Refuser le male gaze et dire fuck au patriarcat.
Cagoule noire aux oreilles de Mickey et corps aux formes voluptueuses, la silhouette de MissMe est un véritable outil de propagande féministe anti male gaze. Le male gaze (la vision masculine) est un concept désignant le fait que la culture visuelle dominante (magazines, photographie, cinéma, publicité, jeu vidéo, bande dessinée, etc.) imposerait une perspective d'homme hétérosexuel.

La nudité qu'expose MissMe dans ses autoportraits faits de collages mêlant photos, peintures et dessins propose une vision féminine et féministe du corps. Une vision débarrassée de toute tentative de séduction envers les hommes. Une vision de nos corps tels que nous les vivons dans la réalité du quotidien.
MissMe : " Oser se montrer sous son "pire" jour sur une plateforme (Instagram) où l’on est habituée à se montrer sous son meilleur jour. Laisser tout ressortir, pas de bon angle, pas de bon éclairage, pas de ventre rentré au pire moment de son cycle. Sauter à pieds joints dans ses pires insécurités. Et trouver de la beauté dans tout ça. "

À ceux qui pourraient la taxer d’égocentrisme en voyant l’usage constant qu’elle fait de son propre physique dans son travail, elle répond par son discours anti “male gaze” :
MissMe : " Osez être votre propre Muse. Pourquoi, lorsque les hommes nous dessinent, on considère que c’est de l’art, que c’est noble, mais lorsqu’on se dessine soi-même, on pense que c’est indécent et narcissique ? Notre corps est-il condamné à être un objet respecté  uniquement lorsqu’il est perçu et décrit par les hommes mais dévalorisé et critiqué lorsqu’on s’approprie la narrativité visuelle ? "

Le corps comme outil d’empowerment féminin.
Au-delà du travail de réappropriation de l’image de son propre corps, la silhouette de MissMe est aussi une invitation à la connexion avec notre sensualité et la puissance de notre sexualité. Elle offre sa nudité en peinture et en photo comme le ferait une déesse du sexe prêchant pour la libération de tous les corps
À travers sa collaboration avec une marque de bijoux sextoys, MissMe nous invite à explorer notre sexualité féminine. Elle propose deux modèles de colliers sextoys sur lesquels sont écrits "Thinking of (you) me" - Je pense à (toi) moi - ou "Be (pretty) powerful" - Sois (jolie) puissante.

Au-delà du projet commercial, MissMe propose cet objet pour encourager les femmes à mieux se connaître et accéder ainsi à plus d’empowerment :
MissMe : " Une femme puissante est une femme qui comprend la magie de son propre corps, de son propre plaisir.  [...] La sexualité ne démarre pas avec les autres. Elle démarre avec soi-même. Alors les filles, masturbez-vous. "

Lutter contre le patriarcat grâce à l’apologie des émotions
Un élément qui frappe lorsqu’on parcourt les posts Instagram de MissMe, c’est cette manière ouverte et brute avec laquelle elle évoque sa colère ou bien ses crises d’angoisse. L'une des oppressions créés par le patriarcat, que chacun.e est amené.e à ressentir, est cette interdiction sociale de communiquer sur nos émotions.

MissMe tend à rompre ce diktat à travers ce qu’elle appelle ses "selfies" dans lesquels elle exprime ses états émotionnels. Il s’agit d’autoportraits déconstruits faits à partir de dessins d’éléments isolés (yeux, bouches, oreilles…) qu’elle colle sur des morceaux de carton, qu’elle peut ensuite assembler aléatoirement en fonction de son état émotionnel. Elle détaille tout son processus créatif dans ce post Instagram :

Sa dernière exposition, actuellement à la Tagliatella Gallerie de Toronto, s’intitule "The apology of anger" (L’apologie de la colère) et c’est assez jouissif de voir cette émotion exprimée artistiquement de telle manière et représentée comme utile à notre bien social.

MissMe : " Une de mes pièces préférées de l'exposition. Vision géante, connexion de connaissance profonde. Des yeux liés. Vous êtes vus. " (Ci-dessous).

Army of Vandals by MissMe.