Thirza Schaap est une artiste photographe néerlandaise qui vit et travaille en Afrique du Sud au Cap dans le quartier de Bakoven. Depuis des années elle collecte des détritus en plastique rejetés par la mer. Elle en fait des natures mortes qu’elle photographie elle-même. Des compostions très belles (Thirza était photographe publicitaire dans une vie antérieure) qui permet d'éveiller la conscience de public à l’invasion dramatique du plastique dans les océans. 

"Coloré et beau à sa manière tragique. Plastic Ocean est un projet que j'ai lancé pour sensibiliser à la pollution, pour essayer de prévenir (ou au moins de réduire) l'utilisation du plastique. En réalisant des sculptures à partir d'objets que je trouve, j'essaie de susciter une réponse émotionnelle chez mon public en créant une contradiction.
Un choc entre l'attraction et la répulsion.

Au départ, il y a un attrait esthétique, mais après un deuxième regard : la prise de conscience de l'immense tragédie causée par les déchets plastiques.
Nos plages sont couvertes de confettis en plastique et il n'y a vraiment rien à célébrer."

"Enfant je marchais sur les plages pour ramasser des coquillages, des plumes et des branches aux formes amusantes. Lorsque j’ai quitté la Hollande pour l’Afrique du Sud, j’ai reproduit ce même rituel. Sauf qu’au lieu de collecter des trésors naturels, je remplissais mes poches avec des ordures : le plastique rejeté par l’océan."

"Comme dans le reste de mon travail, j'essaie de susciter une réponse émotionnelle de la part de mon public en créant une contradiction : un choc entre l'attraction esthétique initiale et, après un deuxième regard, la répulsion et la prise de conscience de la tragédie causée par les déchets." 
Une artiste très engagée qui fait du beau avec du laid pour dénoncer le laid.

"J'ai commencé à photographier quand j'avais environ 13 ans. J'ai fini par travailler dans la publicité, ce qui est à l'opposé de ce que je fais maintenant. J'ai eu la chance de m'en détacher. Je n'ai jamais quitté la publicité, je m'en suis simplement éloigné. Mon attention et ma concentration n'étaient plus là. Cela m'ennuyait tout simplement. Nous avons déménagé au Cap il y a presque huit ans. Nous avions une vie sociale très active à Amsterdam. Nous n'avons pas cela ici. C'était un changement total de mode de vie. Je travaille beaucoup. Je me sens tellement libérée de tout maintenant. Je suis mon propre courant et je fais ce que j'ai envie de faire. Si j'ai une envie, je la suis. J'ai l'impression de faire mon meilleur travail parce que lorsque je crée, j'ai l'impression de jouer."

"Peu importe à quel point vous allez changer votre vie, les petits changements contribuent à vous faire entrer dans une nouvelle ère qui n'implique pas de plastique. Tout le monde n'est pas obligé de changer radicalement sa vie. Je continue à faire des allers-retours en avion depuis les Pays-Bas et à conduire une voiture, mais je fais du mieux que je peux. C'est différent pour chacun et cela peut être important de différentes manières. Je partage ma prise de conscience, mais elle est interprétée différemment par chacun."