Une version de "La machine Némésis" est installée actuellement en vrai de vrai dans l’exposition d’art numérique "Au-delà du réel ?" au 104 à Paris, si vous pouvez faire un petit détour dans la trajectoire de votre vie et la visiter physiquement, vous ne le regretterez pas.
D’autant plus que "La machine Némésis" n’y est pas seule, d’autres installations sont tout à fait passionnantes également, Forensic Architecture et Semiconductor et pour n’en citer que deux.
Vous avez le temps de vous organisrer puisqu’elle est en place jusqu’au 02.01.2022, mais vous savez comment c’est, on repousse et puis on oublie …. En tous les cas, on vous propose un petit tour en "ville émergente" pour ceux qui sont trop loin, ou déclencher une forte envie aux autres. C’est impressionnant en vrai, on vous le jure.
L'installation au 104:
La Machine Némésis : La ville émergente. C’est une sculpture de données unique, qui explore l'avenir des villes connectées et qui est devenue une installation artistique réactive en temps réel éclairant la connectivité des données mondiales et les possibilités de collaboration. L'installation dont le public fait l'expérience est une expression multicouche d'un avenir technologique axé sur le big data, la vie privée, la surveillance liquide, l'éthique du contrôle des données ouvertes et l'utilisation des systèmes et des sources d'information de manière responsable.
La Nemesis Machine est devenue une grande installation par sa taille qui s'adapte à chaque endroit où elle est exposée. Elle existe d’ailleurs en plusieurs formats comme vous constaterez sur les images : "Version large (50 mètres et beaucoup plus est disponible) Version extra large (100 mètres -150 mètres carrés et beaucoup plus est disponible ) ". L'œuvre d'art représente les complexités de la ville en temps réel comme un système mouvant, morphing et complexe. Elle visualise la vie dans la métropole sur la base de données en temps réel transmises par un réseau de capteurs sans fil. L'œuvre d'art que vous voyez est une ville de composants électroniques qui reflètent en temps réel ce qui se passe ailleurs. De petits écrans montrent des images des visiteurs, qui deviennent ainsi partie intégrante de la ville.
Pour ceux qui se sont demandés ce que signifiait Ecumenopolis en titre de ce post, cela vient du grec : οἰκουμένη oecumene, signifiant " monde ", et πόλις polis " ville ", donc "une ville mondiale". Ecumenopolis est le concept hypothétique d'une ville à l'échelle de la planète. Le mot a été inventé en 1967 par l'urbaniste grec Constantinos Apostolou Doxiadis pour représenter l'idée que, dans le futur, les zones urbaines et les mégapoles finiraient par fusionner et qu'il n'y aurait plus qu'une seule ville mondiale continue, comme une progression de l'urbanisation actuelle, de la croissance démographique, des transports et des réseaux humains.
La Nemesis Machine est la ville d'art la plus grande et la plus complexe que l'artiste ait réalisée à ce jour. Chaque zone personnalisée réagit à des couches de données entrantes provenant de diverses sources, qui sont mélangées et réassemblées pour créer un troisième espace hybride unique. La superposition de réseaux IOT de villes intelligentes qui modifient et affectent en temps réel les lumières et les moteurs, de sorte que l'ensemble de l'installation est en fait une visualisation de données de villes intelligentes à fort impact. (L’Internet of Things (IoT) décrit le réseau de terminaux physiques, les "objets", qui intègrent des capteurs, des logiciels et d’autres technologies en vue de se connecter à d’autres terminaux et systèmes sur Internet et d’échanger des données avec eux).
Il y a plusieurs tours qui sont personnalisées pour montrer la surveillance en direct et les flux de caméras des personnes à l'intérieur de l'espace, ainsi qu'un autre logiciel montrant le contexte plus large de la surveillance en réseau de 300 caméras à Londres. Une couche sonore étendue de sons urbains mondiaux est créée dans une interface unique de ville connectée, fusionnant les sons et les cartes de plus de cinquante villes du monde et traversant le globe. Cette interface peut augmenter l'expérience globale en diffusant ces sons dans un réseau également intégré à l'installation. Des informations supplémentaires facultatives et des données boursières peuvent être présentées dans l'installation.
Stanza : "J'étudie les données dans les villes et l'environnement bâti et la manière dont elles peuvent être représentées, visualisées et interprétées. Les données provenant du suivi de la sécurité, du trafic et de la surveillance de l'environnement peuvent toutes être interprétées comme un moyen de créer des œuvres d'art.
Mon processus de travail comporte trois volets : la collecte des données, la visualisation des données et l'affichage des données. Dans tous mes travaux, j'essaie d'exploiter la dynamique changeante de la vie urbaine comme source de créativité et de créer des métaphores artistiques significatives. J'utilise les nouvelles technologies et intègre les œuvres d'art des nouveaux médias dans le domaine public dans le cadre de cette recherche permanente sur la visualisation de l'espace urbain. En fait, j'étudie les données en tant que moyen de créativité et la façon dont des expériences significatives de nos villes peuvent en résulter.
Stanza : "En étudiant ces structures de données, je vise à créer de nouvelles métaphores pertinentes pour l'expérience de l'environnement. Les modèles que nous créons, les interprétations visuelles et imaginatives que nous donnons aux événements du monde réel, sont déjà mis en réseau dans des structures de données récupérables qui peuvent être réimaginées et servir de source d'information. Ces modèles révèlent de nouvelles façons de voir le monde. La valeur de la collecte et de la re-présentation de ces données sous forme artistique, puis de l'analyse de leur impact et de leur influence, réside dans le fait de rendre le sens accessible à un public plus large".
Bon, en conclusion, vous avez maintenant les clés de ville et on va vous répéter encore une fois, quitte à paraitre un peu lourdauds, rien ne vaut une visite en personne, car on a oublié de vous préciser une chose essentielle : C’est très beau en plus !