Les publications périodiques sur Instagram de ces "faces de bouffe" sont de petits shoots de drôlerie et de poésie grimaçante auxquels on s’habitue immédiatement. Cela fait partie des idées toutes simples qu’on aurait aimé avoir, mais trop tard, Olaf l’a fait ! Il faut peut-être être un artiste pluridisciplinaire du calibre d’Olaf Breuning pour avoir ce genre d’idée tellement évidente, et surtout d’avoir cette vraie persistance dans la démarche. Et puis, chaque post est du bel ouvrage, chaque image est parfaitement ravissante ou sinistre dans la moue de ces êtres comestibles. On sent bien que c’est devenu une complète déformation de l’esprit d’Olaf. Il trouve des têtes partout quand il fait la cuisine ou se promène dans les bois, quitte à poser des épluchures sur le dos de son chat si nécessaire.

En dehors de ce compte Instagram, les champs d’activité de ce suisse installé à coté de New York sont très larges, de la peinture, la sculpture, la vidéo, la photographie jusqu’au dessin au crayon. Une œuvre hétéroclite qui puise avec bonheur dans les codes visuels de la culture populaire, des clips vidéo, de la publicité, des films de série Z pour réinventer une esthétique hybride dans laquelle le bizarre se mêle à l'humour, avec ce mode de pastiche unique qui abolit joyeusement les frontières entre culture d'élite et culture populaire. 

Ces "faces de bouffe" ont parfaitement leur place dans le macrocosme débridé d’Olaf et surtout elles ont une place de choix dans nos plaisirs visuels.