s’apprêtent à se jeter sur le premier cou qui passe pour arracher un beau morceau de barbaque. Les fétiches vaudou en forme de vulves bavent des trucs pas bien clairs, les chibres arborent des dentitions qu'aucune mutuelle complémentaire n'accepterait de rembourser. Les yeux sont systématiquement crevés à coups de pioche ou copieusement injectés de sang. Il faut reconnaître que ce British autodidacte et tatoué imite très bien la peau, les gencives et les chicots ébréchés, ce qui donne une finition très réaliste à ses charmantes cochonneries.
Jason : " J’ai toujours été fasciné par les monstres et tout ce qui provoque le dégoût, mais j’ai vraiment commencé à m’y mettre lorsque j’ai voulu confectionner mon propre masque d’horreur pour une fête d’Halloween. J’ai acheté du matériel de sculpture et je me suis lancé. Mais je me suis vite aperçu que faire des masques prenait beaucoup de temps alors j’ai commencé à fabriquer de plus petits objets, ce qui m’a permis de travailler rapidement et de fixer toutes les idées qui me trottaient dans la tête. "
Jason : " Je commence la journée avec des canevas totalement vierges et je vois où mon inspiration m’emmène. Mes influences sont principalement puisées à la source des films d’horreurs des années 1980, plus particulièrement ceux qui contiennent des automates, de l’animatronique et des scènes avec des sculptures en stop-motion. "
Mode d’emploi pour fabriquer un cauchemar selon Jason : " Je commence mon travail avec une armature en aluminium et de l’époxy. Il m’arrive de partir d’emblée sur une forme d’armature très spécifique, mais le plus souvent, je la déforme sans réfléchir et je moule l’époxy dessus… La créature qui en résulte surgit ainsi toute seule. Quand j’ai déposé l’époxy sur l’armature, j’ajoute des yeux, des dents, des tentacules etc. Ensuite, le monstre passe à la cuisson et je finis le travail avec des encres acryliques. Touche finale : des poils, du sang ou du slime. "
Jason travaille actuellement à une exposition collective, en imaginant principalement des pièces de taille importante, notamment des bustes "pour rendre mon stand plus attractif"... ou plus repoussant, c’est selon.
Ajoutons que si vous êtes tombé.e.s en pâmoison devant les repoussantes bestioles de ce bon Jason, elles peuvent devenir vôtres. Elles sont en effet assez abordables par rapport à leur haut pouvoir de répulsion. En vente ici.
Jason, qui n'est pas perso vous recommande également quelques amis inspirants pour lui et vous éventuellement (les liens sont dans les images) :
Et Sarah Sharp, qui avait gentiment, et précédemment, répondu à nos questions ici. Vous voilà parés pour l'hiver !