Voici une association de pétillants malfaiteurs belges comme on les aime, d’un coté les deux filles de Juicy qui sortent un 1er album de 13 morceaux, de l’autre les 3 garçons du collectif de production visuelle Gogolplex. Elles/ils ont réuni leurs 5 cerveaux pour fabriquer ni plus ni moins qu’un film en 13 chapitres divisé en 4 parties. Ce court-métrage accompagne les 13 morceaux de “Mobile“ à paraitre en février 2022.
Et ce sont 13 chapitres de dinguerie iconoclaste de haut vol. Carrément.
La partie 2 est sortie il y a peu, et la partie 3 sort à la fin du mois.
Dans cette partie 2, votre Youtube a pris son autonomie, et vous propose — comme bon lui semble— deux publicités parfaitement crétines, repoussantes et hilarantes. Puis vous aurez aussi le bonheur de gaver vos yeux de vidéos virales cataclysmiques d’accidents de toutes les tailles. Vous pourrez apercevoir les deux filles de Juicy dans une fenêtre en train d’assister comme vous à ce dérapage contrôlé. Amateurs de joyeuses collisions visuelles, vous êtes au bon endroit. Il ne vous reste plus qu’à aller déguster la partie 1.
Nous, on se charge de la piqure de rappel pour les parties 3 et 4.
Voici la partie 1 sortie en novembre :
Le duo Juicy est Sasha Vovk (chant/claviers/guitare) et Julie Rens (chant/claviers/batterie électronique). Leur son électro hiphop accueillant enveloppe les ruptures visuelles et le mélange des genres parfois sale d’une douceur qui contribue à l’étrangeté finale :
Juicy : "Divisé en quatre parties, ce court-métrage va parcourir l'entièreté de notre album "Mobile" avant sa sortie (prévue pour février 2022).
À travers les visuels du collectif Gogolplex, on vous expose les thématiques de nos textes, les remises en question de notre génération et l’incapacité à se projeter dans une société malade".
Elles présentent leur album le 4 fevrier 2022 à la Maroquinerie à Paris.
Déjanté, psychédélique, parfaitement imparfait, low-fi, expérience visuelle, voilà le collectif Gogolplex. Les 3 vidéastes s’amusent des technologies de pointe et prennent un coupable plaisir à s’éloigner des esthétiques propres en exploitant du glitch et les erreurs du numérique. Devant tant de liberté visuelle, on s’est dit qu’on devait poser quelques questions à Philémon, Aurélien et Antoine du collectif Gogolplex. En bas de post, vous aurez l’incommensurable bonheur de découvrir le sens de leur nom. Car c’est bien d’incalculable dont il s’agit.
Gogolplex : "Oui effectivement, c'est un film en 13 parties découpé en 4 chapitres. Pour la cohérence du produit fini, on vous laissera juger, mais c'est une série de visions, de cauchemars. L'idée des filles de Juicy c'était de s'éloigner du format classique, un album = trois singles = trois clips, on était content de changer, surtout qu'elles nous ont laissé une quasi-carte-blanche.
Ici, on fait la "direction artistique", ça signifie qu'on fait aussi les visuels pour le vinyle (et le CD ... oui, oui), par contre, on doit également se farcir la communication des réseaux sociaux, et ça c'est toujours un peu chiant, parce qu'on s'en fout des réseaux sociaux".
Gogolplex : "Les idées de départ dans ces deux vidéos sont :
- Les visions hypnagogiques d'une petite fille qui cherche le sommeil.
- Une énumération des nuisances et des angoisses de notre monde dans un écrin scintillant.
- Une ode désespérée et dansante.
- Un mauvais rêve confortable dont on a du mal à sortir.
C'est comme ça qu'on l'avait décrit sur le dossier de demande de subvention à la Fédération Wallonie Bruxelles, mais on n'a jamais touché l'argent car la concurrence était rude, toute l'avant-garde de la culture s'était donné rendez-vous en 2022 : Angèle, Romeo Elvis, Plastic Bertrand, Amélie Nothomb, Stromae, Philippe Geluck, Eric-Emmanuel Schmitt.
À eux 7, ils ont essoré tout l'argent public".
Gogolplex : "Pour nos inspirations, c'est plus compliqué, chaque clip s'applique à pasticher un style différent de vidéo. Alors on est très inspiré par le flot infini d'images-poubelles de YouTube, par exemple.
Et un truc qu'on a voulu exploiter pour Juicy, c'est les vidéos pour enfants presque auto-générées de YouTube Kids qui, sous couvert de valeur éducative, s'appliquent seulement à monopoliser l'attention des bébés sur la tablette avec des images de Spiderman qui fait tomber des voitures fluo, pendant que leurs parents regardent leur propre tablette. Malheureusement, ça n'est resté qu'une idée non exploitée.
Mais sinon, en général on est toujours très inspirés par les vidéos de prévention contre les dangers de l'électricité sur le lieu de travail :
Ou les compétitions de "mangeage" de saucisses entre un homme et un ours :
Sinon, on a toujours beaucoup aimé le travail de PFFR, on a grandi avec l'Oeil du Cyclone, et on se fera enterrer avec une télé dans l'incinérateur".
Gogolplex : "Pour ce qui est du pratico-pratique, on filme avec les caméras qu'on a, et parfois avec les caméras qu'on trouve par terre, sinon on vole des images que d'autres personnes ont déjà faites et on ne dit rien à personne en espérant que ça passe.
Pour l'instant, ça passe.
On est des adeptes des ordinateurs de marque PC et Mac qui sont très bien faits pour tout ce qui est traitement des images digitales".
Gogolplex se présente comme "un groupuscule top-secret à organisation pyramidale de libre-penseurs progresso-réactionnaires-vidéastes. Ils sont à l'origine du mouvement "cinéma-prudence" de la thèse de la "révolution en pyjama" ou encore de la technique de montage dite du "raccord-klaxon".
Gogolplex : "Gogolplex ce sont trois branleurs touche-à-tout qui se sont rencontrés à la crèche d'une business school européenne.
Le nom c'est Carl Sagan (scientifique et astronome américain) qui nous l'a donné, on a découvert plus tard qu'un moteur de recherche internet assez célèbre l'avait déjà pris. Le procès est toujours en cours, ça devrait bien se passer. Encore plus tard, on a découvert que la salle de cinéma de Springfield s'appelle pareil".
Explications : Le gogolplex (googolplex en anglais) est défini comme le nombre 10 élevé à la puissance gogol. Puisque le nombre de particules de l'univers est inférieur à un gogol, un gogolplex écrit en base 10 prendrait tellement de place qu'il n'y aurait pas assez de tout l'univers pour l'écrire (il faudrait écrire 10 puissance 100 caractères, ce qui est plus que le nombre d'atomes dans l'univers).
C’est dire la vaste étendue de ce trio belge.
Gogolplex : "On aimerait vous partager le travail d’Eliot Duran, il s'est occupé du mobile qui est visible dans les clips et dont chaque statuette représente un morceau, c'est un céramiste multidimensionnel de grand talent et il a beaucoup d'humour".
Gogolplex : "Nous sommes à votre disposition pour toute prise de rendez-vous concernant vos conférences, colloques, séminaires, symposiums, banquets, brainstormings, tables rondes, webinars, conciliabules, sommets européens, concerts, spectacles vivants, vidéoclips, illustration sonore, etc. Nous prendrons un plaisir non dissimulé à filmer et à monter vos évènements grâce à nos nombreuses caméras et autres ordinateurs".