Dans ce clip-court-métrage, on voyage avec Jacqueline à travers les époques parce que Jacqueline voyage dans le temps de sa propre vie. C’est quelques fois doux, ce n’est pas forcément toujours douloureux, car le retour en arrière peut se faire vers des périodes heureuses et insouciantes. Mais elle est un peu perdue. Perdue dans ses multiples vies à cause de la maladie d’Alzheimer

On sent bien que la vie de Jacqueline dérape temporellement et se mélange malgré elle, c’est un sujet plutôt rarement abordé dans un clip. Car il s’agit bien d’un clip officiel pour le morceau "Jacqueline" extrait du nouvel album "Une Plage Sur La Lune". The Architect le présente ainsi : "Disque fait sur Terre. Tous les enfants, petits et grands, vous entendrez ici mon cœur sans stéthoscope. Ce disque est "casanier avec une fenêtre ouverte sur le monde". Inspiré par ma famille et mes amis, ces plages musicales leur sont dédiées".

On était assez curieux de cette histoire de Jacqueline, aussi on a préféré en demander les raisons à Mat Santa Cruz, réalisateur du clip, il nous a expliqué  : "Je connais Tom (The Architect donc) car nous avons grandi dans deux villages voisins et que les grandes fêtes de notre adolescence nous ont amené à nous croiser. Puis le temps passant, nous avons suivi le travail de l'autre de plus ou moins loin, avec l'envie - ce qu'on se disait à chaque fois qu'on se croisait - de bosser un jour ensemble. Et puis quand l'album a commencé à se construire, Tom m'a contacté pour me proposer de faire un clip, de choisir le morceau qui me plaisait. J'ai choisi Jacqueline car il y a de l'espace, il y a de la place pour l'imagination, cette longue plage laissait la possibilité d'écrire une vraie histoire."

Mat Santa Cruz : "Quand j'ai exprimé ce choix à Tom, il m'a raconté le lien entre ce morceau et sa vie, que Jacqueline c'était sa grand-mère, et que du coup il était attaché à ce morceau plus qu'à d'autres. Alors j'ai senti qu'il ne fallait vraiment pas merder. Ensuite on a parlé de sa grand-mère" ...

Mat Santa Cruz : "C'est là qu'il m'a raconté qu'elle a été touchée par cette maladie, et que ça créait des histoires et des moments étranges aussi bien dans leur relation mais simplement juste pour elle, dans sa tête, dans ce qu'elle vivait. Il m'a raconté les hallucinations et la vie plus vraiment comme la nôtre, avec des choses qui surgissent d'on ne sait où, qui parfois saisissent et font peur, qui isolent et éloignent de notre réalité. Il m'a raconté cette solitude et je n’ai pas pu faire trop autrement que d'essayer de m'en emparer"...

Ce qui est difficile pour Jacqueline c’est d’être perdue dans le temps, sa vie a des profonds dysfonctionnements, des failles d’une époque à une autre. Mat Santa Cruz a choisi de rendre cela visible à l’image par des glitchs ou bugs de surface. 
Mat Santa Cruz : "Pour ces phénomènes que je décris plus haut, de surgissement, de dérapage, de perte de repère, le glitch est vite apparu comme une évidence pour les traduire. Ces images qui se confondent, qui bavent, qui semblent se détruire sous nos yeux sont pour moi une allégorie assez juste de la mémoire qui déraille. Aurélie (Ramataupia) avec qui j'ai travaillé pour ces effets de glitch est une pote dont je suis le travail depuis longtemps. Elle est une artiste incroyable tant dans sa production que dans sa polyvalence. Alors j'ai appelé Rama et je lui ai direct proposé qu'on fasse ça tous les deux, parce que moi je ne sais pas trop faire tout ça alors qu’elle, le Glitch c'est un peu sa vie" !

Merci pour ce moment avec Jacqueline. Et cela a donné envie à Mat Santa Cruz de continuer : "On n’est pas l'abri de réitérer avec Tom, rien de sûr, mais y'a des bruits de couloir, mais sinon pour le moment j'ai la chance de faire un peu des fictions, sous plusieurs formes, en atelier avec des ados, et pour la télé, avec la sortie d'un truc en fin d'année sur Culturebox. Mais j'aimerai rebosser avec ce truc de tordre un peu des images, avec la photo aussi, bref, y'a des idées et des envies"...
Tant mieux ! A bientôt donc.