Le monde tatoué de Julie Bardot est plein de douceur : enfants aux tenues colorées qui font la ronde en se tenant par la main, amoureux des bancs publics, fleurs, bouquins… La jeune femme tatoue nos souvenirs d’enfance, ces petites joies qui donnent un sens à la vie. Sa biographie Instagram : « machine tattoos with love 🧸 ». Tout simplement. Bienvenue dans un monde barbe à papa. Les tatouages flash de Julie sont comme des capsules temporelles dans lesquelles on aimerait se glisser pour retourner à cette vie-là, où rien n’était vraiment grave, où tout était jeu. " On aurait dit que tu serais... " Ses scènes nous rappellent la démarche de l’écrivain Philippe Delerm dans son ouvrage La première gorgée de bière : célébrer " les plaisirs minuscules ». Aider à écosser les petits pois, lire sur la plage, prendre l’autoroute la nuit… Avec Julie Bardot on plonge joyeusement dans cette enfance retrouvée et on commence l’année sous le signe de l’humain et de la légèreté.

Julie Bardot : " J’ai commencé le tatouage il y a environ deux ans. C’est simplement le moment où j’ai pris une tablette pour la première fois, et où j’ai commencé à dessiner. J'ai dessiné vraiment comme je savais le faire, sans aucune compétence particulière, sans technique. Finalement j’ai trouvé ces dessins vraiment mignons et il m’a semblé qu'ils auraient fière allure sur la peau. J'ai ensuite suivi des cours avec un artiste. À ce moment-là, je vivais à Saint-Pétersbourg en Russie, et l’art du tatouage était alors très populaire là-bas. "

Julie Bardot : " Ce qui me plaît le plus dans la pratique du tatouage, c’est le lien avec les gens. J’aime les gens, communiquer avec eux, avoir un vrai échange et créer une certaine connexion avec celleux qui viennent à moi. Et puis, j’aime aussi le processus en lui-même. C’est très apaisant. Dans le tatouage, on rencontre aussi beaucoup d’autres artistes, on partage des expériences, c’est plaisant. "

Julie Bardot : " Je crois que mon style n'est pas encore complètement défini. Il me semble que c'est assez courant dans le domaine artistique, les artistes évoluent toujours, ils apprennent de nouvelles choses, s'améliorent… C'est la même chose pour moi. Parfois, je dessine des gens à partir de photos que j’ai prises avec mon téléphone, des photos de rues, de personnes. D’autre fois, j’ai une idée très précise dans la tête et j’essaie juste de la fixer sur une feuille de papier. Mais j’essaie au maximum de travailler à la manière d’un enfant avec un crayon. J’oublie la technique. Il y a des vides, les lignes ne sont pas lisses partout. Il y a de la vie dans mes tatouages. "

Julie Bardot : " À travers mes œuvres, j'essaie surtout de transmettre des sentiments et des émotions. Les humains sont des êtres vivants, fragiles et naturels. À travers la manière dont quelqu’un pose, se tient, vous pouvez transmettre une humeur, une énergie. C’est très simple, mais fascinant en même temps. "

Julie Bardot : " Les tatouages incarnent un style de vie. Dans mes œuvres, c’est une vie ordinaire. Parfois même routinière. C’est leur but, car nous sommes trop souvent noyés dans nos problèmes, en oubliant de vivre. Il faut se rendre compte du bonheur présent, même dans les choses complètement banales, et apprécier ces moments. Même la simplicité a du charme. C’est ce que mes tatouages essaient de transmettre. J’adhère vraiment à l’idée selon laquelle il est important d’apprécier chaque minute de nos vies, même les plus quelconques. "

Julie Bardot : « Julie bardot c'est mon pseudo, pas mon vrai nom. Je suis juste une grande fan de la France, de la culture française, de la langue, de la musique, du cinéma, c'est pourquoi je l'ai pris 😅. "

Julie Bardot : " Je vis actuellement à Tbilissi. J’ai quitté la Russie, comme beaucoup d’autres artistes, après le début de la guerre avec l’Ukraine. Je ne sais pas réellement comment était ici l’industrie du tatouage auparavant, mais aujourd’hui vous pouvez rencontrer beaucoup d’artistes locaux, ainsi que des artistes venus de Russie, d’Ukraine, de Biélorussie, il y a une vraie émulsion artistique. "

Pour conclure, Julie Bardot nous parle d’un autre artiste, tatoueur lui aussi, installé à Tbilissi, à « l’art unique et brillant », Shia McShia, à découvrir par ici. Tous les deux parcourent l’Europe régulièrement pour tatouer. Pour Julie, c'est l’un des autres gros avantages du travail de tatoueuse, qui lui offre la possibilité d’apprendre à connaître différentes cultures, et de rencontrer toujours plus de monde. " Le tatouage nous unit et nous rapproche ", ajoute-t-elle. Du 23 au 25 janvier elle sera à Stockholm, du 27 au 28 janvier à Barcelone, et prenez note, en mars c’est à Paris qu’elle posera ses bagages. 
On vous le disait plus haut, 2023 l’année du tatouage pour plus de légèreté !