Si vous cherchez Sara à Valencia, c’est dans les rues de la Ruzafa, où elle vit et travaille, que vous la croiserez. Ce quartier branché est caractérisé par ses immeubles colorés du début du vingtième siècle abritant des appartements avec de grandes hauteurs sous plafond, des portes-fenêtres lumineuses et des carrelages colorés. Naviguer dans l’univers créatif de Sara, c’est un peu comme plonger en plein quartier de la Ruzafa.

C’est, entre autres, à travers l’aquarelle que Sara s’exprime, matière qu’elle dit travailler depuis toujours.
Sara Luz : " J’ai commencé l’aquarelle avant même de commencer à parler. Ma mère étudiait l’art-thérapie et à la maison on avait l’habitude de peindre. Pendant un certain temps, j’ai essayé d’autres techniques mais je suis finalement revenue à l’aquarelle. "

Sara décrit elle-même son univers comme intimiste, coloré et cinématographique.
Sara Luz : " Même si ma peinture est figurative, la couleur a toujours plus d’importance que la forme. J’aime représenter les moments de vulnérabilité du quotidien. J’ai un intérêt particulier pour les chambres et les intérieurs (le design, les meubles, les lampes). Je m’intéresse de plus en plus à l’architecture. Les paysages, je préfère les observer que les peindre. Je cherche généralement l’inspiration dans certains moments de ma vie ou dans certaines fictions que je modifie au fur et à mesure d’un voyage en train ou d’un long moment d’attente. Je laisse aller mon imagination jusqu’à obtenir une scène que je dois urgemment dessiner en arrivant à mon studio. "

En parcourant le travail de Sara, on remarque un intérêt pour les corps nus et une représentation de multiples sexualités qui apportent une charge érotique très forte à son œuvre.
Sara Luz : " J’ai toujours vu avec beaucoup de naturel les corps nus et le sexe. Je m’intéresse à la fois à leur côté instinctif et à leur côté ordinaire. Il y a aussi beaucoup de gens qui sont incapables de verbaliser leurs émotions ou de faire preuve d’empathie envers celles des autres. Le sexe est un langage universel qui permet de se connecter avec les gens les plus hermétiques et facilite un total lâcher-prise. Lorsque je choisis mes modèles pour mes dessins, je me concentre sur les expressions, les gestes… Parfois ce sont des couples d’hommes, parfois de femmes, parfois des couples hétérosexuels… Comme dans la vraie vie ! Bien sûr, ça a un côté positif à d’autres niveaux (visibiliser, rendre naturel) mais mon but est de transmettre des émotions. Et pour cela, il est important de représenter toutes sortes de couples et de sexualités. "

Diversité et couleurs, c’est bien ce qui ressort dès le premier coup d'œil du travail de Sara. Ce travail de la couleur, elle l’effectue grâce à son savant mélange de techniques.
Sara Luz : " Je ne fais quasiment jamais de croquis. Au départ, je peins des grandes tâches de couleur avec de l’aquarelle, de l’encre, de l’acrylique, de la cire, des feutres et je choisis petit à petit les parties qui me plaisent. Je les découpe et je crée une composition. Sur cette base-là je dessine alors les silhouettes humaines et le reste des éléments. D’autres fois, tout commence avec un simple élément comme par exemple une lampe que j’ai dessinée il y a quelques temps et que j’ai retrouvée par hasard. Je garde chaque bout de papier que j’ai peint pour l'utiliser dans d’autres collages. "

Lorsqu’on demande à Sara de partager avec nous un.e artiste qui l’inspire particulièrement, elle répond :
" J’ai l’habitude de changer régulièrement mes références. Lorsqu’il s’agit d’illustration, la botanique ancienne m’a toujours séduite et je trouve que Katie Scott en fait une utilisation intéressante. Dans d’autres domaines, j’aime particulièrement les textiles et les tapisseries des femmes du Bauhaus, la sensibilité de Louise Bourgeois, Pompéi, les clairs-obscurs et les postures de la peinture baroque… "

Katie Scott - botanicum 
Katie Scott - Noise kills

Si Sara Luz a connu des périodes où elle a dû combiner son amour pour l’illustration avec des jobs alimentaires elle jouit, depuis quelques années de la possibilité de vivre de son art particulier mixant collage et aquarelle. Son travail a su séduire des clients tels que Vogue Espagne, AD Magazine, Costa Coffee, La Casa Encendida (Madrid) ou la Municipalité de Madrid. Depuis peu, elle exprime son goût pour les intérieurs en créant des motifs hypnotisants pour des papiers peints de design. 
Et on lui souhaite de continuer à hypnotiser bien d’autres clients, autant qu’elle a su nous séduire chez Brainto !